
À la une de la presse, ce mardi 3 octobre, des témoignages rares, sur la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, au Tchad, qui avait fait 128 morts et des centaines de blessés, selon la Commission nationale des droits de l’homme tchadienne. Un loupé dans la diplomatie du football. L’anniversaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi. Et une parachutiste extraordinaire.
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À la une de la presse, ces témoignages, sur la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, au Tchad, qui avait fait 128 morts et des centaines de blessés, selon la Commission nationale des droits de l’homme tchadienne.
Libération rappelle le contexte de cette journée, l’appel lancé, à l’époque, par la plateforme d’opposition "Wakit Tama" et par le parti des Transformateurs, pour dénoncer les conclusions "biaisées" du "Dialogue inclusif et souverain" organisé par les autorités. Ce "dialogue" avait débouché, en réalité, sur un report de deux ans des élections, l’allongement de la durée de la "transition" et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, jamais élu, et installé là par feu son père, avec la promesse de ne pas se présenter au futur scrutin. Les victimes de la rafle organisée pour empêcher ce rassemblement témoignent de la violence qui s’est abattue sur eux, tout d’abord à Ndjamena, au moment de leur arrestation, puis sur le trajet vers le bagne de Koro Toro, au nord de la capitale. Trois jours de voyage entassés dans des camions, sans boire ni manger. "Au bout de deux jours, certains buvaient leur urine, récoltée dans des bouts de plastique, et même à la main", raconte une victime, tandis qu’une autre dit avoir vu "deux corps balancés par-dessus bord dans le désert". D’autres sont morts plus tard à Koro Toro, où les juges se sont finalement rendus deux mois plus tard, en décembre pour y tenir ce que des opposants ont appelé des "audiences foraines". À l’issue de ces "audiences", des listes de peines ont été lues aux intéressés. "On appelait ça la tombola", ironise un ex-détenu.
"Transition" difficile également au Niger, où les putschistes ont finalement accepté la médiation de l’Algérie. Le journal officiel algérien El Moudjahid indique que le président Abdelmadjid Tebboune a demandé à son ministre des Affaires étrangères de se rendre à Niamey "dans les plus brefs délais". "Que peut l’Algérie dans cette galère de putchistes ?", Wakat Sera accueille la nouvelle avec un certain scepticisme. "Sans mettre en doute la capacité du voisin algérien à remettre de l’ordre dans le chaos nigérien, on peut tout de même se demander ce qu’Abdelmadjid Tebboune peut faire, tant que les positions sont tranchées", doute le site burkinabé.
Un mot, également, de football, et d’une rencontre très attendue qui a finalement tourné court, lundi, lorsque les Saoudiens d’Al-Ittihad ont refusé de jouer contre les Iraniens de Sepahan. Ce couac fait la une du journal saoudien Arab News, qui explique que les camarades de Karim Benzema et N’Golo Kanté ont refusé de sortir des vestiaires d’un stade d’Ispahan à cause de la présence d’une statue au bord de la pelouse : la statue du général iranien Qassem Soleimani, assassiné en 2020 et tenu pour responsable de milliers de morts par ses opposants. Cet incident survient en pleine offensive diplomatico-footballistique des Saoudiens, qui ont racheté, entre autres, Newcastle United. Le club britannique se prépare à recevoir, mercredi, le PSG, propriété, lui, des Qataris. Une rencontre présentée comme un "Golfico", un "Classico du Golfe", par L’Equipe. Le journal sportif français rappelle que la partie n'était pas gagnée, au départ, pour l’Arabie saoudite, qui avait dû faire face, initialement, au veto de la Premier League, pour le rachat de Newcastle, "sur fond de critiques des associations de défense des droits humains", avec, "au centre du débat", à l’époque, l'assassinat de Jamal Khashoggi.
Le journaliste saoudien a été assassiné le 2 octobre 2018, par des agents saoudiens, dans le consulat saoudien d’Istanbul, selon les services de renseignement américains et turcs. Cet anniversaire est commémoré avec beaucoup d’amertume par ses proches et par les défenseurs des Droits de l’Homme. Dans une tribune, publiée par The Guardian, le chercheur Mohamad Bazzi rappelle que les Etats-Unis s’étaient engagés à demander des comptes à l’Arabie saoudite après le meurtre de Jamal Khashoggi, mais que Donald Trump puis Joe Biden ont "fait le contraire", privilégiant, l’un comme l’autre, "les intérêts économiques et sécuritaires à court terme plutôt que les principes démocratiques et la protection des Droits de l’homme", permettant ainsi prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, d’effacer son statut de paria.
La liberté de la presse, dont il est aussi question ici en France, où débutent aujourd’hui les "Etats-généraux de l’information", dont l’objectif affiché est de "protéger l’information libre". Pour l’occasion, La Croix a suivi la "caravane des médias", une association qui n’a pas attendu ces états-généraux. pour aller à la rencontre des Français. Dans L’Aisne, Étiennette, 85 ans, et fidèle lectrice de L’Union, le journal local, regrette qu’on y trouve "surtout des mauvaises nouvelles, comme dans le reste des médias", tout en se disant férue de faits divers. En pleine crise de la liberté de la presse et du secret des sources, Libération interpelle ses lecteurs: "Protéger l’information, ça presse!". Le journal en veut pour preuve deux événements majeurs survenus ces dernières semaines, ici en France: la nomination du "journaliste d’extrême-droite" Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du dimanche et la garde à vue "choquante" d’une journaliste d’investigation reconnue, Ariane Lavrilleux.
On ne se quitte pas là-dessus. Parce que non, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles ici-bas, je vous invite à jeter un cil au Guardian, qui rapporte qu’une habitante de Chicago de 104 ans, Dorothy Hoffner, a laissé son déambulateur au sol et réalisé un saut en tandem dans le nord de l'Illinois. Une descente de 4100m, qui a duré 7 mn. Dorothy a peut-être battu un record. "C'était merveilleux là-haut. Tout était délicieux, merveilleux, cela n'aurait pas pu être mieux", a-t-elle déclaré à l’atterrissage. La preuve qu’il n’y a pas d’âge pour prendre de la hauteur.
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