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L'ONU demande à la Cour internationale de justice d'examiner l'occupation israélienne

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi 30 décembre une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se pencher sur la question de l'occupation israélienne de territoires palestiniens, au lendemain de l'investiture du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël.

La résolution a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies avec 87 voix pour, 26 contre, et 53 abstentions. Le texte exhorte la cour onusienne basée à La Haye, aux Pays-Bas, à déterminer "les conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l'autodétermination", ainsi que de ses mesures "visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem".

Les États occidentaux étaient partagés sur la question, tandis que les pays arabes ont unanimement voté pour, y compris ceux ayant normalisé leurs relations avec Israël. La Chine et la Russie ont également voté en faveur du texte.

Le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a déclaré que le vote envoyait un signal au nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à propos de sa volonté de renforcer des politiques "coloniales et racistes" et a salué les États qui ne se sont pas laissés "dissuader par des menaces et des pressions". Un vote également salué samedi par l'Autorité palestinienne : "l'heure est venue pour Israël de se soumettre à la loi et d'être tenu pour responsable des crimes qu'il commet contre notre peuple", a déclaré Nabil Abou Roudeïneh, porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas.

Un appel à mettre fin aux colonies

En amont du vote, l'ambassadeur israélien Gilad Erdan a qualifié la résolution de "tache morale sur l'ONU". "Aucune organisation internationale ne peut décider si le peuple juif est un occupant dans sa propre terre natale", a-t-il ajouté. "Quelconque décision d'une organisation judiciaire qui reçoit son mandat de Nations unies politisées et en faillite morale est complétement illégitime", selon lui.

La résolution appelle également Israël à mettre fin aux colonies mais l'Assemblée générale ne dispose pas de pouvoirs contraignants, contrairement au Conseil de sécurité où les États-Unis, alliés d'Israël, disposent d'un droit de veto.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, et l'Allemagne se sont opposés à la résolution et la France s'est abstenue. "Nous ne pensons pas qu'un renvoi vers la Cour internationale de justice aide à ramener les parties prenantes vers un dialogue", a déclaré le diplomate britannique Thomas Phipps.