"Teddy, Teddy, Teddy !". Des centaines d’enfants scandent son prénom à l’unisson. Alors que l’hymne de Paris 2024 retentit, le judoka, double médaillé d’or olympique cet été, fait son apparition sous une pluie de drapeaux français. Une haie d’honneur le propulse jusqu’à la scène où il rejoint une cohorte de champions tricolores.

"Teddy Riner est un modèle, il nous a offert deux beaux titres", s’exclame Catherine qui est venu avec son petit-fils Alexis. "On ne pouvait pas manquer cet événement, c’est l’occasion de vivre encore les Jeux", ajoute cette ancienne professeure de sport qui n’a rien manqué de la compétition.

Trois jours après la clôture des Jeux paralympiques, l’enseigne Carrefour a réuni, mercredi 11 septembre, à Drancy, dans l’un de ses magasins de Seine-Seine-Denis, une dizaine de sportifs qu’elle sponsorise et qui ont participé aux Jeux organisés dans la capitale. L’occasion pour les habitants des communes environnantes de pouvoir approcher de plus près ceux qui les ont fait rêver tout au long des dernières semaines. "Les invitations se sont arrachées en 20 minutes", raconte Fabien, entraîneur de judo dans la ville de Villemomble, qui a accompagné une quinzaine d’enfants. "Cela leur fait plaisir. Ils étaient excités. Ils peuvent voir Teddy Riner en vrai !".

"Voir les étoiles dans les yeux"

Même s’il a l’habitude de ce type d’événements, la superstar des tatamis savoure ce contact avec le public et prend le temps de faire une photo avec chacun. "Ce sont toujours des moments uniques. Ce ne sont jamais les mêmes jeunes. À chaque fois, je me prends au jeu et je vis le moment", résume celui qui a allumé la vasque olympique aux côtés de Marie-José Pérec lors de la cérémonie d’ouverture des JO.

Double médaillée d’argent à l’épée, l’escrimeuse Auriane Mallo-Breton, se prête aussi à l’exercice avec joie. Avec ses deux récompenses autour du cou, elle attire aussi tous les regards : "C’est toujours un plaisir de rencontrer les enfants et de voir qu’ils ont des étoiles dans les yeux. On a tous été à leur place à un moment. C’est vraiment super de profiter et de partager tous ensemble".

À quelques mètres de là, Bérénice n’en perd pas une miette. Elle affiche un grand sourire aux lèvres et une belle médaille autour du cou, celle du marathon pour tous. Après avoir participé à cette course ouverte au grand public durant les JO, elle a du mal à redescendre sur terre et veut en profiter jusqu’au bout. "Je suis encore dans l’émotion. Cela a été un bonheur total. J’ai beaucoup pleuré. On n’a pas envie que cela se termine", confie cette membre de l’Amicale sportive des coureurs de Drancy.

"Cela ne pouvait pas durer éternellement"

Mohamed et Dina ont également les yeux qui brillent. Ils sont venus avec leur père Nadem pour voir Teddy Riner, mais aussi profiter de la présence des frères Lebrun, médaillés de bronze en tennis de table par équipes. "C’est l’honneur de la France", souligne le père de famille qui a emmené ses enfants assister à plusieurs épreuves au stade de France et à la Défense Arena.

Lors des Jeux olympiques, Alexis et Félix Lebrun sont devenus les chouchous des supporters tricolores. Quelques semaines après leurs exploits, leur popularité ne faiblit pas. Ils sont désormais entrés dans le cœur des Français. "On a pris conscience de tout cela petit à petit en sortant des Jeux. C’est vrai que cela fait plaisir", décrit Alexis. "Quand on voit les inscriptions au tennis de table qui ont augmenté, on sent qu’il y a un engouement qui se crée. Plein de monde a envie de découvrir le ping. Pour nous, c’est une vraie fierté".

Devenus des visages désormais familiers du sport français, les deux frères vont pouvoir profiter une ultime fois de la ferveur du public lors de la grande parade prévue samedi sur les Champs Elysées. "Cela va être un moment super à vivre. J’ai hâte d’y être. Cela va clôturer un peu ce cercle olympique que l’on vit depuis un an et demi", explique Félix, le benjamin de la fratrie qui a aussi décroché le bronze en individuel. "Cela ne pouvait pas durer éternellement. Il faut passer à autre chose, même si c’était quelque chose de merveilleux qu’on aimerait revivre tous les jours".

"Une dernière grosse émotion"

Lors d’un défilé de deux heures, près de 400 athlètes et paraathlètes sont attendus sur la plus belle avenue du monde dont le nageur Léon Marchand, le rugbyman Antoine Dupont ou encore l’escrimeuse Manon Apithy-Brunet. Porte-drapeau lors de la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques, Alexis Hanquinquant sera de la fête. Pour le médaillé d’or en paratriathlon, il n’y a désormais plus de différence entre champions valides ou en situation de handicap. "Il n’y a eu qu’un seul public pour l’équipe de France. Les athlètes paralympiques ont eu peur que la rentrée scolaire nous coûte des supporters et finalement cela n’a pas été le cas. Les gens ont été présents", insiste-il. "On va vivre une dernière grosse émotion ensemble samedi", résume le triathlète qui avait déjà été sacré à Tokyo, il y a trois ans.

Teddy Riner s’attend lui à une fête mémorable. " Cela va être quelque chose d’exceptionnel puisque cela n’a jamais été fait d’être décoré sous l’Arc de Triomphe", estime-t-il en faisant référence à la cérémonie prévue place de l’Etoile lors de laquelle le président de la République Emmanuel Macron va honorer officiellement les athlètes médaillés.

Le désormais quintuple champion olympique n’entend toutefois pas sombrer dans la nostalgie. "On va profiter de tout cela une dernière fois avant de se dire que 2024 est fini et de mettre le cap sur 2028", annonce le judoka qui entend conserver son titre à Los Angeles. "Est-ce que c’est d’ailleurs vraiment fini ? Les médailles sont toujours là !", ajoute-t-il dans un dernier éclat de rire en montrant fièrement les deux breloques dorées autour de son cou.