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Publié le : 04/07/2024 - 07:51

A la Une de la presse, ce jeudi 4 juillet, les élections générales au Royaume-Uni, où les conservateurs devraient céder le pouvoir aux travaillistes. Le regard de la presse étrangère sur les législatives en France. La mise en examen du cinéaste français Benoît Jacquot pour viols. Une accusation portée également contre un autre réalisateur hexagonal, Jacques Doillon. Et des nouvelles des JO de Paris.

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A la Une de la presse, les élections générales au Royaume-Uni, où les travaillistes s’apprêtent à mettre fin à 14 ans de gouvernement conservateur. Le vote d’aujourd’hui fait bien sûr la Une de toute la presse outre-Manche, du Daily Mirror, à gauche, qui appelle à voter "pour le changement", pour les travaillistes, au très conservateur Daily Express, qui soutient les Tories - jusque-là, rien de surprenant. Ce qui l’est un peu plus, c’est le soutien du Sun, aux travaillistes. Le tabloïd conservateur, propriété du milliardaire australo-américain Rupert Murdoch, annonce que "le temps est venu pour un nouvel entraîneur", en précisant qu’il ne s’agit pas de "virer Southgate", le sélectionneur de l’équipe de foot d’Angleterre, parce que les Tories sont "épuisés", après quatorze ans au pouvoir. C’est aussi le sentiment du Daily Record, qui détourne la célèbre affiche de Barack Obama en 2008. "On peut faire tellement mieux que ce gouvernement conservateur, alors ne ratons pas la chance de le jeter dehors. Votez pour le changement, votez pour le Labour ", titre le tabloïd écossais.

"Le changement? Quel changement?" : le journal pro-indépendantiste écossais The National, accuse Keir Starmer de "nier le droit des Ecossais à décider de leur futur, de soutenir l’échec du Brexit ", ou encore de "chercher avant tout à séduire les plus riches" - bref, que le patron des travaillistes ne serait pas assez à gauche. Un défaut ou une qualité, c’est selon, qui ne devrait pas empêcher le Labour de décrocher sa plus large majorité au parlement depuis 1832, d’après The Times.

Les dessinateurs de presse britanniques sont aux premières loges. Peter Brookes, pour The Times, toujours, ironise sur le départ de Rishi Sunak, qui n’est même pas assuré de conserver son siège à la Chambre des communes. "C’est le jour J. Je pense qu’il vaut mieux partir tôt", dit le Premier ministre, s’éclipsant sur la pointe des pieds pour aller "n’importe où, sauf ici", sauf à Downing Street. Rishi Sunak, qui s’est littéralement liquéfié sous la pluie battante, dans le dessin de Dave Brown, comme lorsqu’il avait annoncé la tenue de ces élections anticipées, le mois dernier – avant de finir dans les égouts de l’histoire. Steve Camden se moque, lui, de sa décision d’appeler son prédécesseur à la rescousse. Boris Johnson, dont les fêtes à Downing Street pendant le confinement lui ont coûté son poste, propose, en bon fêtard, de lui organiser "le meilleur pot de départ de tous les temps". Boris Johnson, qu’on retouve avec ses bouteilles de champagne, au milieu du fatras abandonné derrière eux par les conservateurs, leur discours anti-immigration ou encore l’incendie de la tour Grenfell, à Londres, qui avait fait 79 morts, en 2017. Un dessin signé Ben Jennings, publié sur le réseau social X.

La presse britannique compare la campagne pour les élections au Royaume-Uni, à celle pour les législatives en France. The Guardian observe que les deux pays prennent des "directions différentes", mais que leurs électeurs ont des "préoccupations similaires", la "crise migratoire" et les difficultés économiques. D’après le journal, les votes français comme britannique, que ce soit en faveur du Labour ou du RN, seraient davantage motivés "par la colère et le ressentiment, que par une réelle adhésion", et ces élections "devraient confirmer une vague de mécontentement à l’égard de gouvernements dirigés par des quadragénaires bien habillés, perçus comme toxiques et déconnectés de la réalité".

Deux pays, et "deux France". Pour le journal italien La Repubblica, les élections de ce côté-ci de la Manche opposent en réalité deux pays. D’un côté une France, "lumineuse, rationnelle, fidèle aux principes de Liberté, Égalité, Fraternité", proclamés par la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, et de l'autre une "France méfiante, tentée par l'insoumission, opposée à l'autorité de l'État". "Deux France qui s'affronteront dimanche dans les urnes", et dont le verdict sera décisif pour "l'avenir du continent" européen.

Un mot, également, du placement en garde à vue, en France, en début de semaine, des cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, après les plaintes déposées par l’actrice Judith Godrèche pour "viols sur mineur de 15 ans". D’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, Benoît Jacquot a été placé sous contrôle judiciaire, soumis à l’interdiction d’exercer la profession de réalisateur et à l’obligation de suivre des soins psychologiques, dans le cadre d’une mise en examen pour "viols" concernant deux autres actrices, Julia Roy et Isild Le Besco. Le journal précise que les faits dénoncés par Judith Godrèche sont entièrement prescrits, mais que ses prises de parole et ses plaintes "ont suscité d’autres plaintes". S’agissant de Jacques Doillon, sa garde à vue a été levée, mardi, pour "raisons médicales", mais la procédure a été transmise au parquet de Paris, pour décider d’une éventuelle mise en examen ou non, selon Le Monde, qui a recueilli les témoignages terribles de trois de ses victimes présumées, dont Joe Rohanne. L’une de ces femmes, prénommée Isabelle, raconte le déclic provoqué par la parole de Judith Godrèche. "Quand elle a dit Jacques Doillon, j’ai eu l’impression de me désagréger comme du sable", dit cette victime présumée, qui n’a pas voulu porter plainte mais tient tout de même à parler "pour toutes les petites filles de 14 ans qui ont rêvé et ont été agressées".

On ne se quitte pas là-dessus. L’actualité politique finirait presque par la faire oublier : la flamme olympique continue son périple à-travers la France. Le Courrier Picard nous apprend qu’elle traverse aujourd’hui la Somme, et qu’elle arrivera ce soir à Amiens,  la ville d’Emmanuel Macron et de François Ruffin, ça rime. Dans la Rome antique, on disait "panem et circenses" (du pain et des Jeux). Mais qu’en sera-t-il des JO de Paris? D’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, le syndicat des boulangers parisiens s’inquiète d’une pénurie de farine pendant les Jeux, parce que le transport des céréales sur la Seine sera durement touché par les épreuves, et que  les pluies et la grève annoncée des éclusiers vont compliquer encore un peu plus les choses, tout comme les problèmes de circulation auxquels les camions vont être confrontés. Pas de pain pendant les Jeux?... Eh bien, comme dirait la reine Marie-Antoinette : "Qu’ils mangent de la brioche!"

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