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François Fillon tente de faire taire les critiques de son propre camp

Le Premier ministre s’est rendu ce mardi au siège de l’UMP, rue de la Boétie à Paris, pour prévenir ceux qui critiquent l'Élysée qu'ils commettent "une faute contre cette majorité".

A droite, officiellement, on fait bloc. Pourtant, le Premier ministre François Fillon s’est fendu ce mardi d’une visite inhabituelle au siège de l’UMP, rue de la Boétie à Paris, pour une réunion de crise après la déroute du parti de la majorité (27 %, devancé par le PS, 29,5 %), dimanche lors du premier tour des régionales.

"Tous ceux qui veulent, par des critiques qui sont des critiques inutiles, affaiblir la majorité, commettent une faute contre cette majorité" a expliqué le chef du gouvernement dans un discours aux allures de recadrage.

"Ras-le-bol des spécialistes en communication"

L’Elysée a demandé aux représentants de l’UMP de réfuter l’idée selon laquelle le résultat du premier tour des élections régionales serait dû à un échec de la majorité. Mais, depuis dimanche soir, certaines voix discordantes ont bravé la consigne de communication gouvernementale.

Ainsi, Philippe Dallier, sénateur apparenté UMP de Seine-Saint-Denis, a brocardé dans une interview accordée à L'Express.fr "les argumentaires élyséens déclinés par les différentes personnalités de son camp sur les différents plateaux télé". "Dimanche soir, j'ai entendu les représentants de l'UMP et du gouvernement seriner qu'il n'y avait pas de vote sanction. Ras-le-bol des spécialistes en communication et des fameux 'éléments de langage'! Il faut vraiment être sourd pour répéter les choses comme ça", a pesté ce proche de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Sur son blog, l'ancien Premier ministre Alain Juppé a déploré "l'affaiblissement de l’UMP qui va devoir méditer la désaffection dont elle est l’objet". Pour le maire de Bordeaux, une "réflexion s’impose désormais sur le rythme des réformes".

Réajustements prévus à l’UMP, selon "Le Monde"

Deux anciennes ministres, Rachida Dati et Christine Boutin, avaient dès dimanche appelé à un retour aux "fondamentaux" de la droite pour rallier "des électeurs qui se sentent abandonnés" et votent FN. La tête de liste UMP à Paris, Chantal Jouanno, avait quant à elle reconnu le même jour que "l'UMP n'avait pas fait une bonne campagne".

François Fillon a averti ce mardi matin lors de la réunion de crise qu’il sera toujours temps, après le deuxième tour, "de tirer les enseignements de la manière dont les choses ont été conduites". Mais, selon "Le Monde", du côté de l’Elysée, on envisagerait déjà des réajustements dans l’état-major de l’UMP.