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La phase "intense" de la guerre à Rafah touche à sa fin, selon Benjamin Netanyahu
La bande de Gaza était ciblée, lundi, par des bombardements, alors que Benjamin Netanyahu avait indiqué, lors d'une interview, la veille, que la phase "intense" des combats est en passe de se terminer, notamment dans la ville de Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne. Le Premier ministre israélien a également déclaré qu'il était "prêt à conclure un accord partiel" qui permettrait la libération d'une partie des otages, avant de "poursuivre la guerre".

Des bombardements ont visé, lundi 24 juin, la bande de Gaza, après l'annonce du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur la phase "intense" des combats touchant à sa fin, notamment à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, mais que la guerre contre le Hamas se poursuivrait.

Le mouvement islamiste a répondu que tout accord devait "inclure un cessez-le-feu permanent et un retrait complet" israélien de Gaza, des conditions qu'Israël a toujours rejetées.

L'armée israélienne a lancé début mai à Rafah, ville frontalière avec l'Égypte, une offensive terrestre dans le but de détruire le Hamas, auteur, le 7 octobre, d'une attaque sanglante contre Israël qui a déclenché la guerre.

Benjamin Netanyahu a répété dimanche que "l'objectif" était "de récupérer les otages" retenus à Gaza et de "déraciner le régime du Hamas", en place depuis 2007 et considéré comme terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël.

"La phase intense des combats contre le Hamas est sur le point de se terminer (...) Cela ne signifie pas que la guerre est sur le point de se terminer mais la guerre dans sa phase intense est sur le point de se terminer à Rafah", a affirmé Benjamin Netanyahu dans une interview à la chaîne israélienne Channel 14.

"Nous ne vivons pas. Nous sommes tous morts. Assez de tuer ces innocents, de ces explosions, ces bombardements, ces maisons détruites. Nos vies sont devenues un enfer insoutenable", a réagi Sumaya al-Amrain, une Palestinienne de 60 ans originaire de la ville de Gaza, dans le nord.

"Un échec national sans précédent"

En réponse à une question, Benjamin Netanyahu a cependant déclaré qu'il était "prêt à conclure un accord partiel" qui permettrait la libération d'une partie des otages, avant de "poursuivre la guerre".

La principale association de proches d'otages, le Forum des familles, a condamné lundi ces propos et estimé dans un communiqué que "la fin des combats à Gaza sans la libération des otages constituerait un échec national sans précédent et s'éloignerait des objectifs de guerre". Le communiqué ajoute que le retour des otages relève de la "responsabilité et du devoir (...) du Premier ministre."

Benjamin Netanyahu est vivement critiqué dans son pays, où une manifestation d'une ampleur inégalée depuis le début de la guerre a rassemblé samedi à Tel Aviv plus de 150 000 personnes, selon les organisateurs, pour réclamer des élections anticipées et le retour des otages.

La guerre a aussi provoqué une escalade militaire à la frontière nord d'Israël avec le Liban, qui fait craindre une extension du conflit.

"Après la fin de la phase intense, nous serons en mesure de redéployer certaines forces vers le nord, et nous le ferons, principalement à des fins défensives, mais aussi pour ramener les habitants (déplacés) chez eux", a ajouté dimanche le Premier ministre.

Les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, un puissant mouvement islamiste allié du Hamas, armé et financé par l'Iran, ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières du sud du Liban et du nord d'Israël.

"Il y aura une guerre", a prédit Helene Abergel, une habitante de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, hébergée dans un hôtel de Tel Aviv. "Une guerre doit avoir lieu pour repousser le Hezbollah loin de la frontière", a ajouté cette femme de 49 ans rencontrée par l'AFP.

Alors que la relation entre Benjamin Netanyahu et les États-Unis connaît des crispations après des critiques israéliennes sur des retards de livraisons d'armes américaines, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, est arrivé à Washington pour des entretiens qu'il a qualifiés de "cruciaux" pour la suite de la guerre.

Des pillages et de la contrebande "généralisés"

Dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, des tirs d'artillerie ont visé lundi Rafah ainsi que le camp palestinien de Nousseirat, dans le centre, et le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, où des combats ont été signalés, selon des témoins.

Selon la Défense civile, deux professionnels de santé ont été tués dans une frappe aérienne sur l'hôpital Al-Daraj, dans la ville de Gaza, dont Hani Al-Jafarwari, le directeur du service des ambulances et des urgences au ministère de la Santé de Gaza. Selon ce ministère, au moins "500 professionnels de santé ont été tués directement" depuis le début de "l'agression israélienne".

L'armée a annoncé poursuivre ses "opérations ciblées" dans le secteur de Rafah et y avoir "éliminé des terroristes armés".

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque menée par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1 194 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans le territoire palestinien qui a fait jusqu'à présent 37 626 morts, en majorité des civils, dont 28 en 24 heures, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire, où les pillages et la contrebande "sont généralisés" et "empêchent" la livraison de l'aide dont la population a "désespérément besoin", a affirmé lundi le chef de l'Unrwa, l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini.

Plus d'un million de personnes se déplacent constamment à travers la bande de Gaza dans l'espoir de trouver un refuge, alors qu'"aucun lieu n'y est sûr", a souligné l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). 

Sur la base d'images satellitaires, l'ONU a calculé qu'environ 65 % du réseau routier avait été endommagé ou détruit.

Avec AFP