
L'agence de l'Autorité judiciaire iranienne a annoncé samedi que l'Irano-Britannique Alireza Akbari avait été exécuté par pendaison. Téhéran l'accusait d'agir pour le compte des services de renseignements britanniques. Le Royaume-Uni a immédiatement condamné un "acte barbare" qui ne "restera pas sans "réponse".
Nouvelle exécution en Iran. Un Irano-Britannique a été exécuté par pendaison après avoir été condamné à mort pour espionnage pour le compte des services de renseignements britanniques, a annoncé samedi 14 janvier l'agence de l'Autorité judiciaire iranienne Mizan Online.
Ancien haut responsable de la défense iranienne, Alireza Akbari, 61 ans, avait été condamné pour "corruption sur Terre et pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays pour avoir transmis des renseignements" au Royaume-Uni, selon Mizan Online.
Son exécution est intervenue trois jours après l'annonce par la justice iranienne de la condamnation à mort de cet homme, présenté comme ayant été un "espion clé" pour le "Secret intelligence service" britannique (SIS) en raison de "l'importance de sa position".
Amnesty a dénoncé une "attaque odieuse" de l'Iran "contre le droit à la vie". De son côté, Londres a condamné un "acte barbare" qui ne "restera pas sans "réponse". Téhéran a convoqué l'ambassadeur du Royaume-Uni dans la foulée.
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"Un régime barbare"
Londres va "convoquer le chargé d'affaires iranien pour lui faire part de notre dégoût", a réagi le chef de la diplomatie britannique James Cleverly. "Il s'agit d'un acte politiquement motivé par un régime barbare qui a un mépris total pour la vie humaine", selon lui.
Jeudi, les médias officiels iraniens avaient rapporté qu'Alireza Akbari avait occupé des postes haut placés dans l'appareil sécuritaire et de défense.
Selon l'agence de presse IRNA, il était un ancien combattant de la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988) avant d'occuper des postes importants, comme "vice-ministre de la Défense pour les Affaires étrangères", chef d'une unité dans un centre de recherche ministériel, "conseiller pour le commandant de la Marine", entre autres, sans préciser à quelles dates il occupait ces postes.
Il a aussi travaillé au sein du "secrétariat du Conseil national suprême de la sécurité", a précisé IRNA, en ajoutant qu'Alireza Akbari avait été arrêté entre mars 2019 et mars 2020.
Les États-Unis ont affirmé vendredi joindre leur voix au Royaume-Uni pour appeler l'Iran à ne pas exécuter Alireza Akbari.
Soupçons sur les binationaux
"Les charges pesant sur Alireza Akbari et sa condamnation à mort sont politiquement motivées et son exécution serait inadmissible", a déclaré le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Vedant Patel.
L'Iran annonce régulièrement l'arrestation d'agents soupçonnés de travailler pour des services de renseignements étrangers, notamment d'Israël.
Les relations entre Téhéran et Londres ont été plombées ces dernières années par l'arrestation de plusieurs binationaux.
Début décembre, l'Iran a exécuté quatre personnes accusées de coopérer avec les services de renseignement israéliens.
L'exécution d'Alireza Akbari intervient alors que l'Iran a été secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après avoir été arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.
La justice iranienne a confirmé la condamnation à mort de 18 personnes en lien avec les manifestations, selon un décompte établi par l'AFP à partir d'annonces officielles. Parmi eux, quatre ont déjà été exécutés, déclenchant un tollé international.
Avec AFP