Même pas peur ! Chez lui à Teahupo'o, le surfeur tahitien Kauli Vaast a dompté l'une des vagues les plus dangereuses du monde pour offrir à la France la première médaille d'or de son histoire en surf.
"Teahupo'o, c'est son jardin", prédisait quelques semaines avant les Jeux Pascal Luciani, l'ancien président de la fédération tahitienne de surf. Le petit Kauli a déménagé à 10 ans face à la célèbre vague, la plus connue et la plus redoutée des surfeurs.
"Pas peur de la vague"
Et à 22 ans, le jeune Tahitien au physique de mannequin (1,76 m pour 78 kg), arbore un large sourire lorsqu'il s'agit affronter le monstre, appelé "La mâchoire de Hava'e" par les Polynésiens, pour le tournoi olympique de surf.
"Kauli n'a pas peur de la vague, alors que beaucoup appréhendent Teahupo'o", explique son entraîneur olympique, également tahitien, Hira Teriinatoofa.
Pensionnaire depuis plusieurs années de la 2e division du surf mondial, les Challenger Series, il a toujours été capable de battre les meilleurs surfeurs du circuit élite sur ce spot, car il y excelle dans toutes les conditions.
"Qu'elle soit petite, moyenne, grosse ou très grosse, il est dans la vague, il la connaît parfaitement", a expliqué Moana David, surfeur tahitien respecté.
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Accepter Gérer mes choix"Il fallait toujours qu'il soit premier"
Kauli a grandi à Mahina, dans le nord de Tahiti, avant de s'installer avec ses deux parents véliplanchistes face à la vague. Dès lors, il a partagé son enfance entre surf et pêche dans les eaux turquoises environnantes, où il peut descendre chasser au harpon en apnée à 20 m sous la surface.
"On pêche, on surfe et on court ensemble et même en footing il va beaucoup plus vite que n'importe qui, mais il m'attend et moi je galère", s'amuse son ami d'enfance Mauri Ebb.
Il faut dire que Kauli Vaast est un compétiteur né, y compris loin des vagues. "Il fallait toujours qu'il soit premier, même pour arriver au portail, dans la voiture, ou au frigo", sourit sa mère. Après s'être essayé au judo et au cross, Kauli n'a que 15 ans quand il commence à remporter des compétitions d'envergure en surf : champion d'Europe junior en 2017, 2019 et 2020.
Et quatre ans plus tard, champion olympique, le premier de l'histoire du surf français.
Médaille autour du cou, Kauli Vaast s'est confié à France 3 : "C'était un long chemin, fallait être confiant, fallait être humble. Mais fallait rien lâcher. J'allais aller jusqu'au bout de toute façon. (...) Je suis le plus heureux et le plus fier du monde".
Johanne Defay, plus grande surfeuse française
La Réunionnaise Johanne Defay, 30 ans, avait apporté un peu plus tôt à la France la première médaille olympique de son histoire en surf, en s'imposant lors de la petite finale face à la Costaricienne Brisa Hennessy.
Johanne Defay a fait la différence (12.66) avec des manœuvres très engagées sur des vagues modestes. Brisa Hennessy (4.93), habituellement plus performante que son adversaire dans les tubes tahitiens, n'a pas trouvé la vague qui lui convenait et a trop attendu.
Malgré une blessure à la tête sur la première vague de sa première série, Johanne Defay, suturée sur le haut du front, a battu ensuite deux favorites à Teahupo'o : sa compatriote tahitienne Vahine Fierro, puis la championne olympique en titre Carissa Moore.
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Accepter Gérer mes choixElle a été battue en demi-finale par Caroline Marks, championne du monde 2023, à l'issue d'une série très serrée où les deux surfeuses ont terminé à égalité de points, mais où l'Américaine avait scoré la meilleure vague.
Avec six victoires d'étapes en dix ans au sein du circuit pro et désormais une médaille de bronze olympique, Johanne Defay est largement considérée comme la plus grande surfeuse française de tous les temps.
Il s'agit des 47e et 48e médailles de la France lors de ces Jeux olympiques.
Avec AFP