logo

Le ministre de l'Économie Sergio Massa et le candidat "anarcho-capitaliste", Javier Milei, seront départagés lors du second tour de la présidentielle argentine dans une semaine. Le débat de l'entre deux tours, dimanche, a donné lieu à une série de joutes verbales, les candidats s'attaquant autant sur leur programme que leur santé mentale.

Un "comédien" face à un "menteur". À une semaine du second tour, Sergio Massa et Javier Milei, les deux candidats à l'élection présidentielle argentine, ont échangé des coups sans retenue, dimanche 12 novembre, lors d'un débat.

Javier Milei, l'économiste ultralibéral arrivé deuxième au premier tour avec 29,98 % des voix, a insisté sur "l'échec", la "décadence", "l'appauvrissement" sous le gouvernement du centriste Sergio Massa (36,68 % au premier tour), ministre d'une économie à 138 % d'inflation et 40 % de pauvreté. Et il a fustigé une "campagne de peur" menée à son encontre.

"Votez sans peur, car la peur paralyse, et si vous vous paralysez cela bénéficie au statu quo, celui qui nous appauvrit", a lancé Javier Milei, en appelant les nombreux électeurs indécis à bouter "cette caste politique voleuse, corrompue, parasite", celui selon lui du camp Massa, qui "vient de passer 16 ans au pouvoir" sur les 20 dernières années.

Pour sa part, Sergio Massa a tenté de mettre en difficulté Javier Milei sur certaines de ses propositions radicales de réduction de la dépense publique dont les subventions aux transports, à l'université, de privatisations, de dollarisation de l'économie, le sommant de répondre par "oui" ou "non" à une batterie de questions. Mode de réponse rejeté par son rival, qu'il a du coup accusé de mentir par rapport à son programme.

Des joutes verbales sur leurs personnalités, comme la diplomatie

"Pinocchio !", a lancé le challenger ultralibéral, à quoi le ministre l'a traité de "comédien", en référence à la notoriété de panéliste TV de Javier Milei avant de se lancer en politique.

Il a aussi attaqué la personnalité de Javier Milei, lui reprochant d'être "agressif", et d'avoir refusé un test psychotechnique qu'il suggérait pour les deux candidats. "Les Argentins doivent élire quelqu'un qui a les capacités, le calme, le lien avec la réalité et l'équilibre mental", a lancé Sergio Massa. "Ah parce que toi tu l'as ?", a répliqué Javier Milei.

Les affaires étrangères ont aussi été un vif terrain de joute. Sergio Massa a accusé son rival de "menacer l'emploi de deux millions d'Argentins" en s'éloignant du Brésil et de la Chine, les deux premiers partenaires du pays, pour lesquels Javier Milei a eu ces derniers mois des mots très durs, évoquant une rupture de relations.

"Nous n'aurons pas de relations avec ceux qui ne respectent pas la liberté individuelle et la paix. Je ne veux rien savoir d'eux", a insisté Javier Milei, tout en affirmant que cela n'empêchait pas le négoce privé avec ces pays, ou d'autres à leur place.

Depuis le premier tour, les sondages prédisent un scrutin serré le 19 novembre : léger avantage à Javier Milei pour certains, à Sergio Massa pour d'autres, mais un écart si faible (entre 1,5 % et 4 %) qu'il interdit pour l'heure un pronostic.

Avec AFP