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Après des attaques massives de la Russie la veille contre des villes ukrainiennes, qui ont notamment touché un hôpital pour enfants de Kiev, la capitale observe mardi une journée de deuil. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU est également prévue, à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Kiev meurtrie. La capitale ukrainienne observe mardi 9 juillet une journée de deuil au lendemain de frappes russes ayant fait au moins 38 morts et dévasté le plus grand hôpital pédiatrique du pays. Le bilan pourrait s'alourdir, les recherches se poursuivant dans les décombres.

L'attaque sur le centre hospitalier Okhmatdyt a créé un choc dans le pays et parmi les alliés de l'Ukraine, qui subit depuis plus de deux ans les bombardements russes.

Le président Volodymyr Zelensky a fait état dans la matinée de près d'une quarantaine de morts à travers tout le pays, qui a essuyé la veille une attaque massive impliquant une quarantaine de missiles russes.

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L'Ukraine, dont l'infrastructure énergétique est déjà ravagée, ne cesse de réclamer à ses alliés occidentaux plus de moyens de défense antiaérienne.

Clinique privée et immeubles touchés

Au moins 31 personnes, dont quatre enfants, ont été tués à Kiev, où les missiles russes et leurs débris ont frappé, outre l'hôpital, une clinique privée et des immeubles d'habitation dans plusieurs quartiers.

Mardi matin, cinq corps ont été sortis des décombres d'un immeuble résidentiel dans le quartier de Syrets (ouest), selon le maire Vitali Klitschko, portant à 12 le nombre total de personnes tuées dans ce bâtiment. Les recherches s'y poursuivent

Sept personnes – cinq soignants et deux patients – sont mortes dans un bombardement de la clinique privée Adonis dans l'est de la ville.

À Okhmatdyt, deux adultes, dont une femme médecin et un visiteur, ont été tués et 32 autres personnes blessées, ont indiqué les autorités après la fin des opérations de sauvetage dans la matinée.

Sur environ 630 patients qui y étaient soignés, 94 ont été transférés dans d'autres hôpitaux de la capitale, plus de 465 ont dû rentrer chez eux et 68 sont restés dans les bâtiments qui n'ont pas été touchés par l'attaque, a indiqué le ministère de la Santé.

"Nous ne pardonnerons jamais"

La mairie a décrété une journée de deuil dans la capitale et les drapeaux ont été mis en berne.

"En ce jour de deuil pour les victimes innocentes de notre capitale et d'autres villes d'Ukraine, je m'incline avec l'ensemble du peuple ukrainien", a déclaré de son côté le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. Il a dénoncé un "crime de guerre" russe qui a "choqué le monde par sa cruauté" et que "nous, les soldats ukrainiens, ne pardonnerons jamais".

Mardi, 64 victimes des frappes restent hospitalisées à Kiev, 28 autres à Kryvyï Rig, ville natale du président dans le centre-sud du pays, et six autres à Dnipro, grande ville du centre-est, a listé Volodymyr Zelensky.

L'Ukraine a déclaré que la frappe sur l'hôpital pédiatrique avait été effectuée avec un missile de croisière russe Kh-101 tiré depuis un bombardier. Le Kremlin, qui nie systématiquement depuis le début de son invasion tout crime ou bavure, a mis en cause la défense aérienne ukrainienne, assurant, comme toujours, ne jamais "frapper de cibles civils".

Un "tir direct" "fort probable" selon l'ONU

La représentante du Haut-commissariat des droits de l'Homme de l'ONU en Ukraine, Danielle Bell, a elle jugé "fort probable" que l'hôpital ait été touché par un "tir direct" de missile russe, évoquant aussi le projectile du type KH-101.

"L'analyse des séquences vidéo et l'évaluation effectuée sur le lieu de l'incident indiquent qu'il est fort probable que l'hôpital pour enfants ait subi une frappe directe plutôt que des dommages dus à un système d'arme intercepté", a déclaré Danielle Bell lors d'un point-presse à Genève.

Volodymyr Zelensky, qui doit participer à un important sommet de l'Otan à Washington, a de son côté réclamé aux Occidentaux une "réponse plus forte" à la Russie.

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU est également prévue mardi, à la demande du président ukrainien.

Joe Biden a dénoncé lundi la "brutalité" de la Russie, promettant "de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l'Ukraine".

Les attaques russes contre l'Ukraine se sont poursuivies au cours de la nuit de lundi à mardi : deux personnes ont été blessées dans la région de Kherson et trois autres dans celle de Zaporijjia, les deux situées dans le Sud.

Avec AFP