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En bus, en bateau, en voiture, à bicyclette…

Ils sont des dizaines de milliers bloqués un peu partout sur la planète. Alors que le trafic aérien est interrompu sur la quasi-totalité de l’Europe, toutes les options sont bonnes pour tenter de rentrer chez soi...

Elle avait prévu un séjour de cinq jours au Maroc, vol et hébergement compris. Mais ce dimanche après-midi, Liz Lacharpagne se trouve en mer, sur un ferry reliant Tanger à Algesiras : une étape qui n’était pas prévue au programme…

"J’ai reçu une alerte jeudi sur mon iPhone disant qu’un volcan était entré en irruption, mais je n’y ai pas fait trop attention, raconte Liz, jointe par téléphone. Vendredi à l’aéroport, c’était la pagaille. Notre compagnie, la Royal Air Maroc, nous a dit de revenir le lendemain. Nous avons passé une nuit de plus à Fès en regardant les infos, pour voir si le nuage allait monter ou descendre…"

Finalement, Liz prend la décision de rentrer par la terre. Un bus de Fès à Tanger, une nuit sur place, deux heures de queue et elle embarque sur un bateau pour le sud de l’Espagne. "Nous allons arriver bientôt, mais je ne sais pas du tout ce que nous allons faire. Nous voulions prendre un car jusqu’à Barcelone, mais apparemment toutes les places sont réservées. Nous avons cherché quelqu’un qui pourrait nous ramener en camion ou voiture, mais pour l'instant nous n’avons trouvé personne."

Deux voitures de location et un taxi

Sur le ferry, d’autres envisagent de louer des voitures. Taxi, covoiturage, bus, bateau... Alors que le trafic aérien européen est paralysé, tous les modes de transports sont utilisés.

Les agences de location de voitures ont notamment été prises d’assaut. Dans une

La mode du #Getmehome

Alors que le trafic aérien est suspendu dans la majeure partie de l’Europe, les Twitteriens et Twitteriennes réinventent le système D à la sauce nouvelle technologie. Le mot clef getmehome (ramenez-moi chez moi) est devenu l’un des plus populaires sur le site de micro-blogging. Les internautes s’y échangent leurs bons plans pour aller d’un point à un autre et cherchent compagnons de galère pour partager les frais.

agence Avis de la capitale parisienne, où on loue une soixantaine de véhicules en temps normal, ce sont 150 voitures qui ont été louées samedi, a constaté France 24. 

"Je cherche quelqu’un avec une voiture allant d’Amsterdam ou Paris vers l’Espagne aujourd’hui ou demain", écrit de son côté Tatiana sur Facebook. Face à la pénurie de voitures de location, le covoiturage s’organise. Le site Road Sharing, par exemple, voit son activité exploser. "En une heure, des milliers de personnes ont proposé de partager un trajet", indique le site. Le plus important site allemand de covoiturage a d'ailleurs enregistré une hausse de fréquentation de 30 %.

Entre deux voitures de location, Alexandra Claironne, interrogée par France 24, a dû effectuer un trajet en taxi, pour relier Irun, en Espagne, à Biarritz, en France.

Les compagnies ferroviaires SNCF et Eurostar font circuler des trains supplémentaires. Les comptoirs de la société Eurolines sont eux aussi débordés, les Européens retrouvant les joies des trajets longue distance... Même chose du côté des ferries : la compagnie P&O indique avoir transporté 6 000 passagers piétons vendredi, contre entre 100 et 200 un jour normal d'avril. 

Un vélo pour prendre le ferry

Un Britannique bloqué en France a même acheté un vélo pour pouvoir embarquer sur un ferry… qui n’avait plus de billets pour les piétons, mais en avait pour les cyclistes, rapporte l'AFP.

Le présentateur de télévision britannique Dan Snow a eu lui une idée originale. Pour secourir des Britanniques échoués en France, il a affrété cinq bateaux pneumatiques rigides, censés relier Calais à Douvres. Il espérait transporter 300 personnes par jour, en trois voyages… Jusqu’à ce que l’opération soit subitement interrompue "sans raison", se désole Dan Snow sur le compte Twitter de l'opération.

Pour ces Britanniques, la galère devrait donc continuer. Idem pour Liz… "Je suis avocate. Normalement, j’ai des audiences demain à Paris. Je prends mon mal en patience."

* Photo de Liz Lacharpagne sur le ferry entre Tanger et Algesiras
 

Tags: Volcan, Transports,