L'enquête pour "agression sexuelle aggravée" ouverte à l'automne dernier et visant le cardinal français Jean-Pierre Ricard a été classée sans suite pour prescription, a indiqué samedi le parquet de Marseille.
Ouverte en novembre dernier, l'enquête pour "agression sexuelle aggravée" visant le cardinal français Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, a été classée sans suite pour prescription, a indiqué samedi 25 février le parquet de Marseille.
"La procédure a été classée pour cause de prescription", a indiqué la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, confirmant une information de France Info.
Jean-Pierre Ricard avait été placé en garde à vue le 2 février. Devant les enquêteurs, il avait reconnu avoir "embrassé" une jeune fille, qui était "dans son souvenir âgée de 13 ans, l'avoir enlacée et caressée par-dessus les vêtements" mais "il n'y a pas eu de rapport sexuel", a précisé le parquet de Marseille. Lors de cette garde à vue, il "a demandé pardon" à sa victime, adolescente au moment des faits, et avec qui il a été confronté.
Ces faits auraient duré trois ans selon la victime, qui avait finalement déposé plainte. Ils se sont déroulés lorsque Jean-Pierre Ricard était en poste à Marseille et ont cessé après son changement de paroisse.
Le 8 novembre, le parquet de Marseille avait ouvert une enquête préliminaire visant Mgr Ricard qui, la veille, avait avoué dans une lettre à la hiérarchie catholique avoir eu un comportement "répréhensible" envers une adolescente il y a 35 ans. L'épiscopat français avait annoncé de son côté que 11 évêques ou anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l'Église pour des "abus" sexuels ou leur "non-dénonciation".
Le 11 novembre, le Vatican avait à son tour annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Les déclarations de cet ex-archevêque de Bordeaux de 2001 à 2019, président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, et qui avait été nommé cardinal en 2006 par Benoît XVI, avaient provoqué un nouveau séisme dans l'Église de France.
Depuis octobre 2021 et la publication du rapport Sauvé qui a estimé à quelque 330 000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l'Église de France depuis 1950, les affaires et révélations se sont multipliées.
Avec AFP