
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis dans son discours pour la nouvelle année de "ravager" les forces russes en Ukraine, quelques heures avant de nouvelles frappes à Odessa, Lviv, Donetsk, et Belgorod, dans la nuit du dimanche 31 janvier au lundi 1er janvier, qui ont fait au moins six morts.
Quatre personnes ont été tuées et 13 blessées, dont des journalistes, lors d'une frappe ukrainienne sur la ville de Donetsk, sous contrôle de Moscou dans l'est de l'Ukraine, a annoncé lundi un responsable installé par la Russie. Les frappes ukrainiennes ont par ailleurs endommagé une école, des immeubles d'habitation, un magasin, un centre d'affaires et d'autres bâtiments, a précisé le Comité d'enquête russe – dépendant de la présidence russe – sur Telegram.
Une personne a par ailleurs, été tuée par un bombardement dans la région frontalière russe de Belgorod, a indiqué le gouverneur local sur Telegram.
L'Ukraine a de son côté affirmé lundi avoir fait face au cours de la nuit du Nouvel an à une attaque "record" de 90 drones tirés par la Russie, qui a notamment visé Lviv et Odessa, faisant au moins un mort. Selon l'armée de l'air ukrainienne, 87 des 90 drones explosifs Shahed lancés par les forces russes depuis quatre directions ont été détruits en vol. "L'ennemi a utilisé un nombre record de drones d'attaque", a-t-elle relevé.

Escalade de tensions
Dans la région de Lviv, dans l'ouest du pays, les frappes russes ont détruit une université et un musée dont l'histoire est liée à deux figures nationalistes ukrainiennes et collaborateurs des nazis pendant la Seconde guerre mondiale, selon le maire Andriï Sadovy. Dans la région d'Odessa (sud), une personne a été tuée et huit blessées lors de cette attaque nocturne, selon les autorités locales. À Khmelnytskyï, un enfant a été blessé.
Moscou et Kiev voient une escalade des violences ces derniers jours avec une attaque sans précédent qui a fait 24 morts samedi à Belgorod, en Russie, succédant à une attaque de missiles contre l'Ukraine vendredi, qualifiée de "massive" par Kiev, et qui a fait une quarantaine de morts. La capitale ukrainienne, Kiev, observe un jour de deuil lundi pour les victimes de cette attaque, qui se chiffrent à 19 dans la ville, a indiqué la municipalité.
Denis Pouchiline, responsable de l'administration de Donetsk nommé par Moscou, a fait état sur Telegram de "13 blessés et quatre morts" après de nouvelles frappes dans la nuit de dimanche à lundi dans la ville de l'est de l'Ukraine sous contrôle russe. Il avait rapporté plus tôt dans la soirée des "bombardements massifs" dans plusieurs districts de Donetsk qui avaient causé sept blessés.
Dans le sud de l'Ukraine, le gouverneur d'Odessa, Oleg Kiper, a rapporté qu"'une personne est morte en résultat d'une attaque ennemie", et signalé trois blessés, dans des messages sur Telegram.
Dans l'ouest du pays, le gouverneur de la région de Lviv, Maksym Kozytskyi, a indiqué que les systèmes de défense anti-aérienne avaient abattu des drones venus de Russie au petit matin.
Lors de son discours pour la nouvelle année, Volodymyr Zelensky a promis de "ravager" les forces russes qui ont envahi son pays, au terme d'une année marquée par l'échec de la contre-offensive estivale de l'Ukraine et le gel quasi total de la ligne de front.
L'Ukraine disposera d'au moins "un million" de drones supplémentaires dans son arsenal l'année prochaine, a ajouté le président ukrainien, ainsi que d'avions de chasse F-16 fournis par ses partenaires occidentaux.
La Russie va "intensifier" ses frappes
La Russie va "intensifier" ses frappes sur des cibles militaires en Ukraine, en représailles au bombardement d'une ampleur sans précédent par l'armée ukrainienne de la ville russe de Belgorod ce week-end, a annoncé de son côté Vladimir Poutine.
"Nous allons intensifier les frappes, aucun crime contre les civils ne restera impuni, c'est une certitude", a déclaré Vladimir Poutine lors de la visite d'un hôpital militaire, précisant que ces frappes seront menées "sur des installations militaires".
"Nous frappons avec des armes de précision les lieux de prise de décisions, les lieux où se rassemblent les soldats et les mercenaires, d'autres centres de ce type, des installations militaires avant tout. Et elles sont très sensibles, ces frappes. C'est ce que nous continuerons de faire", a poursuivi Vladimir Poutine.
Qualifiant d'"acte terroriste" le bombardement sur Belgorod, qui a fait 24 morts et plus d'une centaine de blessés samedi, il a accusé les forces ukrainiennes d'avoir frappé en "plein centre de la ville, là où les gens se promènent, avant le réveillon du Nouvel An".
Vladimir Poutine avait, la veille, lors de ses vœux de Nouvel An assuré que son pays ne reculerait "jamais". Après un discours très martial l'an dernier, il a proclamé dimanche que l'année 2024 serait celle de la "famille". Sans mentionner explicitement l'Ukraine, il a rendu un hommage appuyé aux soldats, des "héros", les assurant du "soutien de la nation entière".
Dimanche la Russie avait frappé Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, en réponse à une attaque sans précédent contre Belgorod, ville russe située à une trentaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Les bombardements à Belgorod, qui ont tué 24 personnes et blessé 108 autres, selon le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, ont été l'attaque la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022.
Moscou affirme que Kiev en est responsable, mais l'Ukraine est pour l'instant restée muette.
Le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que les forces armées avaient frappé "des centres de décision et des installations militaires" à Kharkiv. Mais le gouverneur de la région ukrainienne visée, Oleg Sinegoubov, a indiqué que des roquettes avaient touché samedi soir un hôtel, des bâtiments résidentiels, des cliniques ou des hôpitaux, faisant 28 blessés.
Parmi eux, deux adolescents et un Britannique, qui était le conseiller sécurité d'une équipe de journalistes allemands, selon les autorités ukrainiennes.
Moscou nie toujours viser des cibles civiles en Ukraine. L'armée de l'air ukrainienne a affirmé que six missiles guidés russes avaient visé Kharkiv.
Avec AFP