Un consortium sud-coréen a remporté un contrat de 20 milliards de dollars des Émirats arabes unis pour la construction de quatre réacteurs nucléaires. Les travaux consacrés à une première centrale devraient débuter en 2012.
REUTERS - Un consortium sud-coréen a remporté un contrat de 40 milliards de dollars pour la construction et l’exploitation de quatre réacteurs nucléaires destinés aux Emirats arabes unis (EAU).
Ce contrat, annoncé dimanche, est l’un des plus importants jamais octroyés dans le secteur énergétique au Moyen-Orient.
Le consortium sud-coréen mené par Korea Electric Power (KEPCO) s’est imposé aux dépens de ses concurrents américains et d’un consortium français, emmené par EDF et GDF Suez , qui comprenait aussi Areva et Total .
« Cet accord est le projet le plus important de l’histoire de la Corée », a déclaré la présidence à Séoul dans un communiqué.
Le contrat pour la partie construction des réacteurs s’élève à 20 milliards de dollars, et le consortium s’attend à engranger 20 milliards de dollars supplémentaire pour l’exploitation des réacteurs sur une durée de soixante ans.
Les travaux consacrés à la première centrale nucléaire devraient débuter en 2012 et s’achever en 2017. Les trois autres réacteurs devraient être terminés d’ici à 2020, précise la présidence sud-coréenne dans un communiqué. Chaque réacteur aura une capacité de production électrique de 1.400 mégawatts.
itLE PROJET CORÉEN MOINS CHER QUE LE FRANÇAIS
Outre Korea Electric Power, le consortium comprend Hyundai Engineering and Construction , Samsung C&T et Doosan Heavy Industries .
Le président sud-coréen Lee Myung-bak devait signer le contrat dans la journée avec son homologue des Emirats Arabes Unis, le cheikh Khalifa bin Zayed al Nahayan.
Les programmes nucléaires qui émergent au Moyen-Orient et dans le Golfe, notamment en Arabie saoudite et en Egypte, font craindre une course aux armements régionale.
Les EAU se sont toutefois engagés à importer le combustible nécessaire aux réacteurs plutôt que de chercher à enrichir de l’uranium à cette fin. L’uranium très enrichi peut servir à la fabrication de bombes nucléaires.
Les émirats, troisième exportateur mondial de pétrole, misent sur l’énergie nucléaire pour faire face à une consommation d’électricité en croissance rapide. La demande devrait en effet passer de 40.000 mégawatts en 2020, contre 15.000 MW l’an dernier.
La Corée du Sud espère pouvoir construire d’autres centrales après 2020. « Etant donné les estimations de croissance de la demande énergétique des EAU, la Corée du Sud espère remporter d’autres projets pour construire des réacteurs nucléaires en plus des quatre du présent contrat », ajoute le communiqué de la présidence.
Le consortium français était initialement donné favori avant de perdre du terrain face aux Sud-Coréens. De source industrielle, on signale que l’offre de 20 milliards présentée par les Coréens était 16 milliards moins chère que celle soumise par les Français.
« Nous avons été impressionnés par la sécurité de niveau international du consortium coréen et par sa capacité à répondre aux objectifs du programme des EAU », a déclaré dans un communiqué le directeur général de l’Agence émiratie de l’énergie nucléaire, Mohamed al Hammadi.