Trente-trois enfants haïtiens ont atterri vendredi soir à l’aéroport de Roissy, où les attendait leur famille adoptive. Alors que plusieurs Etats ont accéléré les procédures d’adoption, l’Unicef met en garde contre la traite des enfants.
Les 33 enfants haïtiens, âgés de un à six ans, viennent d'arriver, ce vendredi soir, à l'aéroport de Roissy, pour être accueillis par leur famille d'adoption. Au total, 276 enfants sont attendus au plus vite dans l’Hexagone, selon le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Des enfants dont les dossiers d’adoption sont "aboutis" et ont "fait l'objet d'une instruction jusqu'au bout", a garanti, sur LCI, la ministre de l’Outre-mer française, Marie-Luce Penchard.
Alors que plusieurs Etats accélèrent les procédures d’adoption à Haïti, l’Unicef s’inquiète néanmoins des risques de traite des enfants dans le pays suite au séisme du 12 janvier. "Nous avons pour l'instant des informations sur une quinzaine d'enfants ayant disparu d'hôpitaux avec des personnes qui ne sont pas de leur famille", a expliqué vendredi Jean-Luc Legrand, conseiller régional du Fonds des Nations-unies pour l’enfance.
it Lors d’une catastrophe, "les réseaux de traite s’activent immédiatement et utilisent la faiblesse de l’Etat, et celle de la coordination des acteurs sur le terrain pour enlever les enfants et les faire sortir du pays", souligne-t-il, ajoutant que ces réseaux ont "malheureusement des liens avec le marché de l’adoption internationale".
"Nous avons déjà fait cette expérience lors du tsunami", précise-t-il. Le conseiller rappelle ausi aux pays qui accueillent des enfants haïtiens qu’ils doivent respecter la Convention de La Haye et protéger les enfants contre les adoptions illégales en vérifiant notamment que les Haïtiens adoptés n’aient pas été enlevés ou vendus.
L’Espagne presse l’UE
"Un grand nombre d’enfants qui n’ont pas les autorisations nécessaires quittent le pays", déplore de son côté sur RFI Susan Bissel, chef du service de protection de l’enfance à l’Unicef.
Plusieurs pays européens et nord-américains ont d’ores et déjà accéléré leurs procédures d’adoption pour les enfants haïtiens, notamment les Pays-Bas, la France, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis et le Canada.
L’Espagne, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier, souhaite que les 27 s’accordent sur une position commune sur l’adoption des enfants haïtiens et qu’ils décident tous d’accélérer les procédures d’adoption. Elle présentera lundi une proposition en ce sens aux ministres des Affaires étrangères de l’Union, réunis en conseil.