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JO 2024 - Judo : comme à Tokyo, Romane Dicko se contente du bronze
De notre envoyé spécial à l'Arena Champ-de-Mars – Défaite en demi-finale, la Française Romane Dicko a su se remobiliser pour obtenir la deuxième médaille de bronze de sa carrière olympique. Pas la couleur qu'elle espérait à domicile.
JO 2024 - Judo : comme à Tokyo, Romane Dicko se contente du bronze

Toujours pas d'or pour le judo français ! Grand espoir de titre, Romane Dicko a du se contenter de la médaille de bronze, comme lors des JO de Tokyo.

Après la désillusion de la demi-finale, la Française a su se remobiliser pour vaincre la Serbe Milica Zabic par ippon en trente secondes;

Pourtant, elle avait d'abord survolé ses combats de la matinée. Lors de son entrée en lice en huitièmes de finale, Romane Dicko a surclassé la Géorgienne Sophio Somkhishvili, logiquement disqualifiée après trois pénalités en 1 min 52.

Puis en quart, elle a été expéditive et spectaculaire: en démonstration contre la Bosnienne Larisa Ceric, elle a d'abord fait tomber son adversaire pour marquer waza-ari, puis l'a immobilisée au sol dans la foulée pour marquer ippon en 34 secondes.

Tout au long de sa journée, elle a pu compter sur le soutien d'un public incandescent à chacun de ses combats.

C'est en demi-finale qu'elle a connu un coup d'arrêt. Face à une Beatriz Souza qui pourtant ne l'avait jamais battu en seniors, elle doit s'incliner, prise dans une immobilisation lors du score décisif, qui l'ont empêcher d'ajouter le titre olympique, pierre dorée manquante de son histoire d'amour avec les Jeux.

JO 2012 : la révélation devant le bronze d'Audrey Tcheuméo

C'est en effet devant les JO que Romane Dicko s'est prise d'amour pour la discipline. Elle a 12 ans lorsqu'ont lieu les Jeux olympique de Londres. Depuis son salon, elle se prend à vibrer alors pour les exploits de la Française Audrey Tcheuméo qui décroche la médaille de bronze. Elle s'identifie tout de suite.

"Elle avait commencé le judo assez tard, et elle était d'origine camerounaise. Je suis aussi d'origine camerounaise, donc un peu pour la blague, mon père m'a dit 'ok, je t'inscris au judo en septembre !'. J'avais des potes qui faisaient du judo, j'ai dit 'why not ?'", explique-t-elle à l'AFP

Avec son physique hors-normes, elle se retrouve vite à s'entraîner avec les adultes. Pas de quoi l'arrêter : "J'ai tout de suite accroché avec ce sport. Je pense que c'était le fait d'avoir du contact, d'avoir cette notion de supériorité par rapport à un adversaire à un instant T", raconte celle qui a également pratiqué la natation en compétition.

Un an plus tard, elle est déjà annoncée comme la future pépite du judo français.

JO 2016 : dans les tribunes de Rio

Âgée de 16 ans, Romane Dicko s'était rendue à Rio avec son club, le Randoris club de Villeneuve-le-Roi, en tant que spectatrice.

"J'étais émerveillée, c'était fou. C'était une chance d'assister à la compétition référence dans le monde du judo. Pour moi, j'étais une petite et j'allais voir les grands", se remémore la judokate pour le site des JO.

Alors qu'elle assiste à la victoire d'Émilie Andéol chez les + 78kg, la toute nouvelle championne olympique l'aperçoit dans les tribunes. Celle qui commente désormais les exploits de Romane Dicko pour France Télévisions a une intuition prémonitoire. Clin d'œil du destin, c'est aussi la championne olympique qui a donne les trois coups ouvrant la session de judo ce 2 août.

"Elle m'a dit 'la prochaine fois, c'est toi !' Ça semblait fou. C'était un rêve, mais ça semblait loin, inatteignable. J'espérais avoir une chance d'être sur le tapis pour les Jeux de Paris 2024. À ce moment-là, je ne me dis pas du tout que dans quatre ans, j'allais y être", se souvient Romane Dicko.

JO 2021 à Tokyo : le bronze et une promesse

À 21 ans, Romane Dicko arrive dans la peau de benjamine de l'équipe de France de judo aux JO de Tokyo. Elle est attendue au tournant par ses adversaires. Et pour cause : elle reste sur une série d'invincibilité étalée sur six tournois (Grand Prix de Tel-Aviv 2020 et 2021, Grand Chelem de Paris 2020, Championnat d'Europe 2020, Masters de Doha 2021 et grand Slam de Kazan 2021).

Une série d'invincibilité qui s'est malheureusement interrompue face à la Cubaine Idalys Ortiz, numéro 1 mondial lors de la demi-finale du tournoi olympique. Un revers que Romane Dicko a su vite surmonter pour aller chercher une médaille de bronze.

Malgré la médaille, Dicko n'avait pas réussi à empêcher les larmes de couler. "Celles que vous avez vues, c'était de la joie. Celles que personne n'a vu, c'était de la tristesse", avait-elle confié, avant de prendre date pour Paris. "J'ai ma médaille, c'est fait, et rendez-vous dans trois ans pour la médaille d'or."

Malheureusement, ça ne sera pas pour cette fois. Dans quatre ans à Los Angeles ?

JO 2024 - Judo : comme à Tokyo, Romane Dicko se contente du bronze