Regain de tension entre les Houthis et Israël. Un tir de missile revendiqué par les rebelles du Yémen a visé dimanche 15 septembre le centre de l'État hébreu où le projectile est tombé, selon l'armée israélienne, dans une zone non habitée sans faire de victimes.
Les rebelles Houthis ont déjà lancé plusieurs attaques contre Israël en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, depuis le début de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
"Un missile sol-sol a été identifié en train de traverser le centre d'Israël depuis l'Est, puis est tombé dans une zone dégagée", a indiqué l'armée israélienne, ajoutant qu'"aucun blessé n'a été signalé". Elle a précisé que le "missile avait été tiré depuis le Yémen" et que les explosions entendues provenaient de son système d'interception de missiles.
Dans une vidéo, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué que l'attaque, menée "avec un nouveau missile balistique hypersonique", ciblait une position militaire à Jaffa, dans l'agglomération de Tel-Aviv. Il a affirmé que le projectile avait atteint sa cible, "sans que les systèmes de défense de l'ennemi ne l'interceptent".
La police a fait état de son côté de la chute d'un "fragment d'un missile d'interception", dans la région de Shéphélah, sans faire de blessés.
Des sirènes ont retenti dans le centre d'Israël avant l'arrivée du missile. De nombreuses personnes se sont alors précipitées vers des abris dans la région de Tel-Aviv, selon les médias israéliens.
Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a indiqué que neuf personnes avaient été légèrement blessées alors qu'elles se dirigeaient vers des abris.
Des secouristes éteignaient dans la matinée un incendie près de la ville de Lod, provoqué par la chute de débris du missile, d'après un photographe de l'AFP.
Riposte "inévitable" au bombardement du port de Hodeïda
En juillet dernier, les Houthis avaient mené une attaque de drone sur Tel-Aviv qui a tué un civil.
En représailles, l'armée israélienne a bombardé le port yéménite de Hodeïda, contrôlé par les Houthis, le 20 juillet, et le chef des rebelles yéménites avait jugé "inévitable" une riposte à cette attaque.
Les rebelles Houthis ciblent également depuis des mois des navires qu'ils estiment liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni dans le golfe d'Aden et la mer Rouge.
Ces attaques perturbent le trafic dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ce qui a poussé les États-Unis à mettre en place une coalition maritime internationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.
Les Houthis font partie de ce que l'Iran, ennemi juré d'Israël, appelle l'"axe de la résistance", qui regroupe d'autres alliés du Hamas comme des groupes irakiens ou le puissant Hezbollah libanais.
Affirmant, comme les Houthis, agir en solidarité avec les Palestiniens, le mouvement islamiste libanais a ouvert un front à la frontière avec Israël, échangeant des tirs quasi quotidiennement depuis le 7 octobre.
Nouvelles frappes meurtrières à Gaza
Pendant ce temps, l'armée israélienne poursuit son offensive dans la bande de Gaza, où plusieurs frappes aériennes nocturnes et des tirs d'artillerie ont été signalés, selon des journalistes de l'AFP et la Défense civile de Gaza.
Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans une frappe contre une maison dans le camp de réfugiés de Nousseirat, selon la Défense civile. Plus au nord, dans le camp de réfugiés de Jabalia, une personne a été tuée et trois autres blessées lors d'une frappe contre une maison, selon la même source.
La campagne militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre a fait au moins 41 206 morts, selon le dernier bilan émis par le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui ne précise pas la part de combattants et de civils tués.
Avec AFP