Des foules de fêtards font leurs adieux dans la nuit de dimanche à lundi à la turbulente année 2023, la plus chaude jamais enregistrée, marquée par l'essor de l'intelligence artificielle, la crise climatique et les sanglantes guerres à Gaza et en Ukraine.
En ce 31 décembre, la population mondiale – qui dépasse aujourd'hui les huit milliards – bascule dans l'année 2024, oscillant entre l'espoir de mettre un terme au coût élevé de la vie, à la crise climatique et aux conflits mondiaux et l'angoisse d'être dépassée par ces défis redoutables.
Sydney, capitale du Nouvel An
À Sydney, autoproclamée "capitale mondiale du Nouvel An", plus d'un million de fêtards ont envahi l'estran du port, les autorités municipales et la police avertissant que tous les points de vue étaient occupés.
Les habitants de Sydney se sont rassemblés tout au long de la journée sur des sites importants, défiant un temps inhabituellement humide, et ils n'ont pas été déçus lorsque le Harbour Bridge et d'autres points de repère ont été illuminés et colorés par huit tonnes de feux d'artifice.
Le spectacle de Sydney a mis le feu aux poudres pour 2024, une année qui verra la tenue d'élections concernant la moitié de la population mondiale et des Jeux olympiques d'été à Paris.
Au cours des douze derniers mois, le monde a été submergé par la vague rose de la "Barbie mania", a connu une prolifération d'outils d'intelligence artificielle sans précédent et la première greffe d'un œil entier de l'histoire.
Désastres climatiques et guerres
L'Inde est devenue le pays le plus peuplé au monde, ravissant le titre à la Chine. Elle a également été le premier pays à poser un engin spatial dans la région inexplorée du pôle Sud de la Lune.
L'année 2023 fut également l'année la plus chaude depuis le début des relevés de température, en 1880, avec une série de désastres climatiques qui ont frappé la planète, du Pakistan à la Corne de l'Afrique en passant par le bassin amazonien.
Mais surtout, 2023 restera marquée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre – et par les implacables représailles d'Israël.
Les Nations unies estiment que près de deux millions d'habitants de Gaza ont été déplacés depuis le début du siège imposé par Israël, soit environ 85 % de la population.
Dans la ville de Gaza, réduite à l'état de ruines, il ne reste guère d'endroits pour célébrer le Nouvel an. "Ce fut une année noire et pleine de tragédies", a déclaré Abed Akkawi, qui a fui la ville avec sa femme et ses trois enfants.
Cet homme de 37 ans, qui vit désormais dans un camp des Nations unies à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, raconte avoir perdu son frère, mais s'accroche à de maigres espoirs pour 2024. "Si Dieu le veut, cette guerre prendra fin, la nouvelle année sera meilleure et nous pourrons retourner dans nos maisons et les reconstruire, ou juste vivre dans une tente sur les décombres", confie-t-il à l'AFP.
Prière du pape
En Ukraine, où l'invasion russe approche de son deuxième anniversaire, le défi et l'espoir survivent malgré une nouvelle attaque russe. "Victoire ! Nous l'attendons et pensons que l'Ukraine va gagner", déclare Tetiana Chostka, 42 ans, tandis que les sirènes retentissent, annonçant un nouveau raid aérien sur Kiev. "Nous aurons tout ce que nous voulons si l'Ukraine est libre, sans Russie."
Certains, dans la Russie de Vladimir Poutine, sont las du conflit. "Au cours de la nouvelle année, j'aimerais que la guerre prenne fin, qu'il y ait un nouveau président et un retour à la vie normale", explique Zoya Karpova, décoratrice de théâtre de 55 ans et résidente de Moscou.
À Rome, le pape François a prié pour les victimes des conflits dans le monde, citant les Ukrainiens, les Palestiniens et les Israéliens, le peuple du Soudan et les Rohingyas "martyrs" en Birmanie.
"À la fin de l'année, ayez le courage de vous demander combien de vies ont été déchirées dans les conflits armés, combien de morts", a déclaré le souverain pontife, âgé de 87 ans, après la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre. "Et combien de destructions, combien de souffrances, combien de pauvres ? Que ceux qui ont un intérêt dans ces conflits écoutent la voix de leur conscience", a enjoint le pape.
Échéances électorales
Vladimir Poutine est le dirigeant russe qui aura passé le plus temps au pouvoir depuis Joseph Staline, et son nom figurera à nouveau sur les bulletins de vote dans les élections de mars. Rares sont ceux qui s'attendent à ce que le vote soit totalement libre et équitable, ou ceux qui croient à sa défaite.
Au-delà des élections russes, ce sont plus de quatre milliards d'électeurs au qui seront appelées aux urnes à travers le monde, notamment au Royaume-Uni, dans l'Union européenne, en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Afrique du Sud, au Venezuela et bien sûr aux États-Unis, où le démocrate Joe Biden, 81 ans, et le républicain Donald Trump, 77 ans, entendent s'affronter une nouvelle fois en novembre prochain.
Le président sortant Joe Biden a parfois montré des signes de faiblesse dus à son âge avancé, et même certains de ses partisans s'inquiètent des conséquences d'un nouveau mandat. Quant à Donald Trump, confronté à plusieurs inculpations et dont au moins trois de ses procès sont censés débuter en 2024 avant la présidentielle, rien dans l'immédiat ne l'empêche de faire campagne.
Avec AFP