
La députée sortante Justine Bénin, membre du gouvernement, a été battue au second tour des législatives en Guadeloupe. Les électeurs de Guyane, Guadeloupe, et Martinique ont envoyé à l'Assemblée nationale plusieurs députés soutenus par la Nupes.
La députée sortante Justine Bénin, qui jouait son poste de secrétaire d'État à la Mer lors de ce second tour des législatives, a été battue samedi 18 juin dans la deuxième circonscription de la Guadeloupe. Unique candidate macroniste dans ce territoire d'Outre-mer (41,35 % des voix), elle a été devancée par Christian Baptiste, candidat de la Nupes, élu avec 58,65 % des suffrages.
Dans la première circonscription, le député sortant Olivier Serva, ex-LREM et soutenu par LFI pour le second tour – non sans provoquer des remous au sein du parti –, a été élu avec 74,04 % des voix. Il souhaite créer "un groupe outre-mer à l'Assemblée Nationale" et "défendre la réintégration des soignants suspendus".
Dans la troisième circonscription, le candidat du RN Rody Tolassy n'a pas réussi à décrocher un mandat de député – c'est pourtant dans l'archipel que Marine Le Pen avait remporté son meilleur score (près de 70 %) lors du second tour de l'élection présidentielle. Le député sortant Max Mathiasin (SE), arrivé en deuxième position au premier tour, l'emporte donc finalement avec 52,12 % des suffrages.
Dans la quatrième circonscription, Elie Califer, soutenu par LFI, a été élu sans suspense avec 100 % des suffrages exprimés: il était le seul candidat en lice après le désistement de son adversaire Marie-Luce Penchard.
#Législatives2022 ???? Le dépouillement du scrutin est terminé sur l'ensemble de la #Guadeloupe. Le taux de participation pour ce 2nd tour a été de 28,23%. En 2017, il était de 30,65 %.
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Martinique
Jiovanny William, Marcellin Nadeau, et Johnny Hajjar, soutenus par LFI, découvriront pour la première fois de leur carrière politique les bancs de l'Assemblée nationale : ils ont été élus respectivement dans la première (Centre), deuxième (Nord) et troisième circonscription (Fort-de-France) de la Martinique. Jean-Philippe Nilor a été élu pour la troisième fois consécutive dans la quatrième circonscription (Sud). Il a largement battu son prédécesseur et ancien mentor Alfred Marie-Jeanne.
La formation politique de l'ancien président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, le Gran Sanblé, a d'ailleurs été battue dans toutes les circonscriptions de l'île alors qu'elle avait réussi à qualifier ses quatre candidats au second tour des législatives.
Plus élevée qu'au premier tour, la participation est demeurée très faible puisque seulement un quart des électeurs s'est rendu aux urnes (25,71 %, en hausse de 4 points par rapport au premier tour).
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Guyane
Les électeurs guyanais ont choisi le renouvellement : dans la première circonscription, qui compte la préfecture Cayenne, c'est Jean-Victor Castor qui endosse le costume de député. Militant du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) dont il est l'un des fondateurs, il est un fervent partisan de l'évolution statutaire du territoire.
Dans la deuxième circonscription, Lénaïck Adam, qui était soutenu par la majorité présidentielle, est délogé de son siège de député par Davy Rimane. Le syndicaliste, soutenu par LFI, engrange 54,12 % des suffrages exprimés.
Lors du second tour, l'abstention a reculé dans les deux circonscriptions.
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Saint-Barthélemy et Saint-Martin
Frantz Gumbs, le candidat divers-centre soutenu par la majorité présidentielle Ensemble !, a été élu député. Il recueille 3 921 voix, soit 67,21 % des suffrages exprimés. Le taux de participation a été très faible sur les deux îles – à 24,56 %, près de deux points de moins qu'en 2017 (26,11 %).
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Saint-Pierre-et-Miquelon
Après un duel serré, l'ancien président de la collectivité territoriale (2017-2020) Stéphane Lenormand (AD, divers droite) a été élu député de ce territoire à l'unique circonscription, avec 50,36 % des suffrages, face à Olivier Gaston. Seules 19 voix séparent les deux candidats et 186 bulletins nuls ont été enregistrés.
Le taux de participation global pour ce second tour des législatives à Saint-Pierre-et-Miquelon est de 55,95 %, en légère hausse par rapport au premier tour (53,45 %) mais en dessous des 75,35 % atteint lors du second tour en 2017.
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Polynésie
Dans les trois circonscriptions de cette collectivité ultra-marine, un duel opposait un autonomiste, soutenu par le président du gouvernement local Edouard Fritch et par Ensemble !, à un indépendantiste soutenu par la Nupes.
Dans la première, Nicole Bouteau, arrivé largement en tête au premier tour, est battue (49,12 %) par un indépendantiste de 21 ans, Tematai Le Gayic (50,88 %), qui pourrait devenir le benjamin de l'Assemblée nationale.
Dans la deuxième circonscription, Steve Chailloux (58,89 %), jeune professeur de tahitien indépendantiste, l'emporte face à Tepuaraurii Teriitahi (41,11 %), présidente de groupe de son parti autonomiste à l'Assemblée de la Polynésie française.
La victoire du député sortant Moetai Brotherson (61,32 %) était plus attendue dans la troisième circonscription : il l'a emporté sur Tuterai Tumahai (38,68 %), un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.
Les étiquettes politiques nationales influencent peu les électeurs polynésiens qui se positionnent surtout en fonction des consignes des partis locaux. Le parti indépendantiste doit aussi sa victoire à un front des oppositions contre la majorité locale.
C'est la première fois que ce parti parvient à faire élire plus d'un député, et la première fois qu'il remporte une élection sans alliance. À un an des élections territoriales – les plus importantes en Polynésie française –, c'est aussi un avertissement au parti majoritaire et au gouvernement d'Edouard Fritch, mis en difficulté par la crise économique consécutive à l'épidémie de Covid-19.
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Nouvelle-Calédonie
Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, tous deux membres d'une coalition loyaliste récemment créée et rattachée au parti présidentiel, ont remporté leur duel face aux candidats indépendantistes du FLNKS.
Philippe Dunoyer, 54 ans, est réélu haut la main avec 66,40 % des voix dans la première circonscription qui recouvre Nouméa et l'archipel des Loyauté. Il a bénéficié du report des voix LR – parti qui avait appelé à le soutenir entre les deux tours – et d'un rebond de la participation.
Dans la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, 34 ans, bat nettement l'indépendantiste Gérard Reignier alors que les deux candidats étaient au coude à coude à l'issue du premier tour.
Maire de La Foa, Nicolas Metzdorf disposait d'un important réservoir de voix compte tenu de la consigne de LR en sa faveur. Il succède à Philippe Gomès qui ne se représentait pas.
Depuis 1986, les indépendantistes n'ont jamais réussi à gagner une élection législative. Ils dénoncent un découpage entré en vigueur cette année-là.
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Wallis-et-Futuna
Le duel entre les deux candidats se revendiquant de la majorité présidentielle, sans avoir été officiellement investis, a été extrêmement serré.
Mikaele Seo, en lice avec le soutien de la majorité au pouvoir à l'assemblée territoriale, n'a engrangé que 16 voix de plus que son adversaire Etuato Mulikihaamea, issu de la société civile. Âgé de 51 ans, Mikaele Seo est membre de l'assemblée territoriale depuis 2017. L'élection au palais Bourbon de cet agent d'entretien dans un collège de Wallis-et-Futuna pourrait toutefois faire l'objet d'un recours du perdant, compte tenu du très faible écart de voix.
Avec AFP