
Après la récente érosion de la majorité démocrate au Sénat, le président des États-Unis a cherché à profiter de son premier discours sur l'état de l'Union pour afficher sa combativité, notamment sur le dossier de l'emploi.
Une dizaine de jours après avoir perdu sa majorité qualifiée au Sénat, le président américain a prononcé mercredi, devant le Congrès, son premier discours sur l’État de l’Union, avec un objectif affiché : regagner la confiance de son électorat.
À cette occasion, Barack Obama a recentré son discours sur les questions de politique intérieure qui préoccupent les Américains, notamment la relance de l’économie et les créations d’emplois, expliquant qu’il comprenait la souffrance de ses concitoyens.
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"Je n’ai jamais autant eu confiance en l’avenir de l’Amérique qu’aujourd’hui, a ainsi affirmé le président, qui se voulait rassurant. Malgré les épreuves, malgré les difficultés, notre union reste forte."
Si Barack Obama a reconnu que les dégâts provoqués par la crise économique et financière de 2008-2009 n’ont pas encore disparu, il a cependant assuré que le plus gros de la tempête était passé, expliquant que les initiatives prises par son administration depuis un an avaient empêché les États-Unis de sombrer dans une grande dépression similaire à celle des années 1930.
"L’emploi doit être notre priorité en 2010"
Pour l’année à venir, le président américain a également proposé un plan de sortie de crise rapide. Afin de réduire le taux de chômage, qui reste bloqué au-dessus de la barre des 10 % depuis le début de sa présidence, il a annoncé vouloir "prendre 30 milliards de dollars" sur les fonds "remboursés par Wall Street" à l’État fédéral pour permettre aux banques de proximité d’aider les petites et moyennes entreprises à créer des emplois.
Déterminé, Barack Obama a promis, en outre, de ne pas abandonner la réforme de l’assurance maladie, bien que l’élection du républicain Scott Brown dans le Massachussetts le 19 janvier rende plus incertaine sa validation par le Sénat.
"D’ici à la fin de mon discours, de nouveaux Américains auront perdu leur assurance maladie, et des millions d’autres la perdront encore cette année […], a assuré le président américain. Mais je ne les abandonnerai pas, et tout le monde dans cette salle devrait en faire autant", a-t-il insisté devant le parterre d’élus.
Selon le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, Barack Obama a répondu, dans son discours, à "la colère et au ressentiment que les Américains nourrissent contre l'économie". Le président, qui n’a pas mâché ses mots ces dernières semaines envers Wall Street, a aussi promis aux élus d’être inflexible sur la réforme de la régulation financière.
À la fin d’un discours largement dominé par des considérations économiques, M. Obama a, toutefois, rapidement évoqué les principaux axes de sa politique étrangère.
Soulignant, comme il l’avait promis pendant sa campagne, que les soldats américains déployés en Irak - où la guerre "prend fin" – commençaient à quitter le pays, il a aussi réaffirmé sa confiance en "un succès" en Afghanistan, où il a récemment dépêché 30 000 soldats supplémentaires.
"Je donne à Barack Obama un B+ pour son discours, dans lequel il a clairement posé les problèmes, rejeté les critiques erronées, et expliqué ce qu’il pensait qu’il fallait faire pour le pays", conclut Darell West, politologue à la Brookings Institution, un think-tank américain étiqueté à gauche, contacté par France24.com.