Avec une fortune estimée à 53,5 milliards de dollars, le milliardaire mexicain Carlos Slim détrône Bill Gates, le fondateur de Microsoft, à la tête du classement des hommes les plus riches du monde publié par le magazine Forbes.
Bill Gates ? Warren Buffet ? Non : Carlos Slim. Pour la première fois depuis 1994, la première place du classement des 100 personnes les plus riches du monde publié ce mercredi par le magazine "Forbes" n’échoit pas à un Nord-Américain. L’homme d’affaire mexicain bat sur le fil et de quelque 500 millions de dollars (53,5 milliards de dollars contre 53 milliards) le fondateur de Microsoft, Bill Gates.
À la tête de Telmex, le roi des télécoms mexicains n’est pas un nouveau venu dans le cercle restreint des très, très riches. Mais en accroissant sa fortune de 18 milliards de dollars en un an, il a mis fin à 10 ans de gueguerre entre Gates et Buffet pour le titre d’homme le plus riche du monde.
Si Carlos Slim n’est pas né en 1940 avec une cuillère en or dans la bouche, elle était tout de même teintée d’argent. En effet, son père, Julian Slim - un Libanais qui s’est installé au Mexique en 1904 - a amassé une petite fortune dans l’épicerie, inculquant très tôt l’importance de l’argent à ses six enfants. Si bien que Carlos Slim vendait déjà des boissons dans la rue à l’âge de 10 ans...
Des cigarettes aux téléphones
La légende, savamment entretenue par le principal intéressé, veut qu’il ait pris goût aux affaires en lisant le sociologue et futurologue américain Alvin Toffler, auteur de plusieurs best-sellers sur l’avènement de la société de l’information. Concrètement, Carlos Slim a fait ses premières armes comme trader à la Bourse mexicaine. Mais, selon ses amis de l'époque interrogés en 2007 par le "Washington Post", le jeune Carlos ne se voyait pas rester dans ce milieu très longtemps et envisageait plutôt de devenir PDG.
Carlos Slim a bâti sa fortune sur les cigarettes. En 1981, celui-ci achète une part de Cigatam, l'entreprise qui produit les Malboro au Mexique. L’argent qu’il amasse alors lui permet de profiter à fond de la crise mexicaine des années 1980, au cours de laquelle il rachète des entreprises en péril pour les renflouer, puis les revendre quand la conjoncture s'améliore.
Une stratégie qui lui permet d'engranger les fonds nécessaires pour mettre la main sur Telmex, le numéro un des télécoms mexicains, lorsque le président Carlos Salinas décide de privatiser une centaine d’entreprises du pays, à la fin des années 1980.
Plus de 200 sociétés
Grâce à cette acquisition, Carlos Slim prend une nouvelle dimension. Ce fan de baseball dans un pays qui ne vit que pour le foot acquiert alors le surnom de "Mister Monopole". Telmex gère, en effet, plus de 92 % des lignes téléphoniques du Mexique... Une situation qui conduit son patron à subir de nombreuses critiques, notamment celle d’empêcher l’émergence de toute concurrence.
Au fil des ans, Carlos Slim a acheté tout ce qui lui passait sous la main. Aujourd’hui, il possède plus de 200 sociétés dans des secteurs aussi divers que les cycles, l'hôtellerie, l’édition ou la banque. À lui seul, il représente près de 7 % du PIB mexicain, affirme le "Wall Street Journal". Sa puissance est telle, aujourd'hui, que plusieurs restaurants de Mexico ont décidé de lui faire un clin d'œil en inscrivant sur leur menu : "Cet endroit est le seul de Mexico à ne pas appartenir à Carlos Slim".