À la une de la presse, ce jeudi 27 juillet, les réactions au coup d'État en cours au Niger, où des militaires disent avoir renversé le président Mohamed Bazoum. Le putsch au Niger, qui intervient alors même que débute le sommet Russie-Afrique, à Saint-Pétersbourg. Le rapport accablant de l’ONG Save the Chidren sur les conditions de vie en Italie d'enfants de migrants employés dans le secteur agricole. Une nouvelle médaille pour le nageur français Léon Marchand. Et des tableaux de Kim Jong-un.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile . Et également en devenant fan de notre page Facebook .
À la une de la presse, les premières réactions au coup d'État en cours au Niger, où des militaires disent avoir renversé le président Mohamed Bazoum.
Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, le Niger est touché à son tour par "le printemps des coups d'État" - la formule est de Wakat Sera, qui précise qu’il s'agit du cinquième putsch militaire au Niger depuis l’indépendance du pays en 1960 et qu’il n’y a là "rien de nouveau sous le soleil brûlant du Sahel". Le site d'info burkinabè rappelle que cette fois, le coup de force intervient au moment où le Niger, comme l’ensemble de la région, fait face à des attaques terroristes constantes, à la fois contre l’armée et contre les civils. " Quelles sont les raisons profondes du coup de sang de la garde présidentielle ? Est-ce un problème de gouvernance du président Bazoum élu en 2021 ? Ou est-ce le comportement réactionnaire d’un groupe de soldats refusant de perdre leurs privilèges, à commencer par leur chef, qui ne voudrait pas se voir remplacer?»: beaucoup d’interrogations du côté du Pays, qui rappelle, au passage, que la France a fait du Niger une pièce maîtresse du déploiement de sa nouvelle stratégie militaire au Sahel». Le quotidien burkinabé invite Mohamed Bazoum à «se poser les bonnes questions, lui dont le ton moralisateur, à l’encontre des juntes au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et en Guinée-Conaky, ne faisait certainement pas que des heureux». «Au-delà de Bazoum, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest doit s’interroger sur les évènements à Niamey», écrit le journal, qui voit «le rêve de la Cedeao de combattre les coups d’Etat, déjà compromis».
Le coup d’Etat au Niger intervient alors même que débute le sommet Russie-Afrique, à Saint-Pétersbourg. Le journal Kommersant, proche du Kremlin, ironise sur cette coïncidence et relève que « si Mohamed Bazoum avait décidé dès le départ de participer au sommet de Saint-Pétersbourg, il n'y aurait eu aucun problème», que le président nigérien aurait alors «paisiblement découvert les sites touristiques du palais de Peterhof et du palais Constantin». Le journal se souvient que le premier sommet Russie-Afrique s'était tenu à Sotchi il y a 4 ans, en 2019, et avait accueilli, à l’époque, 45 chefs d'État et de gouvernement, contre 17 aujourd’hui. Une baisse de fréquentation due aux «événements en Ukraine», selon le journal – qui se console en disant préférer la qualité à la quantité et en garantissant que les dirigeants présents «sont d’autant plus chers à Vladimir Poutine», qui aura d’ailleurs un entretien personnel «avec chacun d'eux».
Les répercussions, en Afrique, de la guerre en Ukraine sont perceptibles également en Centrafrique, dont le groupe paramilitaire Wagner semble se retirer. Le Soir rappelle que la Centrafrique est le premier pays du continent où la milice s’est implantée, en 2018. D’après le journal belge, des interlocuteurs à Bangui lui ont affirmé que «les éléments russes de Wagner sont désormais, pour la plupart, partis en Biélorussie rejoindre leur chef , Evgueni Prigojine, et que ces départs profitent aux forces rwandaises en Centrafrique. Ces soldats sont présents au sein de la force de paix de l’ONU, la Minusca, mais aussi en vertu d’accords militaires et économiques conclus entre Bangui et Kigali, qui amènent ces soldats rwandais à sécuriser les intérêts de Kigali, notamment dans les mines. Le journal indique que les intérêts miniers du Rwanda pourraient finir par s’opposer à ceux de Wagner en Centrafrique et que Kigali risque de se retrouver au beau milieu de la lutte d’influence entre Russes et Occidentaux.
A la rubrique «entreprises et influence russe», toujours, Le Parisien/Aujourd’hui en France revient sur la mise en examen, ici en France, du patron d’une PME accusé d’ avoir transféré illégalement du savoir-faire français aux Russes, mais aussi aux Chinois. Une enquête où il est question de secrets industriels, de puces électroniques surpuissantes détournées à des fins militaires. U n crime de trahison et d’espionnage passible de quinze ans de prison.
Un mot, enfin, du rapport de l’ONG Save the Chidren sur les conditions de vie d’enfants de migrants employés dans le secteur agricole, en Italie. Ce document, publié à l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des personnes, dimanche, fait la Une de plusieurs quotidiens italiens, dont Il Manifesto. Le journal communiste s’indigne du sort de ceux qu’il appelle les «petits frères d’Italie» - en référence au parti d’extrême-droite «Fratelli d’Italia», de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Des milliers d’enfants, dont les parents sont des clandestins travaillant dans des exploitations du sud du pays, vivent dans des abris de fortune, dans un isolement scolaire, sanitaire et social, presque complet. Certains de ces enfants sont eux-mêmes exploités avant l'âge minimum, 16 ans, notamment en Sicile. Il Manifesto cite les cas d’un jeune homme de 15 ans d'origine tunisienne, travaillant dans un entrepôt avec sa sœur et d’un autre enfant travaillant depuis l’âge de 13 ans, à pulvériser des produits chimiques sur les récoltes, à mains nues et sans aucune protection respiratoire.
On ne se quitte pas là-dessus. Impossible de ne pas mentionner la nouvelle performance majuscule de Léon Marchand aux Mondiaux de natation actuellement au Japon. Le Français de 21 ans a été sacré hier sur 200 m papillon, trois jours après son record stratosphérique sur 400 m 4 nages. Un an pile avant les Jeux de Paris, c’est plutôt de bon augure, d’après L’Equipe. Mais chaque chose en son temps. Du Japon à la Corée du nord, de la natation à l’équitation: Kim Jong-un fête quant à lui, aujourd’hui, les 70 ans de l’armistice de la guerre de Corée - des célébrations auxquelles participe d’ailleurs le ministre de la Défense russe, avec une visite, pour l’occasion, d’une exposition de missiles balistiques, en compagnie du Cher Leader. On ignore, en revanche, si Sergueï Choïgou a également eu droit à la visite d’une autre exposition, signalée par The Times, une expo artistique, avec plusieurs tableaux représentant Kim Jong-un, à cheval ou encore souriant avec bienveillance dans la neige, le visage illuminé par le coucher de soleil doré et rose sur le mont Paektu, le point culminant de Corée. Ravissant.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.