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Quelques jours après le coup d’État, des dizaines de personnes, brandissant des drapeaux russes et criant des slogans à la gloire de Moscou, ont manifesté à Ouagadougou, mardi, contre la visite d’une délégation de la Cédéao. Celle-ci s'est cependant dite "rassurée" à l'issue de sa mission où elle a notamment rencontré le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré.

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté mardi 4 octobre à Ouagadougou contre la visite d'une délégation ouest-africaine venue évaluer la situation au Burkina Faso quelques jours après un deuxième coup d'État en huit mois.

Brandissant des drapeaux russe et criant des slogans à la gloire de Moscou, les manifestants ont affiché leur hostilité à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et à la France, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Non à l'ingérence de la Cédéao", "France dégage", "Ensemble disons non à la France ", ou encore "Vive la coopération Russie-Burkina", pouvait-on entendre de la part des manifestants rassemblés sur l'avenue menant à la présidence burkinabè.

Visite de la Cédéao

La délégation de la Cédéao est arrivée mardi matin pour évaluer la situation au Burkina Faso, quelques jours après le coup d'État. Sa mission s'est achetée en fin d'après-midi. Elle lui a donné "l'occasion d'avoir deux rencontres importantes : une première avec les chefs traditionnels et religieux et la principale rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré", le nouvel homme fort du pays, a déclaré l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, membre de la délégation et médiateur de la Cédéao pour le Burkina, qui a jugé que le pays avait été pendant le week-end "au bord du gouffre".

"Je suis totalement satisfait de l'entretien que j'ai eu avec le capitaine. Nous repartons confiants", a-t-il tenu à souligner, en assurant que la Cédéao allait "continuer à accompagner le peuple burkinabè dans cette épreuve très difficile qu'il traverse".

Plus tôt dans la journée, Ibrahim Traoré avait prévenu les manifestants anti-Cédéao que "toute personne qui entreprendra des actes de nature à perturber le bon déroulement de la mission de la Cédéao se verra appliquer la rigueur de la loi". Regrettant "la circulation de messages appelant à empêcher le bon déroulement de cette mission", il a renouvelé "son appel au calme" et "à la retenue".

Avant la manifestation de mardi matin, de petits groupes avaient dressé dans la nuit des barrages dans le centre de Ouagadougou pour protester contre la venue de la délégation, et des messages appelant à entraver sa visite ont été postés sur les réseaux sociaux.

Burkina Faso : des dizaines de manifestants à Ouagadougou lors d'une visite de la Cédéao

Pendant le week-end, des bâtiments diplomatiques et représentant des intérêts de la France avaient été pris à partie par des manifestants favorables au capitaine Traoré.

Après s'être dans un premier temps opposé à sa destitution, le lieutenant-colonel Damiba avait fini par accepter de démissionner dimanche et partir à Lomé. En fin de semaine dernière, des manifestants qui réclamaient le départ de Paul-Henri Sandaogo Damiba, accusé d'avoir été protégé par Paris, avaient déjà brandi des drapeaux russes, demandant un renforcement de la coopération militaire avec Moscou.

L'influence russe ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone, particulièrement au Mali et en Centrafrique. 

Avec AFP