![Le trafic aérien européen toujours paralysé ce week-end Le trafic aérien européen toujours paralysé ce week-end](/data/posts/2022/07/15/1657890812_Le-trafic-aerien-europeen-toujours-paralyse-ce-week-end.jpg)
Le trafic aérien, déjà fortement perturbé ces derniers jours à cause du nuage de cendres volcaniques, est quasiment réduit à néant dimanche dans la moitié nord de l'Europe. Les aéroports parisiens resteront fermés jusqu'à mardi 9 h.
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Le nuage de cendres craché par le volcan en éruption au sommet du glacier Eyjafjallajokull (sud de l'Islande), mercredi soir, continue de paralyser le trafic aérien en Europe. Des millions de voyageurs sont ainsi cloués au sol à travers le monde. A l'exception de l'Islande, ce dimanche, quasiment tous les principaux aéroports européens restent fermés jusqu’à nouvel ordre. La paralysie provoquée par les attentats du 11 septembre 2001 était jusqu'ici le pire blocage de l'histoire du transport aérien.
La solution des vols à basse altitude ?
Cependant une lueur d’espoir, la première depuis quatre jours, s'est manifestée par le biais des compagnies aériennes européennes KLM, Lufthansa et Air France. Ces dernières ont procédé ce week-end à plusieurs vols d'essais, sans passagers et à basse altitude. Elles ont fait savoir que leurs appareils ne semblaient pas avoir été
endommagés par le nuage de cendres volcaniques. "Tous les avions ont été inspectés à leur arrivée à Francfort et il n'y avait pas de dommage sur les vitres du cockpit ou le fuselage, ni d'impact sur les moteurs", a ainsi constaté Aage Dünhaupt, porte-parole de la Lufthansa.
La compagnie néerlandaise KLM espère, s'il se confirme par des examens plus poussés que ces vols ont été concluants, obtenir dès "que possible" la permission de reprendre partiellement ses opérations, selon son directeur général Peter Hartman.
Pour rappel, les cendres volcaniques contiennent des particules qui forment un ensemble de matières abrasives pouvant endommager le fuselage aérodynamique des avions et bloquer leurs réacteurs. Côté météo, les vents devraient encore souffler et pousser le nuage vers l'Europe, une bonne partie de la semaine prochaine. Pis, des experts en Islande ont averti que l'éruption volcanique, la deuxième en moins d'un mois, pourrait durer plusieurs semaines.
En France, les aéroports parisiens resteront fermés jusqu'à mardi 09 heures locales ainsi que nombre d'autres en Province. Après avoir été fermés samedi, les aéroports de Nice, Marseille, Bordeaux et Toulouse ont cependant rouvert dimanche après-midi. Air France envisage d'ailleurs d'assurer sept vols long-courrier au départ de Toulouse et de Pau vers Fort-de-France, New-York, Hong-Kong et Dubaï "si les conditions météorologiques le permettent".
Le Royaume-Uni, un des premiers pays à avoir été touchés jeudi par le nuage de cendres, a dû prolonger dimanche la fermeture de son espace aérien jusqu'à 06H00 GMT lundi. Dimanche, la Belgique, la Croatie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, les Pays Bas, le sud de la Norvège, la Pologne, la Suède et la Suisse ont également prolongé la durée de la fermeture de leurs espaces aériens. Cependant, l'Espagne qui, samedi après-midi, avait fermé sept aéroports dans le nord du pays, les a rouverts dans la soirée. Les autorités allemandes ont également autorisé dimanche, pour quelques heures, la reprise de l'activité de six aéroports, notamment celui de Francfort. L'Autriche lèvera quant à elle l'interdiction des vols à partir de lundi 04h00 (GMT).
Selon Météo France, les poussières volcaniques devraient atteindre, dans la soirée, les Pyrénées et la Méditerranée.
Des millions de passagers bloqués à travers le monde
Cette situation affecte des milliers de passagers qui se retrouvent bloqués partout dans le monde, en cette période de congés dans de nombreux pays.
L’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, Eurocontrol, a estimé que 16 000 vols sur 22 000 ont été annulés samedi dans l’espace européen.
"Aucun décollage ni atterrissage n'est possible pour des appareils civils dans la plupart des pays du nord et du centre de l'Europe", souligne Eurocontrol.
Des retards et des difficultés dans le trafic aérien persisteront "plusieurs jours après la réouverture des aéroports français", a estimé samedi le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau.
Si certains tentent de se rabattre sur le train, nombreux sont ceux qui sont littéralement paralysés. Plusisuers internautes ont d'ailleurs fait part de leurs mésaventures, notamment sur le site de France 24.
C'est le cas de Walter, actuellement en voyage à Hong Kong avec sa famille. "A l'arrivée à l'aéroport, la compagnie nous informe que, dans le meilleur des cas, notre retour est prévu pour le 28 avril. Si nous voulons partir plus tôt, nous devons venir chaque jour pour vérifier la place disponible sur les vols qui pourraient partir vers l'Europe ou pour trouver une compagnie qui puisse nous prendre en charge," indique t-il.
Boré est lui bloqué à Singapour depuis jeudi, où il patiente sur "la moquette" de l’aéroport. "Ici tout est parfaitement organisé : on nous a distribué des oreillers et des sacs de couchage, et tout le monde nous apporte des vivres. Nous avons même eu droit à un tour touristiqu". Une organisation qui "rend ces deux jours d'attentes moins longs", témoigne t-il.
Des conséquences économiques
Cette paralysie des plus grands aéroports européens a des conséquences économiques lourdes. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), elle coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d'euros) au secteur par jour.
Les compagnies aériennes paient un lourd tribut. La compagnie aérienne à bas prix Ryanair a annulé ses vols en Europe du Nord et dans les pays baltes jusqu'à lundi 12H00 GMT "au plus tôt", se fondant sur les prévisions météo du week-end. De l’autre côté de l’Atlantique, les compagnies américaines ne sont pas en reste. Elles ont annulé hier la majorité de leurs vols à destination ou en partance d'Europe, pour la troisième journée consécutive. Sur 337 vols prévus dans les deux sens hier, 282 ont été annulés.
La compagnie aérienne scandinave SAS a même averti qu'elle pourrait être contrainte de mettre à pied temporairement jusqu'à 2 500 de ses employés en Norvège, à compter de lundi, si ses avions continuaient d'être cloués au sol. Cette paralysie a également pour effet de ralentir le commerce mondial et de pénaliser certains pays. En Afrique, au Kenya, les exportateurs de fleurs affirment par exemple enregistrer des pertes de 2 millions de dollars par jour, faute de pouvoir livrer leurs productions. Le pays est l’un des principaux fournisseurs de fleurs de l’Union européenne.