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Affaire Stormy Daniels : Donald Trump renonce à témoigner à son procès pénal
C'était la dernière question en suspens dans le procès de l'affaire Stormy Daniels : Donald Trump a finalement renoncé à témoigner et le jury va commencer ses délibérations la semaine prochaine.

Donald Trump ne témoignera pas à son procès pour paiements dissimulés à une actrice de films X, où l'examen de l'affaire s'est achevé mardi 21 mai, ouvrant la voie aux délibérations du jury la semaine prochaine.

Après plus de quatre semaines de débats à New York, une vingtaine de témoins et des milliers de pages de documents versés à la procédure, l'épilogue judiciaire se rapproche dans cette affaire pénale aux enjeux considérables pour le candidat des républicains à l'élection présidentielle du 5 novembre.

"La bonne nouvelle, c'est qu'ils (l'accusation) n'ont pas apporté de preuve. Il n'y a pas d'infraction", a affirmé à sa sortie du tribunal l'ancien président, le premier de l'histoire à comparaître dans un procès pénal. Selon lui, l'affaire "devrait être écartée avant même un verdict".

La prochaine audience, purement procédurale, aura lieu jeudi. "Mardi (prochain), vous entendrez les plaidoiries" de la défense et de l'accusation, "et j'espère que vous commencerez à délibérer" le jour suivant, a indiqué le juge Juan Merchan aux jurés.

Le juge confiera alors aux douze jurés la lourde tâche de décider si Donald Trump s'est rendu coupable, au-delà de tout doute raisonnable, de 34 falsifications comptables liées au paiement de 130 000 dollars à la star de films X Stormy Daniels, pour s'éviter un possible scandale sexuel à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016.

Affaire Stormy Daniels : Donald Trump renonce à témoigner à son procès pénal

Ce paiement était destiné à acheter son silence sur une relation sexuelle que l'actrice, de son vrai nom Stephanie Clifford, affirme avoir eue avec Donald Trump en 2006, alors qu'il était déjà marié avec son épouse Melania. L'ancien président nie cette relation.

Pour le déclarer coupable, l'unanimité des jurés sera requise. Une condamnation aurait l'effet d'un séisme politique pour le candidat des républicains, 77 ans, même si elle ne l'empêcherait pas de se présenter.

"Rapport de force"

Durant plus de quatre semaines, le jury a vu défiler les principaux acteurs de l'affaire. Stormy Daniels leur a raconté en détails le souvenir qu'elle garde d'une relation sexuelle avec le milliardaire républicain, un acte selon elle consenti mais où le "rapport de force" était "déséquilibré", et s'est expliquée sur les raisons qui l'avaient poussé à "vendre" son histoire.

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Puis, l'ancien homme de confiance de Donald Trump, devenu son ennemi juré, Michael Cohen, a incriminé son ancien patron, assurant qu'il avait approuvé le paiement à l'actrice. Michael Cohen s'en était chargé personnellement, avant que, selon ses dires, Donald Trump ne valide son remboursement une fois à la Maison Blanche. C'est ce remboursement qui est au cœur de l'accusation, car les dépenses ont été maquillées en "frais juridiques" dans les comptes du groupe d'entreprises de la famille Trump pour cacher, selon l'accusation, qu'elles avaient permis d'éviter un scandale sexuel en pleine campagne présidentielle.

Donald Trump est poursuivi pour falsifications comptables, mais les procureurs ont cherché à démontrer que cette dissimulation était destinée à "corrompre" l'élection présidentielle de 2016, remportée sur le fil contre Hillary Clinton.

"Mentir" et "intimider"

Donald Trump avait assuré, avant le procès, qu'il témoignerait dans le prétoire. Mais ses avocats ne l'ont pas appelé. C'est ce que prédisaient de nombreux observateurs, soulignant que le milliardaire s'exposait au risque d'un contre-interrogatoire sans pitié par les procureurs.

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La défense a tout fait pour décrédibiliser les principaux témoins, à commencer par Michael Cohen, accusateur N.1 dont l'impression laissée aux jurés sera cruciale. Durant un contre-interrogatoire qui s'est étalé sur trois jours, les avocats de Donald Trump n'ont rien épargné à celui qui s'est décrit lui-même comme l'homme des mauvais coups de l'ancien président, capable de "mentir" et d'"intimider" pour lui, mais dont les versions ont varié et qui a déjà été condamné pour mensonge sous serment devant le Congrès américain.

Mardi, le second et dernier témoin de la défense, l'avocat Robert Costello, a aussi remis en cause la version de Michael Cohen. Mais il a surtout marqué l'audience en faisant sortir de ses gonds le juge, d'habitude imperturbable. S'exprimant de manière familière et théâtrale, ne masquant pas son exaspération face aux interventions du magistrat, Robert Costello a été sévèrement réprimandé et rappelé à l'ordre, le juge faisant même évacuer la salle pour s'expliquer avec lui.

Avec AFP