Le Parlement géorgien sous tension. Les députés ont commencé mardi 16 avril l'examen en première lecture de la loi controversée sur les "agents de l'étranger", à l'origine de manifestations d'ampleur en 2023 et que ses détracteurs, qui appellent à se mobiliser, jugent liberticide.
Le parti au pouvoir du Rêve géorgien, qui dispose de la majorité au Parlement, devrait être en mesure de faire voter ce texte, tandis qu'une manifestation de protestation est prévue dans la soirée à Tbilissi, la capitale de ce pays du Caucase.
Bagarre générale dans l'hémicycle
La veille, environ 10 000 personnes ont déjà manifesté contre ce projet de loi inspiré par une législation russe utilisée par le Kremlin depuis des années pour persécuter les voix dissidentes en Russie. La police a procédé à 14 arrestations au cours de ce rassemblement.
Les députés du pouvoir et de l'opposition en Géorgie en sont venus aux mains lundi lors d'un échange sur le texte, provoquant une bagarre générale dans l'hémicycle.
#Georgie 🇬🇪
Le pays est actuellement secoué par de nombreuses manifestations. Le pouvoir en place, réputé pro russe, veut faire passer une loi sur les "agents de l'étranger" inspirée de la Russie. Ces tensions remontent jusque dans l'Assemblée. Le pays est sous tension. pic.twitter.com/RNb4L6XcIe
S'il est adopté, il prévoit que les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l'étranger soient obligées de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère", sous peine d'amendes.
Potentiel outil de répression contre les ONG et médias indépendants
Le gouvernement assure que cette loi apportera plus de "transparence" dans le financement des organisations, mais ses détracteurs craignent qu'elle ne soit utilisée comme outil de répression contre les ONG et médias indépendants.
L'Union européenne, que la Géorgie ambitionne de rejoindre, a demandé l'abandon du texte, estimant qu'il va à l'encontre du programme de réformes que le pays doit entreprendre pour progresser sur la voie de l'adhésion.
Une première mouture du projet de loi avait été abandonnée en mars 2023 après des manifestations de protestation massives qui avaient été dispersées par la police à coup de gaz lacrymogène et de canons à eau.
Avec AFP