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Avant la présidentielle en Russie, les attaques venues d'Ukraine se multiplient
Alors que les Russes sont appelés aux urnes de vendredi à dimanche pour réélire triomphalement Vladimir Poutine, une nouvelle incursion venue d'Ukraine a visé jeudi la région russe de Koursk tandis qu'une attaque de drones a ciblé Belgorod, une autre région frontalière.

Kiev à l'offensive sur le sol russe. Des combats à la frontière entre la Russie et l'Ukraine sont en cours jeudi 14 mars et une nouvelle attaque de drones a visé la région russe de Belgorod, faisant au moins deux morts, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote pour la présidentielle.

Le président russe Vladimir Poutine a lui enjoint ses compatriotes à ne pas se "détourner du chemin" lors du scrutin, une allusion à peine voilée à sa propre candidature.

Les incursions armées et raids aériens se sont multipliés ces derniers jours, parfois loin de l'Ukraine, et interviennent alors que les Russes sont appelés aux urnes de vendredi à dimanche pour un scrutin destiné à réélire triomphalement Vladimir Poutine.

La garde nationale russe (Rosgvardia) a dit jeudi combattre aux côtés de gardes-frontières et de militaires pour "contrer une attaque de groupes de diversion ennemis près de la localité de Tiotkino", dans la région de Koursk.

Des offensives contre ce village frontalier menées par des unités venant d'Ukraine et se disant composées de Russes anti-Kremlin avaient déjà eu lieu mardi. Moscou affirmait les avoir repoussées et avoir décimé les assaillants.

La "Légion Liberté de la Russie", un des groupes à l'origine de précédentes incursions armées, a appelé jeudi à l'évacuation des civils dans cette zone et promis de "libérer les régions russes" de Belgorod et Koursk.

De son côté, le ministère russe de la Défense a publié une vidéo non datée censée montrer la mise en échec des forces tentant de s'infiltrer en Russie.

De fortes explosions et des tanks sont visibles sur ces images présentées comme ayant été tournées dans la région de Belgorod, mais dont la localisation ne peut être authentifiée.

"Temps difficiles"

En parallèle, les attaques de drones se multiplient dans les régions russes frontalières mais aussi à des centaines de kilomètres du front, Kiev ayant juré de porter le combat en territoire russe en représailles de bombardements que l'Ukraine subit depuis plus de deux ans.

Avant la présidentielle en Russie, les attaques venues d'Ukraine se multiplient

La région de Belgorod et sa capitale sont particulièrement visées. Jeudi, deux morts civils et neuf blessés ont été recensés par les autorités après des attaques nocturnes et diurnes.

À Bruxelles, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a estimé jeudi lors d'une conférence de presse que les pays de l'Alliance atlantique ne donnaient "pas assez de munitions" à l'Ukraine, et que cela avait des "conséquences tous les jours sur le champ de bataille".

Dans ce contexte tendu, Vladimir Poutine, aux commandes de la Russie depuis 24 ans, a jugé jeudi "critique de ne pas se détourner du chemin" et d'aller voter pour exprimer une "position civile et patriotique" et "confirmer notre unité et détermination à aller de l'avant".

Vladimir Poutine fera face à trois candidats sans envergure qui ne s'opposent ni à l'offensive ukrainienne, ni à la répression qui a éradiqué toute forme d'opposition et culminé avec la mort en prison du détracteur numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, fin février.

Deux jeunes Russes, accusés de lien avec l'organisation interdite pour "extrémisme" d'Alexeï Navalny, ont été condamnés à trois ans et demi de prison, ont rapporté jeudi des médias russes, nouvelle illustration de la répression systémique.

Vladimir Poutine, qui présente le conflit qu'il mène chez son voisin comme une guerre face à l'Occident dans laquelle la Russie joue sa survie, a évoqué les "temps difficiles" que vivent les Russes, sans pour autant les détailler.

Vote anticipé dans les territoires annexés

L'économie russe, sous sanctions internationales, s'est certes relevée mais elle est focalisée sur l'effort de guerre, l'offensive de Moscou étant entrée dans sa troisième année alors que le Kremlin pensait pouvoir soumettre l'Ukraine en quelques jours.

La diplomatie ukrainienne a appelé jeudi la communauté internationale à rejeter le résultat de la présidentielle russe, qualifiant le scrutin de "farce".

Vladimir Poutine présente de récentes conquêtes sur le front, en particulier la prise de la ville d'Avdiïvka en février, comme la preuve que sa campagne militaire est sur la bonne voie, malgré des pertes importantes.

Avant la présidentielle en Russie, les attaques venues d'Ukraine se multiplient

Les forces russes sont à l'offensive et progressent pas à pas dans l'est de l'Ukraine, en raison notamment de l'essoufflement de l'aide occidentale.

Le scrutin présidentiel, qui s'étale sur trois jours, débute avec l'ouverture des bureaux de vote en Extrême-Orient à 8 h locales vendredi (20 h GMT jeudi) et s'achève avec la fermeture de ceux de Kaliningrad dimanche à 18 h GMT.

Dans les territoires ukrainiens annexés par la Russie, un vote anticipé est en cours depuis fin février.

L'élection de Vladimir Poutine ne fait aucun doute. Le scrutin doit le maintenir au pouvoir jusqu'en 2030. À la suite d'une réforme constitutionnelle, il pourra se représenter et rester aux commandes jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans.

Avec AFP