
La Commission européenne a décidé de débloquer une enveloppe de 1,5 milliard d'euros pour subventionner la construction de parcs éoliens en mer et de dispositifs de capture et de stockage de carbone dans six pays européens.
AFP - Bruxelles a sélectionné mercredi 15 projets européens de capture et de stockage de carbone et de parcs d'éoliennes en mer, qui vont se partager une manne d'environ 1,5 md d'euros dans le cadre du plan de relance économique de l'UE.
"La Commission a jeté les bases du développement de deux technologies durables qui joueront un rôle absolument fondamental dans notre lutte contre le changement climatique", a souligné Andris Piebalgs, commissaire européen à l'Energie.
Les six projets de capture et de stockage de carbone retenus - qui obtiennent 1 md d'euros au total - sont situés en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne et au Royaume-Uni.
Ces sites pionniers, destinés à stocker les émissions polluantes de centrales à charbon, seront "les premiers dans le monde", s'est félicité Andris Piebalgs, devant la presse.
Les Etats européens auront la possibilité de les co-financer, aux côtés du secteur privé.
L'Union européenne envisage d'abriter au total 12 sites de ce type d'ici 2015 pour qu'ils soient économiquement rentables d'ici 2020.
"Il était important de démarrer. Et si la conférence climatique de Copenhague produit des résultats, le développement de sites de capture et de stockage de carbone se fera beaucoup plus rapidement", a jugé M. Piebalgs.
Sept autres projets européens moins aboutis ont été écartés, dont un concernant le transport de CO2 d'un site sidérurgique vers un site de stockage souterrain à Florange (nord de la France).
Les neuf projets d'éoliennes en Mer du Nord et Mer Baltique -qui se partagent 562 millions d'euros- concernent avant tout l'Allemagne, particulièrement bien dotée, mais aussi la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni et la Belgique.
Certains sont transfrontaliers, comme par exemple un projet d'interconnexion d'éoliennes allemandes, danoises et suédoises en Mer Baltique. Vingt-neuf projets étaient en lice au départ.
L'argent attribué mercredi s'inscrit dans une enveloppe de près de quatre milliards d'euros que l'UE a réservée en mai 2009 à des projets énergétiques destinés à soutenir la relance économique.
En février 2010, Bruxelles aura la tâche plus délicate de départager 47 projets d'infrastructures pour le gaz et l'électricité pour le solde de l'enveloppe.
Cette dernière tranche comprend par exemple un coup de pouce de 200 millions d'euros pour le projet Nabbuco, un nouveau gazoduc de 3.300 km de long évitant la Russie et passant par l'Autriche, la Hongrie, la Bulgarie, l'Allemagne et la Roumanie, qui nécessite des investissements colossaux (7,9 mds d'euros).
Les fonds restants doivent aussi permettre de développer des grands projets reliant mieux les réseaux gaziers et électriques des pays européens.
Il s'agit aussi d'investir dans des équipements permettant un flux gazier inversé en cas de rupture d'approvisionnement transitoire, comme celle survenue en janvier dernier à la suite d'un conflit russo-ukrainien.
"Les compagnies gazières ne sont pas dans la meilleure des positions pour faire des investissements. Elles ont stocké beaucoup de gaz en raison de la crise économique et ont des difficulté à le vendre", a souligné M. Piebalgs, en jugeant que les fonds européens sont fondamentaux pour motiver certains projets améliorant la sécurité énergétique de l'UE.
La Banque européenne d'investissement (BEI) a de son côté annoncé mercredi un prêt de 300 millions d'euros pour la construction d'une infrastructure reliant les réseaux électriques des Pays-Bas et du Royaume-Uni.