Bachar al-Assad a confirmé mercredi sa participation au Sommet de la Ligue arabe, organisé vendredi en Arabie saoudite. Cette rencontre diplomatique consacre le président du syrien parmi ses pairs après une décennie d'isolement.
Le président syrien Bachar al-Assad va participer vendredi 19 mai en Arabie saoudite au sommet de la Ligue arabe pour la première fois depuis 13 ans, signant ainsi son retour sur la scène arabe après un long isolement dû à la guerre dans son pays.
Le 7 mai, l'organisation panarabe a réintégré le régime syrien qui en avait été exclu fin 2011 après la répression d'un soulèvement populaire qui avait dégénéré en guerre dévastatrice.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a confirmé mercredi que Bachar al-Assad participerait au sommet de Jeddah, sur la mer Rouge, auquel le royaume l'a convié la semaine dernière. "Il viendra pour assister à ce sommet", a déclaré Fayçal Mekdad, qui a rencontré son homologue saoudien Fayçal ben Farhane en marge d'une réunion préparatoire des ministres arabes des Affaires étrangères à Jeddah.
Soudan, Yémen...
Des analystes voient dans l'invitation adressée à Bachar al-Assad une manifestation du poids diplomatique de l'Arabie saoudite, qui a plaidé pour la réhabilitation de Damas et cherche à peser sur les conflits de la région. Outre le rétablissement des liens avec le régime syrien, les chefs d'État arabes devraient se pencher sur la situation au Soudan, en proie à des combats meurtriers depuis un mois, et au Yémen, théâtre d'une guerre depuis plus de huit ans.
C'est d'ailleurs à Jeddah que se déroulent des pourparlers entre les représentants des belligérants soudanais, facilités par les États-Unis et l'Arabie saoudite. Le royaume cherche aussi à mettre fin à la guerre au Yémen, en négociant avec les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qu'il a longtemps combattus aux côtés du gouvernement yéménite.
Jusqu'à présent, ces initiatives n'ont pas abouti à des avancées majeures. Mais des éditorialistes saoudiens croient aux chances de succès de Riyad. "Le sommet de Jeddah est l'un des plus importants depuis longtemps, car il permettra de reconstruire la région", a déclaré l'observateur saoudien Suleiman al-Aqili.
S'il "parvient à réintégrer la Syrie dans le giron arabe et à adopter une position ferme sur les conflits au Soudan et au Yémen, ce sera un succès", a-t-il ajouté.
Les efforts diplomatiques de la puissante monarchie du Golfe s'inscrivent dans un contexte de détente, marqué par une reprise de ses relations diplomatiques, annoncée en mars, avec l'Iran, son grand rival dans la région.
Moins de deux semaines plus tard, le royaume a annoncé reprendre ses services consulaires avec Damas, allié de Téhéran.
Vers une résolution du conflit en Syrie ?
Reste à savoir si la réintégration de Damas au sein de la Ligue arabe contribuera à faire avancer une résolution du conflit en Syrie, et permettra aux dirigeants arabes d'obtenir des concessions de Bachar al-Assad – sur le retour des réfugiés syriens, notamment.
"Le retour d'Assad au sein de la Ligue arabe est une mesure symbolique marquant le début du processus devant mettre fin à son isolement régional", a souligné l'analyste Anna Jacobs du cercle de réflexion International Crisis Group. Il sera important d'observer "s'il sera accompagné d'une normalisation économique, en particulier de la part des États arabes du Golfe".
Avec AFP