"On m'a dit que je présentais des caractéristiques qui signifient que je ne peux pas boxer avec des femmes". C'est par ces mots prononcés dans une vidéo mise en ligne sur sa page Facebook que la boxeuse algérienne Imane Khelif avait réagi à son exclusion des Mondiaux en mars 2023, évoquant "un grand complot".
Elle avait alors été écartée de ce championnat juste avant son combat pour la médaille d'or à New Delhi, après avoir échoué à répondre aux tests instaurés par la fédération internationale (IBA) – tout comme la Taïwanaise Lin Yu-ting qui, par conséquent, avait perdu sa médaille de bronze.
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Accepter Gérer mes choixAux JO de Paris, jeudi 1er août, la boxeuse Imane Khelif fera son entrée en lice en huitièmes de finale des poids welters (-66 kg). La Taiwanaise Lin Yu-ting combattra vendredi en -67 kg.
Selon la fiche de la boxeuse algérienne fournie par le CIO, Imane Khelif avait été disqualifiée après "des taux élevés de testostérone" lors de ces Mondiaux. La fiche de Lin Yu-ting, elle, indique que l'intéressée "n'a pas répondu aux critères d'éligibilité après un test biochimique". À l'époque, le président de l'IBA, le Russe Umar Kremlev, avait déclaré que les boxeuses avaient "des chromosomes XY", généralement associés aux hommes.
Un an plus tard, le CIO, qui ne reconnaît pas l'IBA, a décidé de soutenir ces deux athlètes, refusant toutefois de citer directement leurs noms. "Ce sont des femmes dans leur sport, et il est établi dans ce cas que ce sont des femmes", a expliqué Mark Adams, porte-parole du CIO mardi 30 juillet lors d'un point presse. Selon l'agence Reuters et le quotidien britannique The Guardian, il s'agit bien de l'Algérienne Imane Khelif et de la Taïwanaise Lin Yu-ting.
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Accepter Gérer mes choixL'affaire Caster Semenya
Cette affaire fait écho à celle de l'athlète sud-africaine Caster Semenya, un feuilleton qui dure depuis des années. Double championne olympique et triple championne du monde du 800 mètres, elle a été empêchée de participer à certaines courses parce qu'elle refuse un traitement pour faire baisser son taux de testostérone. La sportive présente en effet un excès naturel d'hormones sexuelles mâles.
Au nom de l'équité sportive, la Fédération internationale d'athlétisme, World Athletics (ex-IAAF), a défini en avril 2018 un seuil maximal de testostérone (5 nmol/L de sang) pour concourir avec les femmes sur des distances allant du 400 mètres au mile (1609 m) – en englobant donc le 800 mètres, où la Sud-Africaine excelle. Ce règlement a été validé l’année suivante par le Tribunal arbitral du sport basé en Suisse, puis confirmé par le Tribunal fédéral de Lausanne.
Refusant de se soumettre à ce traitement hormonal, Caster Semenya a porté son cas devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui lui a donné raison en juillet 2023, estimant qu'elle a été été victime de discrimination et d'une violation de sa vie privée. Les autorités helvètes, appuyées par World Athletics, ont saisi la Grande chambre de la CEDH, sorte d’instance d’appel qui devrait rendre sa décision finale dans les prochains mois.
"Il ne s’agit pas de ma carrière, mais de défendre ce qui est juste, de porter la voix de celles qui ne peuvent pas se battre pour elles-mêmes", a affirmé lors d'une dernière audience en mai 2024 Caster Semenya, qui n’a plus couru depuis mars 2023.
"Faire flotter le drapeau de mon pays"
De son côté, Imane Khelif sera sur le ring jeudi face à l'Italienne Angela Carini. Il y a trois ans, lors des JO de Tokyo, elle avait terminé à une prometteuse cinquième place.
L'année suivante, elle avait décroché la médaille d'argent dans la catégorie des poids super-légers aux Mondiaux organisés à Istanbul. À 25 ans, elle représente une réelle chance de médaille pour l'Algérie. "Je suis consciente de la difficulté de la mission, mais que tout le monde soit rassuré, je vais tout faire pour décrocher une médaille olympique", a-t-elle déclaré au journal algérien Horizons juste avant les Jeux. "Mon espoir est de faire flotter le drapeau de mon pays ici en France".
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Accepter Gérer mes choixAvec AFP et Reuters