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À la une de la presse jeudi 17 novembre, le désaccord entre l’Ukraine et ses alliés occidentaux, qui affirment que le missile ayant explosé mardi en Pologne a probablement été tiré par la défense antiaérienne ukrainienne. La violence redoublée du régime iranien contre les manifestants, deux mois après la mort de Mahsa Amini. La Coupe du monde de football au Qatar face à "l'effet boomerang". Et l'arrivée à Pointe-à-Pitre du skippeur français Charles Caudrelier, qui remporte la Route du Rhum.

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À la une de la presse, le désaccord entre l’Ukraine et ses alliés occidentaux, qui affirment que le missile ayant explosé mardi en Pologne a probablement été tiré par la défense antiaérienne ukrainienne.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, assure que cette attaque n’était pas une "attaque délibérée" de la part de la Russie, néanmoins tenue responsable de l’incident, à cause de la guerre qu’elle mène en Ukraine – des propos à la une du Financial Times, qui montre les dirigeants de l’Otan réunis en urgence mercredi en marge du G20. "Le missile (de fabrication) russe est ukrainien", annonce le quotidien italien Il Fatto Quotidiano, soulagé de voir "une nouvelle guerre mondiale évitée" et les "bellicistes" battre en retraite. Soulagement, également, du journal suisse Le Temps, qui salue "la retenue" de l’Otan, mais aussi du gouvernement polonais, dont la réaction aurait été "aux antipodes" de celle du président ukrainien – qui a déclaré, lui, n’avoir "aucun doute" que le missile n’appartenait pas "à l’Ukraine". Une déclaration "intempestive" pour le quotidien helvétique, qui voit "la parole de Volodymyr Zelensky décrédibilisée, désavouée par Washington, son allié le plus puissant, ce qui pourrait, selon lui, peser lourdement dans la suite des relations entre l’Ukraine et les États-Unis. "On ne termine pas les guerres en les amplifiant, mais en s’asseyant à une table des négociations la tête froide", prévient le journal. Mais la guerre est loin d’être terminée, et The Wall Street Journal juge, lui, que l’incident de mardi plaide plutôt en faveur d’un renforcement du soutien de l’Otan à l’Ukraine, notamment par la fourniture de missiles sol-sol à longue portée, que Kiev demande depuis longtemps et que l'administration Biden a hésité, jusque-là, à fournir.

En Iran, le pouvoir redouble de violence contre les manifestants, deux mois après la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier, à Téhéran. Déjà cinq condamnations à mort contre des protestataires présentés comme des "émeutiers", près de 15 000 Iraniens arrêtés et plus de 326 personnes tuées, dont 43 enfants, selon l’ONG Iran Human Rights, citée par L’Orient-Le Jour. Le journal libanais dénonce un recours à "l’arme de détention massive" par le régime, qui emploie toutes les formes de répression dont il dispose, des coupures d’Internet aux aveux forcés. Des méthodes que la diaspora tente de contourner, en particulier les journalistes en exil, qui deviennent, de ce fait, des cibles à leur tour. The Washington Post fait état de l’inquiétude des services de renseignement occidentaux face à la multiplication des menaces contre les journalistes et les dissidents exilés, par le régime, en particulier au Royaume-Uni, où le chef du MI5 a affirmé mercredi que les agences de renseignement iraniennes "sont prêtes à prendre des mesures imprudentes" pour attaquer des opposants dans les pays occidentaux, ou tenter de les attirer en Iran. Cette répression tous azimuts n’affaiblit pas, cependant, la lutte des Iraniens et des Iraniennes. L’Humanité a rencontré trois d’entre elles, actuellement réfugiées en France. "Nous ne nous tairons plus", promettent-elles. Hommage également du magazine Paris Match, qui salue "l’héroïsme des Iraniennes", avec la photo d’une manifestante à Saqqez, au Kurdistan iranien, d’où était originaire Mahsa Amini.

Les autorités iraniennes redoutent que l’équipe nationale de football n’affiche sa solidarité avec le mouvement de contestation lors de la Coupe du monde, qui débute ce dimanche au Qatar. Le site indépendant IranWire rapporte que l'entraîneur portugais de l'équipe iranienne, Carlos Queiroz, a déclaré que les joueurs étaient "libres de s’exprimer" lors de leur participation au tournoi. Un message reçu cinq sur cinq par l’attaquant Saman Ghoddos, qui a dit mercredi qu’il était nécessaire d'utiliser la compétition pour exiger des changements en Iran. "Je ne veux pas mélanger la politique avec le football, mais le football passe au second plan en ce moment. Parce que des gens perdent la vie en se battant pour la liberté." "De toute évidence, un changement doit se produire. Nous voulons tous que cela change." La Coupe du monde de football au Qatar semble être devenue, malgré elle, une tribune pour les droits de l’Homme – à voir cette semaine avec Courrier international, dans lequel un dessin du Néerlandais Bertrams montre un émir recevant dans la figure un ballon de football. Un "effet boomerang" inattendu.

Enfin, je vous propose de jeter un cil à L’Équipe, qui revient sur la victoire de Charles Caudrelier dans la 12e édition de la Route du Rhum – malheureusement endeuillée par la mort de deux personnes dont le bateau a chaviré. Un drame dont le skippeur français n’était pas encore informé à son arrivée. Charles Caudrelier a relié Pointe-à-Pitre en 6 jours 19 heures 47 minutes et 25 secondes, un record. D’où le titre de "Grand Charles" décerné par le journal, en référence à un autre Charles, Charles de Gaulle, qui aimait lui aussi lever les bras en signe de victoire.

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