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Les magistrats italiens s'insurgent contre un projet de réforme judiciaire

Des magistrats italiens ont manifesté leur mécontentement, samedi, contre un nouveau projet de réforme judiciaire voulu par le président du Conseil, Silvio Berlusconi, en quittant les tribunaux du pays, le texte de la Constitution à la main.

REUTERS - Des magistrats italiens ont quitté samedi les tribunaux pour protester contre un projet de réforme judiciaire proposé par le président du Conseil Silvio Berlusconi.

Ce dernier est en conflit avec les magistrats depuis des mois, les accusant d’être des communistes voués à sa perte, et il a promis des réformes qui, selon ses détracteurs, sont taillées sur mesure pour lui éviter des poursuites.

De la Sicile à Milan, des magistrats brandissant un exemplaire de la Constitution ont quitté les audiences solennelles marquant la rentrée judiciaire lorsque les représentants du gouvernement ont commencé leurs discours.

« Peloton d’exécution, égout, cancer, métastase - ce sont quelques-uns des mots utilisés par le Premier ministre et ses adjoints pour nous désigner », a déclaré Gioacchino Natoli, de l’Association nationale des magistrats, organisatrice de la manifestation.

« Nous ne voulons plus faire l’objet de cette agression constante ».

Les magistrats ont été particulièrement ulcérés par un projet de loi qui réduirait fortement la durée maximale des procès et qui aurait pour effet de mettre fin à deux procès pour corruption et fraude fiscale engagés contre Berlusconi.

Ce dernier rejette toutes les accusations portées contre lui et se dit victime d’un acharnement des magistrats à son encontre.

De nombreux magistrats conviennent que des réformes sont nécessaires, mais ils font valoir qu’imposer artificiellement une limite de temps est contre-productif et risque d’accroître la criminalité.

« Lorsque la critique est aveugle et refuse de reconnaître quoi que ce soit, elle est moins crédible », a déclaré le ministre de la Justice Angelino Alfano lors d’une cérémonie à L’Aquila au cours de laquelle il a critiqué le mouvement de protestation.