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Le NFP continue de croire à Matignon après sa rencontre avec Macron à l'Élysée
Le Nouveau Front populaire et sa candidate désignée pour Matignon, Lucie Castets, sont sortis de leur rendez-vous à l'Élysée avec Emmanuel Macron, vendredi matin, "prêts" à "aller construire (des) coalitions". Le regroupement des partis de gauche a affirmé que le chef de l'État était "lucide" sur la situation politique actuelle mais toujours animé par la "tentation" de former son propre gouvernement.

L'ambiance était aux sourires et à l'espoir dans les jardins de l'Élysée, vendredi 23 août à midi, quand les représentants du Nouveau Front populaire (NFP) se sont présentés devant la presse après avoir rencontré Emmanuel Macron à l'Élysée.

Alors que le chef de l'État entend nommer un Premier ministre à l'issue des consultations lancées avec les différentes forces politiques françaises, le NFP a déclaré qu'"assez de temps a été perdu". Sa candidate désignée pour Matignon s'est dite "prête" à "aller construire (des) coalitions" à l'issue du rendez-vous avec le président de la République, signe que la coalition de gauche croit en ses chances de "premier-ministrable" - comme elle le demande depuis des semaines.

L'entretien avec Emmanuel Macron a duré environ une heure et demie (de 10 h 30 à 12 h). Le chef de l'État a, ensuite, reçu les représentants du camp présidentiel - dont aucun ne s'est exprimé à l'issue des consultations -, ceux des Républicains, du groupe Liot et les Radicaux de gauche.

Le Rassemblement national et Éric Ciotti seront quant à eux reçus lundi, ainsi que les présidents du Sénat, Gérard Larcher, et de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

"La tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement"

Vendredi matin, Lucie Castets s'est dite "prête" à "aller construire (des) coalitions" si elle est nommée à Matignon. Le président est "lucide" sur le "souhait d'un changement d'orientation politique" après les élections législatives, a-t-elle salué. "Néanmoins, la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement", a-t-elle ajouté.

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Emmanuel Macron a évoqué la nomination "rapide" du Premier ministre, a indiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure. La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a exhorté à obtenir "une réponse mardi".

Selon Olivier Faure, le chef de l'État "a lui-même reconnu que l'ensemble des forces représentées, qui avaient toutes participé au front républicain, contrairement au parti qui s'appelle justement Les Républicains, étaient parfaitement légitimes à la fois à gouverner et à incarner ce changement".

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Une formulation qui semble valider une participation de La France insoumise à l'exécutif. Et une manière pour la gauche d'enfoncer un coin dans la stratégie du camp présidentiel qui cherche, via une entente avec la droite, à devancer le NFP en nombre de sièges à l'Assemblée nationale - toujours loin, toutefois, de la majorité absolue à 289 députés.

Pourtant, dans cette Assemblée inédite sous la Ve République où chaque bloc se situe loin de la majorité absolue, le camp présidentiel, la droite mais aussi l'extrême droite avaient jusqu'ici martelé la même antienne : un gouvernement de gauche avec des ministres insoumis constituerait une ligne rouge et s'exposerait donc à une censure immédiate.

Stratégie élyséenne

Est-ce le début d'une ouverture du président qui maintient le gouvernement démissionnaire depuis 38 jours, un record depuis l'après-guerre ? "Personne n'a gagné" les législatives et le NFP n'a "pas de majorité, quelle qu'elle soit", avait-il expliqué mi-juillet.

Désavoué aux législatives anticipées provoquées par sa décision de dissolution, Emmanuel Macron a d'abord invoqué une "trêve politique" pendant les JO Paris 2024 et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la "majorité la plus large et la plus stable".

"Le président est du côté des Français, garant des institutions et surtout de l'expression de leur vote", qui a créé une "Assemblée sans majorité", a expliqué jeudi l'Élysée.

La stratégie élyséenne a déjà permis de conserver la présidence de l'Assemblée nationale pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez. 

Pour gouverner, les macronistes souhaitent à présent prolonger cette entente avec la droite, à laquelle ils veulent arrimer une partie du centre-gauche. Circulent notamment pour Matignon les noms des LR Xavier Bertrand et Michel Barnier, au centre-droit de Jean-Louis Borloo, au centre-gauche de Bernard Cazeneuve.

"Que nous sortions rapidement de cette situation"

Une partie de la droite y est également favorable. Mais si le parti Les Républicains a esquissé une main tendue en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le pacte d'action de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.

Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal, qui expédie les affaires courantes à Matignon, et a même avancé sur l'ébauche d'un budget pour 2025.

Qualifié de "procrastinateur", avec de précédents remaniements à rallonge, le président agace jusqu'à son propre camp.

"Je souhaite que nous sortions rapidement de cette situation qui n'est pas agréable", a exhorté jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli, proche d'Édouard Philippe, appelant lui aussi "le plus rapidement possible à la nomination d'un gouvernement".

Avec AFP