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Volodymyr Zelensky ferme la porte à de potentielles élections en Ukraine
Alors que les législatives en Ukraine auraient dû avoir lieu en octobre de cette année et la présidentielle en mars 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé lundi que le moment n'était pas propice à la tenue d'élections. Plus d'un an et demi après le début de l'invasion russe, "l'heure est à la défense", a-t-il plaidé.

"Ce n'est pas le moment pour des élections" : le chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky a fermé lundi 6 novembre la porte à un scrutin présidentiel dans le pays et tenté de clore un débat grandissant parmi les dirigeants après plus d'un an et demi d'invasion russe.

"L'heure est à la défense, à la bataille, dont dépend le sort de l'État et du peuple, et non à la farce, que seule la Russie attend de l'Ukraine. Je pense que ce n'est pas le moment pour des élections", a-t-il tranché dans son allocution quotidienne. "Nous devons nous rassembler, ne pas nous diviser, ne pas nous disperser dans des querelles ou d'autres priorités", a-t-il encore exhorté.

Vendredi encore pourtant, son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba avait indiqué que le président ukrainien "pes(ait) le pour et le contre" sur le sujet. Car si la Russie n'avait pas lancé son invasion en février 2022, les législatives en Ukraine auraient dû avoir lieu en octobre de cette année et la présidentielle, en mars 2024. 

La situation actuelle place toutefois Kiev devant un dilemme, ses alliés occidentaux, notamment les États-Unis, pressant l'Ukraine d'organiser des scrutins démocratiques alors même que près de 20 % de son territoire est occupé par la Russie et que des millions d'Ukrainiens sont réfugiés à l'étranger.

Autre obstacle de taille : il faudrait modifier la loi pour permettre l'organisation de scrutins sous la loi martiale, actuellement en vigueur. "Il n'y a pas de place pour les conflits", a justifié lundi soir Volodymyr Zelensky qui prône quotidiennement "l'unité" de son peuple. "Nous comprenons tous qu'aujourd'hui, en temps de guerre, alors que les défis sont nombreux, il est absolument irresponsable de lancer le sujet des élections dans la société de manière légère et enjouée", a encore appuyé le président ukrainien.

Navire "détruit"

L'annonce de Volodymyr Zelensky intervient alors que la Russie continue de mener quotidiennement des frappes lourdes sur la quasi-totalité du territoire ukrainien, ce qui poserait un problème sécuritaire majeur en cas de scrutin. Kiev a ainsi accusé lundi Moscou d'avoir tiré dans la nuit quatre missiles et lancé des drones d'attaque depuis les territoires ukrainiens occupés par la Russie dans le sud du pays.

L'Ukraine redoute particulièrement de voir Moscou lancer des attaques systématiques sur ses infrastructures énergétiques, comme l'hiver dernier, imposant des coupures de chauffage et de courant à des millions de personnes. Pour se préparer, elle réclame depuis plusieurs mois à ses alliés occidentaux de renforcer ses défenses aériennes.

Sur le terrain, l'Ukraine a admis ces derniers jours l'échec de sa contre-offensive lancée en juin et qui n'a permis de reprendre que quelques villages, mais son armée cherche toujours à diminuer la force de frappe russe.

Volodymyr Zelensky s'est ainsi félicité lundi de "la destruction" de l'Askold, un important navire russe, sur le chantier naval de Kertch, en Crimée ukrainienne annexée, deux jours après que son armée eut dit avoir mené "avec succès" des frappes dans cette zone. Dans une rare confirmation, les autorités russes avaient, de leur côté, indiqué que des tirs avaient endommagé un navire et entraîné la chute de débris sur un quai.

Explosion

Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko, a par ailleurs annoncé lundi soir la mort d'un des proches conseillers du commandant de l'armée ukrainienne, tué dans l'explosion d'une grenade qu'il avait reçu comme cadeau d'anniversaire de la part d'un de ses hommes.

Le major Guénnadiï Tchastiakov "est rentré chez lui après le travail avec des cadeaux offerts par ses collègues, qu'il a commencé à montrer à sa famille", a expliqué Igor Kymenko sur Telegram. "Il a pris un paquet cadeau avec des grenades à l'intérieur et a commencé à montrer l'une des munitions à son fils. Il s'agissait de grenades du nouveau modèle occidental", a-t-il poursuivi.

"Au début, son fils a pris la munition dans ses mains et a commencé à tourner la goupille. Le soldat a alors repris la grenade des mains de l'enfant et a tiré la goupille, provoquant une explosion tragique", a ajouté le ministre.

Igor Klymenko a précisé que cinq autres grenades non explosées du même type ont été retrouvées dans l'appartement. "La police a retrouvé le militaire qui avait offert le cadeau fatal. Son bureau a été fouillé et deux autres grenades similaires ont été saisies", a ajouté le ministre. Il a annoncé qu'une enquête est en cours.

Avec AFP