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Réforme des retraites : l'exécutif nie toute "brutalité" après la promulgation expresse de la loi

"Il n'y a pas de brutalité à appliquer la loi". Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a nié, dimanche, qu'Emmanuel Macron ait fait preuve de "mépris" en promulguant la loi sur la réforme des retraites quelques heures à peine après sa validation partielle par le Conseil constitutionnel.

Le ministre du Travail monte au créneau. Olivier Dussopt a nié, dimanche 16 avril, qu'Emmanuel Macron ait fait preuve de "brutalité" en promulguant de manière expresse la réforme des retraites, à la veille d'une allocution télévisée du chef de l'État.

"Il n'y a pas de brutalité à appliquer la loi", a déclaré le ministre, qui a porté la réforme des retraites au Parlement, lors de l'émission "Le Grand Rendez-Vous" sur Europe 1 et CNEWS. "Il n'y a pas de mépris, mais une volonté de travailler avec tous", a-t-il assuré.

La décision d'Emmanuel Macron de promulguer, dans la nuit de vendredi à samedi, la loi prévoyant notamment le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, quelques heures après sa validation partielle par le Conseil constitutionnel, a été vivement critiquée par l'opposition et les syndicats, qui ont décliné l'invitation du président de la République à se rendre mardi à l'Élysée.

"Le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant"

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a déploré, dans une interview publiée dimanche dans Le Parisien, qu'Emmanuel Macron n'ait "pas fait le choix de l'apaisement", comme l'exécutif n'a pourtant de cesse de l'affirmer.

"Dans son esprit, il y a une séquence politique qui s'appelait les retraites, puis on passe à la séquence politique suivante. Mais la vie des gens, ce n'est pas une séquence politique !", a fustigé le responsable syndical.

"Le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant", accuse-t-il, alors que l'intersyndicale, qui a déjà appelé à une grande journée de mobilisation le 1er mai, s'exprimera après l'allocution d'Emmanuel Macron lundi soir et pourrait se rallier aux deux autres journées de manifestations et grèves annoncées samedi par la CGT les 20 et 28 avril.

Olivier Dussopt a, de son côté, défendu une nouvelle fois une réforme qui figurait l'an dernier dans le programme de campagne d'Emmanuel Macron - sans les détails cependant - et répété que l'exécutif savait "dès le départ qu'il y aurait un désaccord [avec les syndicats] concernant les questions d'âge ou de durée de cotisation" et que cette réforme serait "impopulaire".

"J'ai parfois le sentiment que le président de la République paye les factures des 30 dernières années et pas seulement les siennes", a-t-il ajouté.

Avec Reuters