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"Tous les jours, j’ai cru que ma dernière heure était arrivée"

Libéré mardi après avoir été retenu en otage pendant près de trois mois dans le désert malien par Al-Qaïda au Maghreb islamique, Pierre Camatte a raconté, ce jeudi, les conditions de sa détention.

L’ex-otage français d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Pierre Camatte, 61 ans, a donné une conférence de presse, ce jeudi, à Bamako en présence du président français, Nicolas Sarkozy, qui a effectué une visite éclair au Mali pour le rencontrer. Visiblement très marqué par sa captivité, l’humanitaire a affirmé que, "tous les jours, [il a] cru que [sa] dernière heure était arrivée".

"On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les conditions d’hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes", a-t-il décrit à la presse, tout en assurant que "le plus difficile, c'est la solitude".

"Ils [ses ravisseurs] m'avaient promis de pouvoir voir un médecin. Or, je n'en ai jamais vu. Je n'ai jamais vu un médicament. J'ai souffert de coliques néphrétiques parce que l'eau qu'ils me donnaient, je refusais de la boire tellement elle sentait l'essence", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy remercie ATT

Relâché mardi par Aqmi, Pierre Camatte décrit ses ravisseurs comme des "fanatiques" ayant pour objectif "d’islamiser le monde entier". "Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu’ils lisent tout le temps (...). Ils disent que les musulmans de France ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité." Celui-ci confie également avoir reçu "des coups" et "des menaces directes avec le canon de la kalachnikov".

Rapatrié en France ce jeudi, il exprime le souhait de pouvoir désormais "se reconstruire".

Nicolas Sarkozy a tenu à remercier le président malien, Amadou Toumani Touré, "qui a été un homme courageux, humain et qui a accepté de considérer que la vie d'un homme, Pierre Camatte, méritait un certain nombre d'efforts, de prises de responsabilité".

Mais en acceptant de libérer les quatre islamistes - deux Algériens, un Burkinabè et un Mauritanien - réclamés par Aqmi en échange du Français, le Mali a provoqué la colère de l’Algérie et la Mauritanie, qui ont rappelé leurs ambassadeurs à Bamako pour consultation.

Tags: Mali, France, Al-Qaïda,