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Après Hélène, qui a causé plus de 200 morts aux États-Unis, c'est au tour de l'ouragan Milton, de catégorie maximale, de menacer la Floride, mais aussi le Mexique. Les habitants des zones à risque ont été appelés à évacuer.

L'ouragan Milton s'est intensifié "de manière explosive" lundi 7 octobre près de la péninsule du Yucatan au Mexique, avant son arrivée prévue dans la nuit de mercredi à jeudi en Floride, déjà affectée par le passage destructeur d'Hélène fin septembre.

L'arrivée de cet ouragan de catégorie 5 (la maximale sur l'échelle Saffir-Simpson) survient au moment où républicains et démocrates continuent de s'écharper sur la réponse des autorités fédérales au cataclysme provoqué par l'ouragan Hélène, qui a causé au moins 230 morts dans le sud-est des États-Unis dont au moins 15 en Floride.

"Si la tempête reste sur sa trajectoire actuelle, il s'agira de la pire à frapper la région de Tampa depuis plus de 100 ans", ont prévenu lundi les services météorologiques de cette grande ville de Floride.

Milton, devrait toucher terre dans cet État américain du sud-est, le troisième le plus peuplé des États-Unis, dans la nuit de mercredi à jeudi, après avoir longé lundi et mardi la côte nord de la province mexicaine du Yucatan, dans le Golfe du Mexique.

La nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a également alerté la population sur la possibilité "de pluies diluviennes", dans un message sur X. Plus tôt lundi, des ouvriers du Yucatan barricadaient portes et fenêtres, les pêcheurs ayant eux rentré leurs bateaux au port.

"Féroce"

L'ouragan Milton, de catégorie 5, menace le Mexique et la Floride

Moins de deux semaines après le passage d'Hélène, les habitants de Floride se préparaient aussi avec inquiétude à l'arrivée de ce nouvel ouragan. "C'en est trop", soupire Ernst Bontemps en fixant des planches de bois aux fenêtres de sa clinique à Saint Petersburg dans l'ouest de la Floride. "C'est vraiment dur car nous avons déjà vu notre ville complètement dévastée" il y a peu et "ça recommence", se désespère ce gastroentérologue de 61 ans.

Milton est un ouragan "féroce", a prévenu lundi le gouverneur républicain Ron DeSantis. "Vous avez le temps de partir. Alors, s'il vous plaît, faites-le", a-t-il enjoint aux habitants des zones à risque. Pour faciliter ces évacuations, les autorités de Floride ont annoncé rendre des péages gratuits.

Milton devrait traverser l'État de sud-ouest en nord-est. 51 des 67 comtés de Floride sont sous un décret d'état d'urgence. À Orlando, ville aux nombreux parcs d'attraction au centre de l'État, des centaines de voitures ont attendu lundi sous un ciel gris pour une distribution de sacs de sable. Dominick Tucciarone, 29 ans, a expliqué à l'AFP ne pas avoir prévu d'évacuer mais s'est avoué inquiet. "Cela fait longtemps que l'œil d'un ouragan n'est pas passé au-dessus d'Orlando", dit-il.

Plus meurtrier depuis 2005

En réchauffant les eaux des mers et des océans, le changement climatique rend plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants, selon les scientifiques. Les températures de l'Atlantique nord évoluent sans discontinuer depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur record, très nettement au-dessus des annales, selon des données publiques de l'observatoire météorologique américain (NOAA). La NOAA avait prévenu fin mai que la saison des ouragans, qui s'étend de début juin à fin novembre, s'annonçait cette année extraordinaire dans la région.

L'ouragan Milton, de catégorie 5, menace le Mexique et la Floride

Milton intervient alors même que les secours sont toujours à pied d'œuvre pour venir en aide aux nombreuses victimes de l'ouragan Hélène, le plus meurtrier à avoir frappé les États-Unis continentaux depuis Katrina en 2005. Hélène, qui a provoqué des inondations destructrices et causé au moins 230 morts à travers une demi-douzaine d'États a pris un tournant politique, en pleine campagne présidentielle américaine.

Le candidat républicain et ex-président Donald Trump accuse l'État fédéral, dirigé par les démocrates, d'avoir fait trop peu, trop tard, pour porter assistance aux sinistrés, ce que le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, candidate à la présidentielle du 5 novembre, contestent fermement.

"Jouer à des jeux politiques en ce moment, dans ces situations de crise - nous en sommes au summum - est tout simplement irresponsable et égoïste", a fustigé Kamala Harris. Et d'ajouter : "c'est faire de la politique politicienne, au lieu de faire le travail pour lequel vous avez prêté serment, qui est de faire passer le peuple en premier".

Avec AFP