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Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

Il a avoué, il s'est excusé, mais il refuse de démissionner. Le scandale du Partygate, qui a révélé que des fêtes avaient été organisées à Downing Street en plein confinement, poursuit Boris Johnson depuis des mois. Désormais, le Premier ministre britannique doit faire face, lundi, à une motion de défiance au sein de son propre parti. Retour sur cette affaire qui a fortement entamé la popularité de "BoJo".

L'exaspération a gagné les rangs des Tories : le Premier ministre britannique, Boris Johnson, va affronter lundi 6 juin un vote de défiance des députés du Parti conservateur. En cause, le scandale du Partygate, qui a révélé la tenue de plusieurs fêtes à Downing Street alors que le Royaume-Uni était soumis à un confinement strict.

La popularité de Boris Johnson est en chute libre depuis ces révélations, au point que des huées lui ont été adressées lorsqu'il est apparu lors des célébrations pour le jubilé de platine de la reine pendant le week-end.

Le chef du gouvernement exclut pourtant de démissionner et le vote de lundi, s'il tourne à son avantage, est présenté par ses équipes comme une manière de "tirer un trait" sur le Partygate et de "passer à autre chose".

Retour chronologique sur ces embarrassants rassemblements festifs organisés à Downing Street et leurs conséquences.

  • 19 juin 2020

Une fête d'anniversaire surprise est organisée en l'honneur du Premier ministre à Downing Street. Jusqu'à 30 personnes y prennent part, selon ITV. Une porte-parole de Downing Street affirmera plus tard que Boris Johnson a participé "moins de dix minutes" à ce "bref rassemblement" de ses collaborateurs.

  • 13 novembre 2020

Une fête réunit des collaborateurs de Boris Johnson à son appartement malgré un deuxième confinement. Le dirigeant assurera que "les règles ont tout le temps été respectées".

  • 15 décembre 2020

Le Premier ministre, flanqué de deux collaborateurs, participe à un quiz en ligne. Après la publication d'une photo par le Daily Mirror, Downing Street admet que le dirigeant a "brièvement" participé à l'événement, soulignant qu'il était virtuel.

  • 18 décembre 2020

Une conseillère de Boris Johnson a dû démissionner après avoir plaisanté, dans une vidéo devenue virale, sur une fête qui aurait réuni une quarantaine de personnes ce jour-là à Downing Street. Se disant "furieux", le Premier ministre a affirmé qu'il lui avait "été assuré à plusieurs reprises" depuis le début de l'affaire qu'"il n'y avait pas eu de fête" et qu'"aucune règle" n'avait été enfreinte.

  • 16 avril 2021

Selon le Daily Telegraph, deux pots de départ "arrosés" sont organisés à Downing Street la veille des funérailles du prince Philip, époux d'Elizabeth II. Ces fêtes contrastent avec les images des obsèques, lorsque la reine s'assoit seule, à distance de ses proches, dans la chapelle du château de Windsor.

Boris Johnson affirme ne pas avoir participé à ces événements – où de l'alcool a été introduit clandestinement dans une valise – car il était dans sa résidence de campagne de Chequers. Downing Street s'est excusé auprès de la reine.

  • 31 janvier 2022

Les grandes lignes du rapport de Sue Gray, haute fonctionnaire chargée d'enquêter sur les infractions au confinement commises par l'administration Johnson, sont rendues publiques. "Il y a eu des échecs de leadership et de jugement de la part de différentes parties de Downing Street et du Cabinet Office à des moments différents. Certains événements n'auraient pas dû être autorisés", estime le rapport.

Boris Johnson dit accepter les conclusions du texte et promet des changements dans le fonctionnement de son cabinet, mais exclut de démissionner.

  • 3 février 2022

Démission de quatre influents collaborateurs de Boris Johnson, impliqués à divers degrés dans l'organisation des fêtes à Downing Street.

  • 12 avril 2022

Boris Johnson est sanctionné pour le rassemblement le jour de son anniversaire : il écope d'une amende (de 50 livres sterling, ou 60 euros, selon la presse), du jamais-vu pour un Premier ministre en exercice. La semaine suivante, devant la Chambre des communes, il s'excuse "sans réserve".

Son épouse Carrie et son ministre de l’Économie et des Finances, Rishi Sunak, reçoivent également des amendes.

  • 21 avril 2022

Les députés britanniques approuvent l'ouverture d'une enquête parlementaire pour déterminer si Boris Johnson a sciemment induit en erreur le Parlement à propos des soirées organisées à Downing Street. Celle-ci est toujours en cours début juin.

  • 19 mai 2022

La police de Londres annonce avoir clos l'enquête sur les infractions au confinement à Downing Street et avoir infligé 126 amendes au total pour huit événements impliquant Boris Johnson et/ou ses collaborateurs, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021.

  • 25 mai 2022

Le rapport de Sue Gray est publié dans son intégralité. La veille, de nouvelles photos sont diffusées dans les médias, montrant Boris Johnson partageant un verre à Downing Street pendant le confinement en novembre 2020. "J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", déclare le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses et excluant de nouveau de démissionner.

  • 6 juin 2022

Un vote de défiance est organisé au sein du Parti conservateur à l'encontre de Boris Johnson. Le président du Comité 1922 au sein du parti, Graham Brady, annonce que le seuil des 54 lettres de députés demandant son départ, soit 15 % du groupe parlementaire, a été atteint. Si Boris Johnson est défait, une élection interne devra désigner un nouveau dirigeant pour le parti, qui deviendra Premier ministre. En cas de victoire, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an.