Dans le cadre d'un plan de réorganisation de sa logistique, le groupe PSA Peugeot Citroën va fermer son site de gestion de pièces détachées de Melun-Sénart d'ici à 2012. Quelque 400 personnes y travaillent actuellement.
AFP - PSA Peugeot Citroën va fermer d'ici 2012 son site de gestion de pièces détachées de Melun-Sénart (Seine-et-Marne) et employant près de 398 personnes, dans le cadre d'un plan de réorganisation de la logistique du groupe automobile.
L'annonce était prévue lors d'un comité central d'entreprise le 20 avril, mais suite à une révélation du magazine Challenges mardi, la direction a confirmé à l'AFP en début de soirée son projet de "gérer progressivement" cette fermeture par de la mobilité interne et des départs volontaires.
Un porte-parole du groupe a précisé que l'arrêt interviendrait "à l'horizon 2012".
Selon Philippe Portier, délégué CFDT central, interrogé par l'AFP, "il y avait déjà eu il y a quelques années 200 suppressions de postes sur ce site et on avait des inquiétudes depuis".
"Cette annonce n'est pas une surprise", a commenté un salarié du site de Melun-Sénart, situé sur la petite commune de Moissy-Cramayel, ajoutant : "Attendons le 20 avril pour décider des actions à mener".
D'après une autre source syndicale, c'est "la première fois qu'un site en activité est fermé par PSA en France".
Début 2010, un site de production de suspensions pour les Citroën C6 et C5 situé à Asnières (Hauts-de-Seine) a été fermé au terme d'une baisse continue de son volume d'activité.
Le constructeur automobile, qui s'était engagé à ne pas fermer d'usine en France et à ne pas licencier pendant cinq ans en contrepartie d'un prêt de 3 milliards d'euros de l'Etat, avait expliqué que le site d'Asnières était "un atelier, rattaché au site de Saint-Ouen", et non une usine.
Pour Melun-Sénart, "PSA va jouer sur les mots et mettre en avant le fait que ce n'est pas un site de production", estime Philippe Portier.
En novembre 2009, le président du directoire du groupe Philippe Varin avait déclaré qu'il n'y avait "aucun projet de plan de restructuration, ni de nouveau plan de départs chez PSA".
Interrogé sur le projet de fermeture de Melun-Sénart, une source syndicale a commenté à l'AFP: "On était habitué chez les donneurs d'ordre à des plans de départs volontaires, avec des effectifs fondant année après année. Là, ils enclenchent la vitesse supérieure".
Cette fermeture de site s'inscrit dans une baisse des effectifs globaux du groupe en France qui étaient de 104.000 salariés en 2009.
Elle intervient aussi alors qu'un plan de départs volontaires lancé en janvier 2009 et clos fin mars 2010 a concerné 5.700 personnes.
Pour 2010-2012, le groupe a aussi annoncé en novembre dernier la suppression de 6.000 nouveaux postes par le seul biais de départs naturels (retraites, démissions, etc.), accompagné d'un plan de gains de productivité de 20% pour avoir "des usines compétitives", selon le DRH du groupe Denis Martin.
Pour le site de Melun-Sénart, PSA prévoit d'avoir recours à la mobilité interne avec 170 reclassements par an. D'autre part, le plan de départs volontaires, arrêté le 31 mars au niveau du groupe, est prolongé pour Melun-Sénart.
PSA a ajouté que la réorganisation de la logistique se traduira aussi par des créations d'emplois: une centaine de postes à Vesoul et d'autres postes dans les magasins de proximité, dont le nombre n'est pas encore chiffré.
Le plan de réorganisation de la logistique prévoit d'une part de faire du site de Vesoul (Haute-Saône) le "centre de logistique mondial des pièces de rechange Peugeot et Citroën", et d'autre part de mettre en place un réseau de distribution des pièces avec "des magasins logistique de proximité à créer".