A la Une de la presse, ce jeudi 13 juillet, la visite officielle de Narendra Modi en France, où le Premier ministre indien sera l’invité d’honneur, demain, du traditionnel défilé militaire. La journée du 14-Juillet qui ne donnera pas lieu, en revanche, au traditionnel discours du président français. Et la disparition de l’écrivain Milan Kundera, à l’âge de 94 ans.
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A la Une de la presse, la visite officielle de Narendra Modi en France, où le Premier ministre indien sera l’invité d’honneur, demain, du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet.
A l’occasion de cette visite, le chef du gouvernement indien a accordé une interview aux Echos, où il répète son mantra: l’Inde "sera bientôt la troisième économie mondiale" et "les institutions internationales représentent mal le monde actuel". The Hindustan Times annonce que la visite de Narendra Modi pourrait déboucher sur une commande de 26 Rafale Marine à Dassault, qui pourrait être officialisée lors de cette visite. De quoi célébrer comme il se doit les 25 ans du "partenariat stratégique" entre New Delhi et Paris. The Indian Express assure que cette coopération va "contribuer à la sécurité eurasienne au cours du siècle à venir".
La presse française est moins enthousiaste - la presse de gauche, du moins, qui dénonce, à l’image de Mediapart , les "compromissions" du gouvernement français avec le Premier ministre indien. Dans un entretien publié sur le site, la chercheuse Isabelle Saint-Mézard affirme que sa présence au défilé de demain "va nourrir le culte de la personnalité autour de Modi", et que si "le partenariat stratégique de la France avec l’Inde est ancien, ses implications mériteraient d’être débattues au regard de l’involution autoritaire du régime de Narendra Modi". L’Inde de Narendra Modi est accusée par le dessinateur suisse Chappatte, de faire preuve, notamment, d’une "intolérance croissante" envers ses humoristes. Dans une tribune publiée par son journal, Le Temps , relayée par Courrier International , le dessinateur revient aussi sur la polémique déclenchée récemment par l’un de ses dessins, où l’on voit un joyeux train archi-bondé indien dépassant à toute vitesse un tristounet TGV chinois. Ce dessin a valu à Chappatte d’être traité, entre autres, par les nationalistes hindous, de "sale nazi allemand". Le dessinateur dit regretter, lui, que la "vibrante tradition" du dessin de presse "ne semble plus qu’un vieux souvenir" en Inde et cite le Hindustan Times, qui publiait le célèbre dessinateur Shankar, et n’a désormais plus de dessinateur politique.
La journée du 14-Juillet ne donnera pas lieu, en revanche, au traditionnel discours du président français. Dans le dessin de Kak, pour L’Opinion, Emmanuel Macron fait face à la Grande muette. Des militaires silencieux, au garde-à-vous, auxquels il déclare que ce qu’il apprécie avec eux, c’est que "le chef n’a pas à s’embarrasser de savoir s’il a la majorité" - "une parenthèse enchantée", "loin des ennuis de politique intérieure", ironise le journal, qui précise qu’E mmanuel Macron ne prendra pas la parole demain, mais qu’il s’exprimera "dans les prochains jours". En attendant, sa décision de ne pas parler le 14-Juillet interroge la presse française, Libération lui reproche de "poser un lapin aux Français". Et le journal La Croix doute de sa "promesse perpétuelle d’apaisement", de son engagement de "réconcilier la France". L’Humanité , qui évoque les récentes émeutes dans les banlieues, déclare que "la République n’est pas à la fête". Le journal demande à Emmanuel Macron de "reprendre à son compte" les mots de son prédécesseur, Jacques Chirac, au lendemain des émeutes de 2005. Le président s’était alors adressé aux "enfants des quartiers difficiles", en assurant qu’ils étaient "tous les filles et les fils de la République".
La presse française et étrangère reviennent enfin largement sur la disparition du grand écrivain Milan Kundera. "Immortel", titre le journal tchèque Lidove Noviny, qui rappelle que Milan Kundera avait été déchu de sa nationalité tchécoslovaque en 1979 et n’avait retrouvé sa nationalité tchèque que 40 ans après, en 2019, après avoir été naturalisé français. Le journal rappelle aussi que l’écrivain ne revint jamais définitivement dans son pays natal, raison pour laquelle les lecteurs du monde entier le connaissent davantage comme "un écrivain français d'origine tchèque". Lidove Noviny, Libération, autre journal, même photo à la Une, un très beau cliché signé Jean-Pierre Couderc, pris en avril 1979, l’année où Milan Kundera avait donc été déchu de sa nationalité. Tchécoslovaque, Tchèque, Français, qu’importe, "sa vie est ailleurs", écrit Libération, en référence à son livre, "La vie est ailleurs". Avant de vous dire à la semaine prochaine, je vous offre les mots écrits par Milan Kundera dans un autre de ses grands livres, "L’insoutenable légèreté de l’être": "Qui cherche l’infini n’a qu’à fermer les yeux".
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