A la Une de la presse, ce lundi 3 juin, les révélations sur une fondation du ministère des affaires étrangères russe, soupçonnée de financer la défense légale de suspects d’espionnage et des projets de désinformation. Le quotidien bouleversé des pays du Sud touchés par la canicule, et les inondations dans le sud de l’Allemagne, alors que débutent aujourd’hui à Bonn les négociations pour la prochaine COP. Et un petit village italien de 46 habitants, dont 30 se présentent aux municipales.
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A la Une de la presse, les révélations sur une fondation du ministère des affaires étrangères russe, soupçonnée de financer la défense légale de suspects d’espionnage.
Officiellement, «Pravfond», la «Fondation pour le soutien et la protection des droits des concitoyens résidant à l’étranger» est destinée à soutenir les ressortissants et les ONG russes, dans un contexte d’«augmentation des sentiments russophobes». C’est en tout cas ce qu’indique un procès-verbal obtenu par DR, la radio-télé publique danoise, auprès d’un service de renseignement de l’UE, qu’elle a partagé avec Le Monde et plusieurs autres médias européens. Selon leur enquête, l’essentiel du budget de cette fondation aurait surtout servi, jusqu’à présent, à «financer la défense de personnalités soupçonnées d’être des espions russes», mais aussi d’individus jugés importants pour le Kremlin. Exemple: en 2014, c’est Pravfond qui a réglé 240 000 euros de frais d’avocats pour la défense de Viktor Bout, le célèbre trafiquant d’armes russe, condamné en 2012 à vingt-cinq ans de prison aux Etats-Unis pour avoir tenté de vendre des armes aux Farc de Colombie, avant d’être finalement libéré dix ans plus tard, en 2022, contre la basketteuse américaine Brittney Griner. Viktor Bout, qui s’est reconverti, depuis, dans la politique et a été élu député l’année dernière, sous l’étiquette d’un parti ultranationaliste, soutien de Vladimir Poutine.
La «fondation» Pravfond, qui est aussi soupçonnée de financer des projets de désinformation. Toujours selon Le Monde, la fondation aurait financé, l’année dernière, à hauteur de 20 000 euros, un site d’«informations» baptisé «Euromore», censé prendre le relais des médias d’Etat RT et Sputnik, interdits en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine. Ses thématiques prioritaires: «l’opération spéciale en Ukraine», la «russophobie en Europe» ou encore la «protection de la langue russe» - autrement dit, la ligne du Kremlin, qui pousserait aussi, sur ce site, les discours de personnalités politiques occidentales supposées avoir une «attitude constructive» à l’égard de la Russie, comme le premier ministre hongrois, Viktor Orban, ou le président serbe, Aleksandar Vucic.
Le Kremlin est soupçonné, notamment, d’orchestrer une campagne d’influence et de déstabilisation, ici en France. Accusé d’être derrière l’inscription de mains rouges sur le Mur des justes du Mémorial de la Shoah, le mois dernier, à Pars, les services russes sont-ils aussi à l’origine du dépôt, samedi matin, de 5 cercueils recouverts de drapeaux français au pied de la tour Eiffel? Selon Le Parisien/aujourd’hui en France, cet acte est perçu comme une possible tentative de dénoncer l’engagement de la France en Ukraine. Le journal fait état du placement en garde à vue de trois suspects, un Bulgare, un Ukrainien et un Allemand. D’après la police, le chauffeur bulgare du véhicule ayant servi à transporter les cercueils aurait indiqué avoir été payé 40 euros pour transporter sa cargaison et ses deux accompagnateurs.
Dans la presse, également, les conséquences dramatiques de la vague de chaleur en Inde, où au moins 33 agents électoraux son morts, samedi, dans le seul Etat d’Uttar Pradesh, au nord du pays. D’après le Deccan Herald, la dernière journée des élections a été particulièrement meurtrière, portant le bilan global de la canicule à presque 100 morts, depuis le mois de mars. Les personnels chargés de surveiller les élections ont été particulièrement touchés – dans l’Uttar Pradesh, mais aussi dans l’Etat voisin du Bihar, où plusieurs d’entre eux ont dû être hospitalisés, après des évanouissements. Et l’Inde n’est pas le seul pays à suffoquer sous l’effet des températures extrêmes – qui touchent aussi une bonne partie de l’Amérique et de l’Asie du sud, alors que s’ouvrent aujourd’hui à Bonn, en Allemagne, les négociations pour préparer la prochaine Conférence sur le climat. Un rendez-vous où il sera question, justement, des inégalités Nord-Sud face au dérèglement climatique, d’après La Croix. L’Allemagne, où le Bade-Wurtemberg, et la Bavière, au sud, subissent, eux, des inondations catastrophiques. Dans le Süddeutsche Zeitung, des secouristes expriment leur sentiment d’impuissance: «Nous ne pouvons plus rien faire».
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous cette histoire étonnante, trouvée dans The Guardian. En Italie, à Ingria, un petit village de montagne de 46 habitants, non loin de Turin, pas moins de 30 personnes, soit les deux tiers du village, se présentent aux municipales du week-end prochain. C’est ce qu’on appelle avoir l’embarras du choix. Outre la liste du maire sortant, un certain Igor de Santis, deux autres listes ont été présentées: celle d’un Milanais qui possède une résidence secondaire dans le village et celle d’un opposant, sur laquelle figure la propre mère d’Igor de Santis. Mais rassure-vous, celui-ci affirme que cette rivalité politique sera sans conséquence sur l’harmonie familiale.
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