
L'Union européenne et l'ONU ont condamné les bombardements israéliens et demandé au Hamas de cesser ses tirs de roquette sur Israël. De leur côté, les pays arabes ont dénoncé les "crimes de guerre" commis par Israël.
AFP - L'Union européenne, les Etats-Unis et la Russie ont appelé samedi à l'arrêt des bombardements israéliens sur Gaza tout en exhortant le Hamas à cesser ses tirs de roquettes sur l'Etat hébreu.
L'ensemble des pays arabes et l'Organisation de la conférence islamique (OCI), basée à Djeddah, en Arabie saoudite ont pour leur part condamné les bombardements israéliens, qualifiés de "crime de guerre" par l'OCI qui regroupe 57 pays et représente 1,3 milliard de musulmans.
Les Etats-Unis ont pressé Israël de faire en sorte que les raids contre le Hamas ne fassent pas de victimes civiles tout en avertissant le Hamas qu'il devait cesser ses attaques à la roquette "pour que la violence cesse".
"Les incessantes attaques à la roquettes du Hamas contre Israël doivent cesser pour que la violence cesse. Le Hamas doit mettre fin à ses activités terroristes s'il veut jouer un rôle dans l'avenir du peuple palestinien", a déclaré le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.
L'Union européenne, déplorant "le grand nombre de victimes civiles", "condamne les bombardements israéliens, ainsi que des tirs de roquettes en provenance de Gaza. Elle demande leur arrêt immédiat. Elle condamne l'usage disproportionné de la force".
La présidence française de l'UE, rappelant qu'il n'y avait "pas de solution militaire à Gaza", a demandé "l'instauration d'une trêve durable" et a encouragé "les efforts des pays voisins, en particulier ceux de l'Egypte, qui pourront permettre d'atteindre cet objectif".
Le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangères Javier Solana a lui aussi appelé à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza. "Tout doit être fait pour renouveler la trêve", a ajouté le porte-parole de M. Solana.
Le président français Nicolas Sarkozy a demandé "l'arrêt immédiat des tirs de roquettes sur Israël ainsi que des bombardements israéliens sur Gaza".
La Russie a appelé Israël à arrêter son "opération d'envergure" contre Gaza et le Hamas à cesser les tirs de roquettes contre le territoire israélien.
"Moscou juge nécessaire d'arrêter immédiatement les opérations d'envergure contre Gaza qui ont déjà entraîné de nombreuses victimes et des souffrances du peuple palestinien", a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous appelons en même temps la direction du Hamas à cesser les tirs de roquettes contre le territoire israélien", poursuit le communiqué.
Le Royaume-Uni s'est dit "profondément inquiet" après les frappes israéliennes demandant un "maximum de retenue" au gouvernement israélien et un arrêt "immédiat" des tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza.
La Turquie s'est bornée à réclamer l'arrêt immédiat des raids israéliens sur Gaza et exprimé son "mécontentement" face à ce qu'elle considère comme un "coup porté aux initiatives de paix".
Israël a lancé des raids aériens massifs contre le Hamas dans la bande de Gaza, tuant quelque 195 Palestiniens en représailles à la reprise des tirs de roquettes depuis le territoire contrôlé par les islamistes et a averti que l'opération se poursuivrait autant que nécessaire.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé la tenue dimanche au Caire, à la demande de la Jordanie, d'une réunion d'urgence des ministres arabes des Affaires étrangères "pour examiner les raids israéliens contre Gaza".
A l'issue d'un entretien à Ryad, le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah d'Arabie saoudite ont appelé à un "arrêt immédiat de l'agression israélienne". Le roi Abdallah II avait auparavant appelé au "retour aux négociations (...) seule solution au conflit israélo-palestinien".
L'Egypte qui a ouvert le terminal de Rafah, frontalier de la bande de Gaza, pour accueillir les blessés palestiniens, "condamne les agressions militaires israéliennes (...) et fait porter la responsabilité à Israël, en tant que force d'occupation, des morts et des blessés", a dit le président Hosni Moubarak.
Le guide de la Confrérie des Frères musulmans, principal groupe d'opposition en Egypte, Mohamed Mehdi Akef, a qualifié les raids israéliens "de crime sans aucune comparaison dans l'histoire".
En Iran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Ghashgavi a demandé une "action urgente (...) du Conseil de sécurité et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de tous les pays pour empêcher le régime sioniste de poursuivre ses crimes". L'Iran fournit au Hamas une aide financière importante.
L'OCI, a qualifié les raids israéliens de "crime de guerre".
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a entrepris des contacts avec des dirigeants arabes pour trouver une position "ferme et sérieuse" face à l'offensive israélienne.
A Beyrouth, des centaines de manifestants contre les raids israéliens dans la bande de Gaza se sont rassemblés samedi près de l'ambassade d'Egypte. Et dans de nombreuses villes arabes d'Israël, des protestations contre les raids israéliens ont eu lieu samedi.