Plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés dans la république islamique au 10e jour des protestations contre la mort d'une jeune femme arrêtée par la police des mœurs, tandis que l'ONG Iran Human Rights (IHR) a fait état lundi "d'au moins 76 personnes tuées". Le Canada a décidé imposer des sanctions contre des responsables iraniens tandis que Paris a condamné la "répression violente, par l'appareil sécuritaire iranien, des manifestations".
La pression internationale s'accentue sur Téhéran. Paris a fait état lundi 26 septembre de "sa condamnation la plus ferme de la répression violente, par l'appareil sécuritaire iranien, des manifestations" en Iran, consécutives à la mort de la jeune Mahsa Amini après son interpellation par la police des mœurs.
"Cette répression brutale a déjà conduit à la mort de plusieurs dizaines de manifestants et manifestantes au cours des derniers jours", a dénoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué, précisant que la France examinait avec ses partenaires européens "les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l'Homme en Iran".
Tragique image… La sœur de Javad Heydari, une des victimes des protestations en #Iran, coupe ses cheveux lors des funérailles de son frère. Quelle tristesse. #MahsaAmini pic.twitter.com/j21APJjEa8
— Farid Vahid (@FaridVahiid) September 25, 2022Plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés dans la république islamique, ont indiqué les autorités lundi, au 10e jour des protestations contre la mort de la jeune femme âgée de 22 ans.
Par ailleurs, au moins 41 personnes ont été tuées, selon un bilan officiel incluant manifestants et forces de l'ordre. L'ONG Iran Human Rights (IHR) fait elle état "d'au moins 76 personnes tuées dans les manifestations".
Slogans hostiles au pouvoir
Les tensions s'accroissent entre Téhéran et l'Occident avec la convocation lundi par l'Allemagne de l'ambassadeur d'Iran. La veille, l'Union européenne avait dénoncé "l'usage disproportionné de la force" par les autorités iraniennes, tandis que Téhéran a convoqué les ambassadeurs du Royaume-Uni et de Norvège.
De son côté, le Canada a décidé d'imposer des sanctions contre une dizaine de responsables iraniens et d'entités dont la police des mœurs après la répression meurtrière de ces derniers jours, a annoncé le Premier ministre Justin Trudeau.
"Nous joignons nos voix, les voix de tous les Canadiens, aux millions de personnes dans le monde qui exigent que le gouvernement iranien écoute son peuple, mette fin à sa répression des libertés et des droits et laisse les femmes et tous les Iraniens vivre leur vie et s'exprimer pacifiquement", a-t-il déclaré.
Au même moment à l'Assemblée générale de l'ONU, la ministre des Affaires étrangères canadienne Mélanie Joly a également apporté son soutien aux Iraniennes. "Les femmes qui protestent contre la mort de Mahsa Amini sont accueillies par des arrestations et des balles. Nous saluons leur courage et nous nous joignons à elles pour envoyer un message fort : les droits des femmes sont des droits humains", a-t-elle déclaré.
La jeune Mahsa Amini avait été appréhendée à Téhéran pour "port inapproprié de vêtements". Dans la République islamique, le code vestimentaire pour les femmes est strict, en particulier celui imposant le port du voile islamique.
Le mouvement de contestation s'est propagé dans plusieurs villes du pays, où les manifestants ont crié des slogans hostiles au pouvoir.
Avec AFP