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À la Une de la presse, lundi 18 septembre 2023, les réactions à la visite, dimanche, de la présidente de la Commission européenne, sur l’île italienne de Lampedusa, confrontée à des arrivées massives de migrants la semaine dernière.

Accompagnée de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, Ursula von der Leyen a promis "un plan d’urgence" pour aider Rome. Pour La Croix, cette crise fait "tanguer" l’Union européenne, la question migratoire "mettant à l’épreuve, une fois de plus, la solidité et la solidarité de l’Europe".

L’Opinion parle lui aussi d’un "grand test" pour l’UE, "qui vient de créer de nouveaux outils pour mieux contrôler ses frontières, réduire les arrivées de clandestins et mieux les répartir". "Sauf que le temps presse pour démontrer leur efficacité", selon le journal, qui évoque le mythe du rocher de Sisyphe, une tâche toujours à recommencer. Face à la "crise migratoire", l’Europe est "impuissante" et "divisée sur les réponses à apporter", d’après Le Figaro, qui prédit que la question migratoire va s’imposer "comme l’un des thèmes centraux des élections européennes, tant elle inquiète, partout, en Europe".

Le dossier de l’immigration a aussi été largement évoquée dimanche en Italie lors de la fête de la Ligue, le parti d’extrême-droite de Matteo Salvini, qui avait invité la patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen. La concomitance de ces deux visites – Ursula von der Leyen à Lampedusa et Marine Le Pen à Pontida, près de Bergame – fait la Une de plusieurs quotidiens italiens, dont le Corriere della Sera, qui cite la déclaration d’amour du patron de la Ligue à la patronne du RN : "Entre elle et Macron, c’est elle que je choisis". Matteo Salvini, dont la stratégie vis-à-vis de son alliée, Giorgia Meloni, est comparée par le journal à "une vieille stratégie militaire : marcher divisé pour frapper uni".

Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi, présente Meloni et Salvini comme les deux visages du "centre-droit" – le visage du "gouvernement" avec Meloni et celui de la "lutte" avec Salvini – et voit dans la présence de Marine Le Pen aux côtés du patron de la Ligue du Nord comme un "défi à distance" à la présence d'Ursula von der Leyen aux côtés de Giorgia Meloni.

En France, à présent, le gouvernement annonce la tenue, le mois prochain, d’une grande "conférence sociale", notamment sur l'évolution des bas salaires. Alors que l’inflation se maintient à des niveaux élevés, le refus d’Élisabeth Borne de toute mesure exceptionnelle pour le pouvoir d’achat, laisse sceptique Libération, qui taxe la Première ministre d’"angélisme", en l’accusant de compter uniquement sur la «responsabilité» des entreprises.

Libération, qui propose aussi lundi matin une enquête sur le combat de riverains du vignoble bordelais. Ces habitants se disent "empoisonnés légalement" par les pesticides, et demandent à la fois des informations et des garanties de protection. Libé a notamment rencontré Caroline Chayé, qui affirme qu’un épandage dans sa commune a eu de graves répercussions sur sa santé et aggravé sa fibromyalgie, une maladie génétique qui la rend très sensible à son environnement – ce qui l’aurait obligée à déménager. Sylvie Nony, d’Alerte pesticides Haute Gironde, dit quant à elle subir des "pressions sociales énormes", mais tient bon malgré tout.

D’après Libération, "malgré quelques concessions et une décision du Conseil d’État dans leur sens", beaucoup de riverains finissent par jeter l’éponge, "épuisés par l’opacité, l’omerta locale et les contre-attaques judiciaires". "Le vin est sacré en France, il ne faut pas y toucher", conclut avec amertume Marie-Lys Bibeyran, une autre militante, qui s’est finalement mise en retrait et se dit désormais "spectatrice du désastre".

La ville de Bordeaux et ses vignobles seront au menu de la visite du roi Charles III, à partir de mercredi. Le Figaro rappelle que la première visite de Charles III en France, depuis son couronnement, devait se tenir en mars dernier mais avait dû être reportée à cause des manifestations contre la réforme des retraites. Le journal annonce que Charles et Camilla se rendront également au château de Versailles, décidément très couru, pour un dîner d'État en forme de "clin d'œil" à la mère du roi Charles, la reine Elizabeth II, qui s'y était elle-même rendue à plusieurs reprises, y compris lors de sa première visite d’État en France en 1957, à l'invitation du président René Coty.

On a hâte de lire ce qu’en dira la presse britannique, qui revient lundi matin sur une actualité beaucoup moins légère : les accusations portées à l’encontre de Rusell Brand. Quatre femmes accusent l’acteur britannique de viol, d’agressions sexuelles et de violence psychologique, ce qu’il réfute. L’affaire, en tout cas, en rappelle d’autres, avec un scénario devenu malheureusement trop familier : des agressions présumées qui auraient été, en réalité, des secrets de Polichinelle. Selon The I, des violences présumées auraient été commises sur plusieurs années, en toute impunité, alors que "tout le monde savait".

Enfin, la révolte dans les rangs démocrates aux États-Unis. The New York Times fait état d’un fossé grandissant entre la base du parti, de plus en plus hostile, au fil des sondages, à une nouvelle candidature de Joe Biden, et les cadres démocrates, qui veulent qu’il se représente. L’âge du capitaine, dont il est aussi question du coté du Financial Times. Pour le quotidien britannique, la "gérontocratie" constitue "un défi pour la démocratie américaine". Joe Biden, 80 ans, la démocrate Nancy Pelosi, 83 ans, le républicain Mitch McConnell, 81 ans : le journal fait état des "inquiétudes quant à la forme physique et mentale de ces élus", ainsi que le fait qu’ils puissent être "déconnectés des questions qui comptent pour les jeunes électeurs".

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