logo

Audio 04:25

À la une de la presse, ce lundi 17 octobre, le discours du président Xi Jiping pour l'ouverture du XXe Congrès du Parti communiste chinois. Un discours reçu avec inquiétude à l’étranger, en particulier en Asie. Et un début de semaine difficile en France, où le mouvement de grève menace de s’étendre, mais aussi au Royaume-Uni, où la survie politique de la Première ministre Liz Truss ne tient plus qu’à un fil.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

À la une de la presse, ce lundi 17 octobre, le discours du président Xi Jiping pour l'ouverture du XXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC).

Face aux 2 296 délégués du PCC, Xi Jinping a présenté "les missions et les tâches de la Chine pour l'ère à venir" - le programme d’un pays "socialiste moderne", d'après The Global Times. À en croire le journal officiel, la modernisation chinoise non seulement aboutira à une société "modérément prospère" mais élargira, également, "l'horizon de la civilisation". Selon The Global Times, "la pratique réussie de la modernisation chinoise prouve(rait) au monde, et de manière irréfutable qu'il existe plusieurs voies menant à la modernisation", la Chine inspirant, par son exemple, d'autres pays et d’autres nations "à ajouter leurs propres couleurs au jardin de la civilisation humaine". Tout aussi enthousiaste, The China Daily, autre quotidien officiel, vante lui aussi les vertus de la "modernité" à la chinoise.

À l'étranger, le discours du président chinois est cependant perçu avec inquiétude, particulièrement en Asie. En déclarant que la Chine "ne (renoncerait) jamais à l’usage de la force" pour réunifier Taïwan, Xi Jinping provoque de nouveau la colère du gouvernement taïwanais, dont le porte-parole, cité par The Taipei Times, martèle que Taiwan est "une nation souveraine et indépendante et que les Taïwanais croient en la démocratie et la liberté".

Taiwan will not back down on its sovereignty while its people clearly oppose Beijing's "one country, two systems" model for the nation, said the Presidential Office https://t.co/Tvdpl7ZpFS

— Taipei Times (@taipei_times) October 16, 2022

The Japan Times fait état des craintes régionales face au risque d'un conflit autour de Taïwan, notamment à Tokyo, où la question préoccuperait un nombre croissant d’élus, en raison de la proximité avec l'île mais aussi du nombre de bases américaines dans le pays. En saluant, par ailleurs, la reprise en mains de Hong Kong, désormais sorti du "chaos", selon lui, le président chinois remue aussi le couteau dans la plaie de ses opposants locaux. Le site Hong Kong Free Press, qui dénonce la reprise en mains de la région par le pouvoir central, estime que "l'une des principales caractéristiques de la montée en puissance de la Chine, en particulier depuis l'avènement de Xi Jinping, a été son soutien grandissant envers les régimes autoritaires" à-travers le monde, et notamment envers la Russie.

Le XXe Congrès du Parti communiste chinois doit accorder à Xi Jiping un troisième mandat inédit de président. À l'image de plusieurs quotidiens internationaux, le journal espagnol ABC compare l'actuel chef de l'État à feu Mao, dont Xi Jinping s’efforce d’apparaître comme l'héritier. Pour ce faire, il a obtenu la modification de la constitution en 2018 et supprimé la limite des deux mandats, ce qui lui donne les mains libres pour garder son poste potentiellement à vie.

Le quotidien britannique The Financial Times le présente, quant à lui, comme le nouvel "empereur éternel de la Chine" - statut auquel Xi Jiping est parvenu en écartant ses rivaux et en abandonnant la direction collective du pouvoir, "pour régner seul et sans contestation". Mais alors que Xi Jinping resserre son emprise sur le pouvoir, sa politique répressive suscite, elle, l'inquiétude de ses compatriotes, d’après La Croix, qui évoque des Chinois "en plein doute" face à la stratégie "zéro Covid", une politique synonyme pour eux de ralentissement économique et restriction étouffante des libertés. "Lorsque la colère gronde, souligne le quotidien, la tentation est grande de réactiver les mythes, d'en appeler à 'l’unité' pour accroître 'l'influence internationale' du pays ou obtenir sa 'réunification'. Mais c’est reconnaître, en creux, une fragilité".

À la Une : Des Chinois en plein doute
➡️ Du RSA à l'emploi, la méthode de l'Essonne
➡️ À Renault-Flins, la voiture s'offre une nouvelle vie
➡️ #MeToo théâtre, une lente prise de conscience pic.twitter.com/StHL2mWCFv

— La Croix (@LaCroix) October 17, 2022

La colère gronde également en France, où les grèves touchant les raffineries menacent de s'étendre à d’autres secteurs. D'après L’Humanité, la "bataille pour les salaires" serait en train de gagner tout le pays, avec une grande journée de grève prévue mardi 18 octobre, après la marche contre la vie chère, hier, à Paris. La grève de demain touchera, entre autres, les transports en commun, notamment en Ile-de-France, où les usagers font particulièrement les frais de la dégradation du service public, selon Libération, qui se demande "où sont passées les rames". "La gauche agite son nouveau front populaire", annonce l'Opinion, qui s'interroge sur les méthodes de la Nupes, l'alliance de la gauche, et la façon dont elle "épouse (désormais) les codes" de la France Insoumise - dont le patron, Jean-Luc Mélenchon, aspire le carburant du véhicule de la CGT, au nez et à la barbe de son chef, Philippe Martinez, dans le dessin de Kak.

La gauche se rêve en «nouveau front populaire» https://t.co/9V8pC6IZRM

— l'Opinion (@lopinion_fr) October 17, 2022

Un mot, enfin, de la semaine difficile aussi en vue pour la Première ministre britannique, Liz Truss, dont la survie politique ne tiendrait plus qu'à un fil. D'après The I, les jours à venir seront déterminants pour la cheffe du gouvernement, qui pourrait être chassée du 10 Downing Street dès cette semaine. D’où le dessin de Ben Jennings, pour The Guardian, qui la montre transformée en statue. "Elle s'est couverte de ciment dans l'espoir que les élus conservateurs seront moins enclins à enlever une statue", commente un observateur.

Latest @guardian cartoonhttps://t.co/1L5KNA8PXd pic.twitter.com/oUgSTWWyam

— Ben Jennings (@BJennings90) October 16, 2022

Liz Truss, qui a dû se délester de son ministre des Finances, Kwasi Karteng, désormais remplacé par Jeremy Hunt, "plus rapide qu'une balle, plus fort qu’une locomotive, le moins pire d’entre nous", commentent ses camarades conservateurs dans le dessin de Brighty. Jeremy Hunt, qui tente de ranimer une Liz Truss zombie, dans le dessin de Morland pour The Times.

Brighty on #JeremyHunt #ToryChaos #ToryIncompetence - political cartoon gallery in London https://t.co/dePcTd6mgw pic.twitter.com/bOqFYn3mdt

— Political Cartoon (@Cartoon4sale) October 16, 2022

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.