
Un manager d'un supermarché Walmart de Chesapeake, sur la côte est des États-Unis, a abattu six personnes mardi soir sur son lieu de travail avant de se donner la mort.
À la veille de la grande fête familiale de Thanksgiving, un manager d'un supermarché Walmart de l'est des États-Unis a abattu six personnes mardi soir avant de se suicider sur les lieux, a indiqué mercredi 23 novembre la police. Cette tuerie survient après une autre, le week-end dernier, dans une boîte LGBT du Colorado qui a suscité une vive émotion dans le pays.
Le tireur, identifié comme Andre Bing, 31 ans, était armé d'un pistolet et avait en sa possession plusieurs chargeurs, a indiqué la municipalité de Chesapeake en Virginie, où ont eu lieu les faits. Il occupait le poste "de chef d'équipe de nuit et il travaillait avec nous depuis 2010", a précisé Walmart, géant de la grande distribution dans un communiqué.
La police a perquisitionné mercredi le domicile du suspect afin notamment d'identifier le mobile de la tuerie qui n'est toujours pas connu.
La plus jeune victime avait 16 ans
"J'ai levé les yeux et mon manager a ouvert la porte (de la salle de repos des employés du supermarché, NDLR) et a simplement commencé à tirer", a raconté Briana Tyler à la chaîne ABC. "Il n'a rien dit, rien dit du tout", a-t-elle ajouté.
Selon les autorités, le tireur a tué deux personnes dans la salle de repos et s'y est suicidé. Une autre victime a été découverte "vers l'avant du magasin" et trois autres "ont été transportées dans des hôpitaux des environs mais ont succombé à leurs blessures".
La plus jeune des victimes fauchées par les balles avait 16 ans, ont précisé les autorités. Quatre personnes étaient hospitalisées mercredi, a spécifié la police dans la matinée.
We are shocked at this tragic event at our Chesapeake, Virginia store. We’re praying for those impacted, the community and our associates. We’re working closely with law enforcement, and we are focused on supporting our associates.
— Walmart Inc. (@WalmartInc) November 23, 2022Devant le magasin, où s'activaient mercredi une quinzaine d'enquêteurs dont certains agents de la police fédérale, se dresse désormais un mémorial improvisé de fleurs et de bougies en l'honneur des victimes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Susan Neal Matousek s'y est rendue pour "présenter ses condoléances". "Je ne peux pas m'imaginer perdre quelqu'un juste avant Thanksgiving", a déclaré à l'AFP cette enseignante à la retraite de 57 ans.
Le président Joe Biden a déploré un "acte horrible et insensé de violence" à la veille de Thanksgiving, "l'une des fêtes que nous chérissons le plus et qui nous rassemble en tant qu'Américains et que familles". "Encore davantage de tables à travers le pays auront des chaises qui resteront vides ce Thanksgiving", a-t-il regretté dans un communiqué.
Le dernier drame d'une longue série
Ce drame est le dernier d'une série de tueries aux États-Unis : quatre jours plus tôt, une fusillade à Colorado Springs à l'ouest du pays a fait cinq morts et au moins 18 blessés dans un club LGBT+. Et la semaine précédente, déjà en Virginie, trois membres de l'équipe de football américain de l'Université de Virginie avaient été tués par un ancien coéquipier.
Les forces de l'ordre ont reçu un premier appel d'urgence à 22 h 12 mardi soir et de premiers policiers ont pénétré quatre minutes plus tard dans le magasin Walmart de cette ville située à 240 km au sud de la capitale Washington, a détaillé Mark Solesky, chef de la police de Chesapeake.
Une cinquantaine de clients se trouvaient dans le magasin lorsque la fusillade a éclaté, selon un communiqué de la police de Chesapeake. "Nous sommes choqués par cet événement tragique", a tweeté mercredi Walmart.
"Nous pleurons avec la communauté de Chesapeake ce matin", a déclaré de son côté le gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin.
Le sénateur de Virginie au Congrès Mark Warner a également réagi en affirmant que son cœur était "toujours avec Chesapeake, avec Charlottesville, avec Colorado Springs, avec Uvalde", où une fusillade dans une école texane en mai avait fait 21 morts dont 19 enfants. L'élu démocrate a appelé en outre à "des lois supplémentaires sur la sécurité autour des armes à feu".
La question du durcissement du cadre légal autour des armes à feu reste toutefois politiquement ultra-sensible et le Congrès ne parvient pas à s'entendre dans ce domaine.
Avec AFP