Avant même que le gouvernement Barnier soit nommé, Marine Le Pen appelle à de nouvelles législatives l'année prochaine. Estimant que la situation politique actuelle "ne peut pas tenir", la cheffe de file du Rassemblement national (RN) a appelé samedi 14 septembre à une nouvelle dissolution en 2025, lors de la rentrée parlementaire des députés d'extrême droite à l'Assemblée nationale.
Le président du RN, Jordan Bardella, a lui souhaité que ses troupes incarnent entretemps une opposition "constructive" et "influente".
"On se retrouve dans un système où c'est celui qui a fait le moins de voix qui est chargé de constituer un gouvernement", a pointé Marine Le Pen, en référence à l'arrivée de Michel Barnier – issu des rangs des Républicains (LR) – à Matignon. "Ça ne peut pas tenir", "il reste dix mois et moi je suis convaincue qu'il y aura à l'issue de ces dix mois, ou au printemps ou à l'automne, des nouvelles élections législatives", a-t-elle développé.
"Espérons que cette mandature soit la plus courte possible", a insisté la cheffe de file du RN.
"Devenir une opposition influente"
Si son parti a été remis au cœur du jeu politique avec l'arrivée de Michel Barnier à Matignon, sous la menace constante d'une motion de censure conjointe de la gauche et du RN, la cheffe des 126 députés du groupe RN a toutefois estimé que le "grand pays qu'est la France ne peut pas fonctionner ainsi".
Une position qui tranche avec celle d'Emmanuel Macron, qui a fait savoir qu'il ne souhaitait pas dissoudre de nouveau l'Assemblée nationale d'ici la fin de son mandat à l'Élysée.
Emmanuel Macron ne peut pas prononcer de dissolution de l'Assemblée "dans l'année qui suit" les dernières élections législatives, convoquées à la suite de sa décision de dissoudre cette chambre au soir des dernières élections européennes, le 9 juin.
S'exprimant avant Marine Le Pen, Jordan Bardella a appelé les parlementaires d'extrême droite à devenir "incontournables".
"Nous devons rester une opposition constructive dont la seule boussole est l'intérêt du pays et l'intérêt des Français", a soutenu le président du RN, en appelant toutefois ses troupes à "franchir un nouveau cap et devenir une opposition influente". "Votre rôle est (...) d'arracher partout des victoires pour le quotidien aussi bien que pour le régalien", a-t-il intimé.
Avec AFP