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Ligue nationale de handball : condamné pour "corruption de mineur", Bruno Martini démissionne

Paris (AFP) – Bruno Martini, ancien gardien de but de l'équipe de France de handball, champion du monde 1995 et président de la Ligue nationale de handball (LNH), a été condamné mercredi à une peine d'un an de prison avec sursis pour des faits de corruption de mineur qu'il a reconnus. Il a démissionné de son poste dans la foulée.

Après la tête du football et du rugby français, c'est l'un des patrons du hand qui est sous le coup d'une procédure de justice. L'ancien gardien des champions du monde 1995 désormais président de la ligue nationale de handball (LNH), Bruno Martini a été condamné mercredi 25 janvier à une peine d'un an de prison avec sursis pour des faits de corruption de mineur qu'il a reconnus par un juge du tribunal arbitraire de Paris. 

Lors de l'audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, l'actuel président de la Ligue national de handball (LNH) a également reconnu des faits d'enregistrement d'images pédopornographiques, selon son avocat, maître Elie Dottelonde.

Cette sanction comprend aussi 2 500 euros d'amende et 5 ans d'interdiction d'exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs, d'après le conseil.

"Comme chacun ce matin, je suis profondément choquée", a réagi la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra sur Twitter. "J'ai évidemment une pensée très émue pour le garçon et sa famille".

J’ai pleinement confiance dans le fait qu’elles prendront toutes les décisions qui s’imposent, tant sur le plan des sanctions disciplinaires que sur le futur de la gouvernance. J’ai pu échanger en ce sens avec @BanaPhilippe et avec @DavidTebib, Vice-Président de la LNH. 2/3

— Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978) January 25, 2023

Dans la foulée, Bruno Martina a démissionné de son poste de président de la Ligue nationale de handball. "Suite à la démission de Bruno Martini, le comité directeur de la Ligue se réunira jeudi 26 janvier pour organiser l'intérim avant l'assemblée générale élective d'ores et déjà programmée le 7 mars prochain", a expliqué la LNH dans un communiqué.

Carrière de dirigeant

Bruno Martini, colosse de 1,97 m, était le gardien des Bleus champions du monde en 1995, le premier titre majeur du handball français, lançant l'ère dorée de la bande déjantée des "Barjots".

De nouveau champion du monde en 2001, sa riche carrière de joueur l'a mené dans les plus grands clubs français européens, de l'OM-Vitrolles à Montpellier avec qui il remporte la Ligue des champions en 2003, puis Paris.

Il se tourne ensuite vers une carrière de dirigeant. À la tête d'un groupe d'investisseurs, il rachète le Paris Handball en 2010, dont il devient le manager général. Il le reste quand, deux ans plus tard, le club est racheté par le Qatar Sports Authority, déjà propriétaire du PSG.

Le club devient le PSG Handball et domine le handball français, remportant neuf des dix derniers championnats de France.

Bruno Martini quitte son poste début 2021 et annonce dans la foulée rejoindre l'une des plus grosses équipes de esport, la team Vitality, comme manager général.

Il la quitte quand il est élu président de la Ligue en novembre 2022. "Mes chantiers sont la visibilité, le développement économique et le positionnement", avait-il argué à l'époque : "Il faut porter les bonnes valeurs".

Tempête judiciaire pour les patrons du sport français

L'enquête visant Bruno Martini est la dernière d'une longue suite d'ennuis judiciaires ciblant des dirigeants du sport français.

Parmi les plus retentissantes, Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby (FFR), a été condamné en première instance en décembre à deux ans de prison avec sursis pour avoir noué un pacte de corruption avec l'homme d'affaires et président du club de Montpellier, Mohed Altrad. Il a fait appel de ce jugement et s'est mis en retrait, sous la pression du ministère des sports et du Comité d'éthique de la FFR. Il a de nouveau été placé en garde à vue mardi dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée, mais en est ressorti sans poursuite à ce stade.

Quant à Noël Le Graët, le tout puissant patron de la Fédération française de football (FFF), il est visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel et a été contraint de se mettre en retrait lors d'un Comité exécutif extraordinaire.

Avec AFP