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Européennes : l'extrême droite française ne va plus siéger avec l'AfD au Parlement européen
Suite à une interview de Maximilian Krah durant laquelle la tête de liste du parti d'extrême droite allemand AfD a pris la défense des SS, Jordan Bardella, président du RN et tête de liste pour les européennes, a "pris la décision de ne plus siéger" avec les Allemands de l'AfD au Parlement européen, a indiqué à l'AFP son directeur de campagne, Alexandre Loubet, confirmant une information de Libération.

Dissensions au sein du couple franco-allemand d'extrême droite. Le président du Rassemblement national et tête de liste pour les européennes, Jordan Bardella, a "pris la décision de ne plus siéger" avec les Allemands de l'AfD au Parlement européen, a indiqué mardi 21 mai à l'AFP son directeur de campagne, confirmant une information de Libération.

Dans un entretien paru ce week-end dans le quotidien italien La Repubblica, la tête de liste du parti d'extrême droite Alternative für Deutschland ("Alternative pour l'Allemagne", AfD), Maximilian Krah, avait notamment considéré qu'un SS "n'est pas automatiquement criminel".

Selon Alexandre Loubet, la décision de rupture avec l'AfD a été actée par Jordan Bardella mardi après-midi. "Nous avions eu des discussions franches, les leçons n'ont pas été tirées : nous en tirons les conséquences", a-t-il expliqué, en référence aux innombrables polémiques suscitées par ce partenaire allemand, aussi encombrant qu'il paraissait indispensable pour maintenir le groupe Identité et démocratie (ID), dans lequel siégeaient jusqu'alors les deux formations.

Créé en 2013, le parti allemand populiste et anti-migrants avait, jusqu'au début de l'année, le vent en poupe, les sondages lui laissant espérer arriver en tête avec près de 25 % des suffrages.

Plusieurs affaires impliquant l'AfD ces derniers mois

Mais, à la mi-janvier, la participation, révélée par des médias, de certains de ses membres à une réunion de l'ultradroite pour discuter d'un projet d'expulsion massive de personnes étrangères et de nationaux réputés "mal assimilés" avait choqué le pays.

En avril, une enquête a été ouverte pour soupçons de financements russes et chinois à l'encontre de Maximilian Krah, eurodéputé sortant, dont l'un des assistants au Parlement européen, suspecté d'être un agent chinois, venait d'être arrêté.

La semaine dernière, l'une des figures du parti, Björn Höcke, a été condamné à 13 000 euros d'amende pour avoir utilisé un slogan nazi. Dans le passé, il avait déjà qualifié le monument de l'Holocauste à Berlin de "mémorial de la honte" et appelé à un "changement à 180 degrés" de la culture du souvenir dans le pays, conduisant les services de renseignement outre-Rhin à une surveillance de l'AfD.

Le Rassemblement national avait réclamé des explications à son partenaire, jugées insatisfaisantes, mais renvoyant une décision définitive à l'après-scrutin.

L'AfD est désormais créditée d'environ 15 % d'intentions de vote, reléguée à la deuxième, troisième, voire quatrième position.

Européennes : l'extrême droite française ne va plus siéger avec l'AfD au Parlement européen

Avec AFP