Les appels pour qu'il se retire s'étaient multipliés. Le député de l'Isère Hugo Prevost, mis en cause et exclu par son parti La France insoumise (LFI) pour des soupçons de "faits graves à caractère sexuel", a annoncé mercredi 9 octobre sa démission de son mandat.
La pression ne cessait de croître depuis mardi soir sur l'ancien syndicaliste étudiant âgé de 25 ans, élu en juillet 2024 député de la première circonscription de l'Isère, avec de nombreux appels à jeter l'éponge, y compris de la part de sa propre suppléante, Salomé Robin.
Le groupe LFI à l'Assemblée avait expliqué tard mardi avoir été saisi fin septembre par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI "concernant des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d'infractions pénales, antérieurs" à l'élection du député, et annoncé avoir "prononcé (son) exclusion". Il avait également été exclu de LFI dans la foulée.
"Je mesure la gravité des accusations qui me sont faites. Je m'en suis défendu. Je n'y répondrai pas publiquement (...). Prenant acte de la décision du groupe La France insoumise – Nouveau Front populaire, j'annonce dès aujourd'hui la démission de mon mandat", a réagi Hugo Prevost tard mercredi dans un communiqué sur X, après avoir observé le silence toute la journée.
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Accepter Gérer mes choix"Au moment de présenter ma candidature pour le Nouveau Front populaire dans la première circonscription de l'Isère, et lors de l'élection du premier et second tour, je n'étais pas au courant de l'existence des accusations qui sont aujourd'hui portées à ma connaissance", ajoute-t-il. "Je n'ai jamais cherché à nuire à l'intégrité de mes camarades et je veux avant toutes choses m'excuser auprès de toutes les personnes investies dans la campagne pour le choc qu'elles ont pu éprouver ces dernières heures."
"Volonté de contrôle sexuel et politique des femmes"
L'Union étudiante, qu'Hugo Prevost a cofondée, rapportait de son côté dans un long communiqué avoir recueilli des "témoignages" faisant état de "faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel".
Ces faits "s'étalent sur une période de 2020 à 2024 et se seraient poursuivis après le départ de Hugo Prevost de l'équipe nationale (...) en mars", ajoute l'organisation étudiante, qui dénonce "une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes".
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Accepter Gérer mes choixL'organisation ajoutait que "la majorité des faits (...) étaient connus de certains depuis plusieurs mois voire plusieurs années" et appelait le député à démissionner.
Selon Mediapart, au moins quatre personnes accusent le jeune parlementaire de violences sexistes et sexuelles, comprenant pour une femme des attouchements et des rapports non consentis, et pour les trois autres des "pressions constantes", du "harcèlement moral, sexuel" et des propos sexistes au travail de 2020 à 2024.
L'annonce du groupe LFI avait suscité de nombreuses réactions et appels à la démission en Isère, fief de Hugo Prevost, où il l'avait emporté en juillet face à l'ancien ministre macroniste Olivier Véran.
"Atterrée et écœurée"
La suppléante de Hugo Prevost, Salomé Robin, s'est dite dans un communiqué "atterrée et écœurée par ces révélations", faisant part de son "soutien aux victimes".
"N'ayant absolument plus rien à voir avec Hugo Prevost, je vous informe que je quitte mon rôle de députée suppléante, dans l'attente d'une démission de sa part", ajoute-t-elle.
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Accepter Gérer mes choixLes Écologistes et le Parti socialiste en Isère ont également appelé à sa démission, évoquant leur "choc" et leur "effroi", de même que la députée LFI de l'Isère Élisa Martin. Olivier Véran a pour sa part réclamé une "enquête" de la justice.
Le parquet de Grenoble a indiqué mercredi n'avoir reçu "aucune trace de plainte" concernant le député.
La France insoumise avait été secouée fin 2022 par l'affaire du député Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, qui avait rejoint les bancs de l'Assemblée nationale un mois à peine après sa condamnation.
Le groupe LFI l'avait exclu temporairement pendant quatre mois, mais plusieurs députées du mouvement avaient dénoncé son retour dans celui-ci.
Avec AFP